Royaume du Cambodge
Allocation d’ouverture
Votre
Excellence le président 1. Au nom du gouvernement royal du Cambodge (GRC) et personnellement, j’ai le grand honneur et le vif plaisir de vous saluer lors de cette réunion importante, qui a lieu après un intervalle de près de deux ans et demi. Je vous souhaite une chaleureuse bienvenue à vous tous qui avez parcouru de longues distances pour être présents aujourd’hui. 2. Nous remercions la Banque mondiale de sa collaboration en vue de l’organisation de cette réunion du Groupe consultatif (GC). Comme par le passé, le gouvernement royal, ainsi que la Banque mondiale et d’autres organismes, ont rédigé et fait diffuser différents documents de travail. Vous avez sûrement déjà examiné ceux-ci et ils ont sans doute soulevé de nombreuses réflexions. Nous, au Cambodge, nous rendons compte que vous vous exprimerez avec franchise, et même si vos propos devaient être percutants, il y va des intérêts du Cambodge. Comme toujours, nous vous sommes très reconnaissants et nous sommes sensibles à l’ensemble des conseils et aux prestations de soutien que vous nous apportez depuis de nombreuses années. 3. Cette réunion revêt une importance particulière, car elle se tient à la suite de la formation du troisième mandat consécutif du gouvernement royal du Cambodge et le couronnement de Samdech Preah Boromneath NORODOM SIHAMONI, roi du Cambodge, ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire moderne du Cambodge. Le peuple cambodgien est toujours redevable à Sa Majesté Samdech Preah NORODOM SIHANOUK et à Sa Majesté Samdech Preah Reach Akkak Mohesei NORODOM MONINEATH SIHANOUK, qui ont joué un rôle décisif dans l’instauration de la paix, de la stabilité politique, ainsi que dans la démocratisation au Cambodge, et nous prions tous pour qu’Ils jouissent d’une longue vie. 4. Les élections générales tenues en 2003, jugées libres, équitables, paisibles et disciplinées par la communauté internationale, suivies par une période de négociations plutôt prolongée avant la formation du gouvernement royal du Cambodge et l’inauguration de son mandat actuel, ensuite la succession au trône rapide, pleine de dignité, paisible et ordonnée qui a eu lieu récemment, tout cela montre une fois de plus que le peuple cambodgien fait montre de maturité dans le processus consistant à arriver à des décisions dans la cohérence, l’ordre et le calme, au moyen de procédés démocratiques et paisibles, de consultations et en acceptant des compromis. 5. Lors de la présente réunion, nous allons procéder à un état des lieux s’agissant des acquis et des manquements qui ont caractérisé le passé, tout en examinant les objectifs et les perspectives de l’avenir. Je souhaiterais, pour commencer, faire le bilan de la perspective cambodgienne, exposer les progrès généraux enregistrés et les réalisations portées à notre actif au cours des cinq années écoulées, puis définir les contours et les orientations de l’avenir, en soulignant les actions concrètes nécessaires en vue de permettre au Cambodge de matérialiser de rigoureuses mesures de réforme. 6. Je suis d’accord avec l’analyse voulant que le Cambodge est à la «croisée des chemins» dans son parcours difficile vers le développement durable et la réduction de la pauvreté. La dernière décennie a vu la paix s’instaurer, la sécurité interne et la stabilité politique s’améliorer, les institutions gouvernementales se consolider, des établissements démocratiques se faire jour, la société civile proliférer et les médias pulluler. La stabilité macroéconomique a été réalisée, tandis que la croissance économique s’est avérée robuste. La libéralisation s’est enracinée fermement dans le tissu économique du pays. L’accroissement des investissements dans l’industrie du textile comme celle du tourisme crée des emplois et favorise la prospérité. L’augmentation des recettes et des allocations ciblant l’infrastructure matérielle et économique ainsi que les secteurs de développement social ou humain ont créé des conditions favorables à l’essor de la croissance distributive. Relativement parlant, le Cambodge a assuré sa cohésion sociale et a pris des mesures pour remédier aux flagrantes disparités économiques et sociales. Nos politiques, élaborées par nos soins, sont pertinentes. Bref, le Cambodge s’est rétabli petit à petit des 30 années de guerres destructrices, bien que les suites du coup d’État, du génocide et des conflits internes soient encore visibles dans tous les aspects de la société cambodgienne. Le tissu social et moral de la société est encore fragile. 7. Toutefois, nous vivons une époque périlleuse et particulièrement intense. Les contours de la configuration régionale et internationale ont changé du tout au tout depuis la crise financière qui a frappé l’Asie. Le paysage économique changeant de l’Asie de l’Est, l’incertitude croissante due aux actes de terrorisme sous toutes les latitudes, ainsi que la hausse du prix du pétrole posent de nouveaux défis au Cambodge. Le 13 octobre 2004, le Cambodge est devenu officiellement membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Même si le régime commercial du Cambodge est déjà très libéral par rapport aux normes régionales, les obligations qui lui incombent en tant que membre de l’OMC exigent la mise en place d’autres réformes afin d’en recueillir les fruits et d’accroître la prospérité. Ainsi, dans une période de vive compétition pour les ressources restreintes en investissement étranger direct (IED) et en aide publique au développement (IPD), la prospérité de notre pays dépend de notre capacité à mettre en œuvre des réformes à tous les niveaux. Ceci dit, les défis les plus importants qui se posent à nous consistent à renforcer les institutions du gouvernement et à améliorer la gouvernance. Je voudrais m’étendre plus largement sur ces deux objectifs. 8. Me rendant compte de l’impératif de la réforme, en tant que chef du GRC, j’ai lancé, le 16 juillet 2004, le programme de politiques économiques de la plateforme politique du gouvernement royal, appelé la «Stratégie rectangulaire». Cette initiative de réforme n’est point une simple formule agréable conçue pour plaire à la communauté des bailleurs. Nous avons assisté au déclin des flux d’investissement vers le Cambodge, et les impacts se font déjà sentir par nos citoyens. Dans ces circonstances, nous supplions tous ceux qui s’opposent à nous, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, y compris de prestigieux pseudo-Cambodgiens, de ne pas tenter de perturber, au détriment de la population générale, la paix et la stabilité acquises au prix de grands efforts, surtout pour des tracasseries d’ordre politique, lorsque nous mettons en œuvre les réformes nécessaires. Il est clair qu’il ne nous sera pas possible de remanier le système de gouvernance si l’ordre social et public est perturbé. Le peuple du Cambodge ne souhaite pas revenir une fois de plus à la case départ. Une saine gestion des affaires publiques et la primauté du droit 9. Le maître mot de la Stratégie rectangulaire est la bonne gouvernance, et cela dans quatre grands chantiers: 1) l‘anti-corruption; 2) la réforme juridique et judiciaire; 3) la réforme de l‘administration publique, y compris la décentralisation et la déconcentration; et 4) la réforme des forces armées, notamment la démobilisation. 10. Un projet de loi sur les mesures contre la corruption a été approuvé par le Conseil des ministres le 20 juin 2003 et présenté au Parlement le 25 juin 2003, puis renvoyé par le Parlement pour réexamen. Nous allons nous atteler énergiquement à cette tâche avec toutes les personnes concernées, dans le respect de la primauté du droit existant. L’adoption de la loi anti-corruption est une étape importante, mais il importe également de renforcer la capacité de faire rigoureusement appliquer la loi. à cette fin, le GRC a déjà revu et augmenté le sous-décret portant achats gouvernementaux afin d’y inclure l’ensemble des catégories de dépense dans tous les ministères, sauf le Palais royal. Pour combattre la corruption, il convient de prendre des mesures rigoureuses, notamment moderniser les procédures bureaucratiques, simplifier et rationaliser le système fiscal, éliminer la réglementation trop pesante et motiver les fonctionnaires publics, de façon à réduire les possibilités de se livrer à la corruption. Il convient de renforcer davantage l’Autorité nationale de l’audit (National Audit Authority [NAA]) et de créer des cellules d’audit interne au sein des ministères afin d’assurer une plus grande transparence et l’obligation de rendre des comptes. 11. Le GRC a adopté, en juin 2003, la stratégie de réforme juridique et judiciaire, destinée à améliorer la protection des libertés et des droits fondamentaux, à moderniser le cadre législatif, à améliorer la qualité du processus légal et des services afférents, ainsi qu’à renforcer les services et les établissements judiciaires. Un plan d’action a également été préparé, y compris un plan d’action à court terme (2004-2006), énumérant 33 chantiers d’action prioritaire qui sont visés à travers les 7 objectifs stratégiques. Le plan d’action à moyen terme identifie 27 autres priorités à réaliser avant 2008. 12. Nous avons également procédé à la restructuration du Conseil suprême de la magistrature (CSM) en le dotant d’un secrétariat aux fins de soutien technique. Depuis janvier 2003, la rémunération des juges et des procureurs a été considérablement augmentée. L’École royale de la magistrature et le Centre de formation des avocats sont désormais opérationnels grâce à un appui de la France. Des travaux sont en cours en vue de la création de tribunaux spécialisés, mieux habilités à régler les affaires commerciales, juvéniles et administratives. Le projet de loi sur le statut des magistrats et la loi organique sur l’organisation et le fonctionnement des tribunaux seront présentés au Parlement en 2005. 13. Nous sommes résolus à fermer le chapitre le plus noir de notre histoire, et c’est dans le respect et la recherche de la justice que le gouvernement royal a sollicité une aide internationale pour l’organisation d’un tribunal spécial pour poursuivre les principaux responsables des atrocités commises pendant la période du Kampuchéa démocratique. En portant un jugement le passé, nous visons à guérir les cicatrices de notre histoire commune. Nous formons le vœu que ce jugement du passé aidera le Cambodge à se forger un très bel avenir. Il faut donc le concours de tous pour accélérer ce processus. Etant donné la spécificité de cette tâche, je préfère que nous ayons recours à un mécanisme autre que cette réunion du GC pour discuter plus avant de cette question et chercher les ressources nécessaires à sa mise en œuvre. Mais je réitère la position du gouvernement royal à ce sujet: D’une part, le gouvernement royal du Cambodge déploiera des efforts sérieux pour faire aboutir les pourparlers avec les Nations unies pour ce qui est des crédits budgétaires nécessaires à ce procès, et cela en définissant clairement les obligations et la responsabilité qui incombent au gouvernement et l’apport attendu de nos partenaires extérieurs, ce qui permettra aux Nations unies de procéder à la mobilisation d’une aide de la part nos partenaires extérieurs, tandis que le gouvernement royal contribuera sa partie du budget. D’autre part, en vue de satisfaire ses obligations en matière du budget, le gouvernement royal : a) Rationalisera sa propre prévision des dépenses de façon à refléter le besoin réel correspondant à la tâche à accomplir; b) Déterminera de façon claire les dépenses qui incombent au gouvernement pour le procès sur la foi de ses propres réalités budgétaires; c) Pour combler le montant non budgétisé à percevoir, le gouvernement royal entreprendra indépendamment des démarches auprès d’un certain nombre de bailleurs bilatéraux afin de mobiliser les ressources nécessaires. 14. Le gouvernement royal accorde une très haute priorité à la mise en place des éléments fondamentaux du cadre juridique qui sous-tend les obligations incombant au Cambodge par suite de son adhésion à l’OMC. De plus, la réforme judiciaire est d’importance capitale pour restaurer la confiance des investisseurs grâce à la protection des droits de propriété et des contrats. Plus prosaïquement, il est indispensable que les plus démunis aient un meilleur accès aux services de justice et judiciaires si nous voulons apaiser les sentiments d’injustice sociale et de vulnérabilité, améliorer la confiance des populations dans la primauté du droit, améliorer les conditions de vie et réduire la pauvreté. Pour réussir dans cette démarche, il faudra disposer de capacités et de ressources administratives colossales. Je me permets donc de vous encourager à examiner la possibilité de contribuer une aide technique et financière considérable à l’appui de cette initiative. 15. En tant qu’élément de cette stratégie visant à rationaliser la fonction publique, le Conseil pour la réforme administrative (CRA) a mené six études en vue de recueillir des renseignements concrets et de faire une synthèse constituant une base sur laquelle des décisions peuvent être prises en vue d’accélérer la réforme des rémunérations et de l’emploi, ainsi que de renforcer la gestion de la fonction publique: i) l’amélioration de la prestation des services publics; ii) l’analyse comparative du marché de travail ; iii) les opérations d’examen; iv) la hausse des rémunérations en vue d’appuyer la performance; v) l’amélioration des emplois en vue d’appuyer la prestation des services; et vi) le renforcement de la gestion des effectifs de la fonction publique. 16. S’agissant de la politique salariale des fonctionnaires, les actions entreprises par le gouvernement royal reposeront sur deux principes fondamentaux: d’une part, la prise en compte d’une approche équilibrée vis-àvis des hommes politiques, des fonctionnaires, ainsi que des forces armées et de sécurité; d’autre part, la réforme salariale doit être viable sur la durée dans les confins du cadre fiscal. Ainsi, le GRC est résolu à augmenter les salaires de 10 à 15 % par an. Les ressources disponibles seront dirigées sur les besoins prioritaires au moyen d’instruments tels que le Programme des groupes de mission prioritaires (Priority Mission Groups [PMG]) et un système d’indemnités en complément du salaire de base. 17. Le gouvernement royal poursuivra ses efforts destinés à mettre œuvre la stratégie et les programmes mis en exergue dans le Livre blanc sur la défense nationale des Forces armées royales cambodgiennes, y compris la distribution de terres à titre de concession sociale aux soldats démobilisés sans terre qui présentent une demande de terre pour une résidence et (ou) l’agriculture familiale, conformément au sous-décret sur les concessions sociales. 18. Dans notre stratégie, quatre domaines prioritaires ont été identifiés: 1) l’amélioration du secteur agricole; 2) la croissance du secteur privé et de l’emploi; 3) la poursuite de la réhabilitation et de la construction des infrastructures matérielles; et 4) le renforcement des capacités et le développement des ressources humaines. Faire de l’agriculture un secteur viable 19. Il ne sera pas possible d’assurer la croissance économique durable, de réduire la pauvreté et d’atteindre des objectifs de développement pour le millénaire que le Cambodge s’est fixés sans améliorer de façon considérable la productivité et la diversification du secteur agricole. L’amélioration de la productivité passe par des interventions correctement ciblées faisant appel à une «politique de l’eau», à l’introduction de variétés améliorées de semences, à la technique agronomique, à une plus grande diversité des cultures et à la pêche communautaire. En vue de moderniser le secteur agricole, le gouvernement royal entreprendra les actions suivantes: premièrement, augmenter le pourcentage des allocations d’investissement public destinées à l’agriculture et au développement rural, particulièrement au niveau provincial et local, pour les installations d’irrigation, les routes rurales et d’autres éléments d’infrastructure en milieu rural; deuxièmement, encourager l’investissement du secteur privé dans les exploitations agricoles et des entreprises villageoises dans certains sous-secteurs clés, notamment l’aquaculture commerciale à petite échelle et axée sur le marché, les cultures vivrières et l’élevage, et les agro-entreprises comme la transformation, les applications après récolte et la mécanisation; troisièmement, accélérer et consolider en général l’accroissement de la production agricole au moyen du développement durable de produits à haute valeur ajoutée; et, quatrièmement, augmenter les sommes dépensées sur le plan local et les investissements dans: i) les services de vulgarisation destinés à aider les agriculteurs à augmenter leur productivité; ii) les réseaux d’irrigation appartenant aux agriculteurs et exploités par eux; iii) les entreprises en milieu rural; iv) l’amélioration des compétences et des capacités s’agissant du crédit disponible aux agro-entreprises; et v) des investissements publics décentralisés et la budgétisation déconcentrée, ainsi que les services déconcentrés destinés au secteur agricole. 20. Dans le droit fil de nos engagements, aucune nouvelle concession forestière n’a été consentie. De 1999 à ce jour, le gouvernement royal du Cambodge a annulé le permis de concession forestière de 17 sociétés, touchant une superficie totale de terres forestières d’environ 3,5 millions d’hectares réparties sur 24 emplacements différents. Le permis de 5 concessionnaires forestiers a été annulé pendant le processus d’examen prévu dans le cadre des Plans stratégiques de gestion forestière (Strategic Forest Management Plan [SFMP]). Le gouvernement royal du Cambodge a continué à poursuivre énergiquement la répression des opérations illégales d’abattage de bois. Dans l’accomplissement de leurs fonctions, 7 officiers de l’administration forestière ont été tués et 34 ont été blessés. Environ 1 386 exploitations de scierie illicites et 653 machines à transformer le bois ont été détruites, et 332 contrevenants ont été arrêtés et poursuivis en justice. 21. Le sous-décret sur les forêts communautaires a été adopté en décembre 2003, ce qui place le domaine forestier public sous la tutelle des collectivités locales dans le cadre de plans de gestion et d’accords approuvés sur le partage des profits. Le sous-décret sur les concessions sociales de terres a été adopté par le gouvernement royal en mars 2003. Fort des résultats des projets pilotes, la Commission sur la politique foncière, en collaboration avec différents partenaires pour le développement, travaille actuellement à la conception d’un programme d’allocation des terres aux fins du développement socioéconomique (Land Allocation for Social and Economic Development [LASED]). Il est important que ce processus soit mis en œuvre de manière transparente, afin d’assurer l’équité et la justice sociales. Nous sommes également résolus à aborder les problèmes de la privation de terres et de l’expropriation illégale de terres. Cette initiative souligne en outre les progrès sérieux que nous enregistrons en vue d’assurer la protection des droits de l’homme et le respect de la dignité de notre population. 22. Le décret royal sur la création des pêches communautaires et un sousdécret sur la gestion des pêches communautaires ont été rédigés et présentés au Conseil des ministres aux fins d’approbation. Des lots de pêche communautaire, au nombre de 360, ont déjà été délimités sur tout le territoire du pays, avec l’aide de nos partenaires pour le développement. La Loi sur la pêche a été examinée par le Conseil des ministres et doit maintenant être présentée au Parlement. La croissance du secteur privé et de l’emploi 23. La croissance économique durable au Cambodge, dans l’avenir, dépendra encore fortement de la capacité du gouvernement de diversifier l’économie et d’élargir les assises porteuses de cette croissance. Le défi que le Cambodge doit relever au cours des 10 prochaines années consiste à renforcer la gouvernance, afin d’attirer davantage d’investissements privés et d’assurer la concurrentialité vis-à-vis des pays voisins, de sorte que le pays puisse profiter de ses potentialités dans les domaines de l’agriculture, des agro-industries, des activités à prédominance de main-d’œuvre, du secteur de la transformation, du tourisme, de la fabrication et des services tertiaires. 24. À cette fin, il reste beaucoup à faire pour supprimer les empêchements au développement du secteur privé, en privilégiant l’amélioration du climat d’investissement, y compris l’environnement juridique, réglementaire et administratif. La réforme doit également permettre l’amélioration de l’accès aux intrants d’éléments des, notamment du personnel qualifié et l’accès compétitif au crédit. 25. Tous les ministères concernés doivent collaborer en vue de soutenir la diversification industrielle, en supprimant les obstacles ou les contraintes qui freinent la croissance et l’épanouissement des établissements, afin que le Cambodge puisse concurrencer avec ses pays voisins s’agissant d’attirer les investisseurs. Ces mesures doivent inclure: i) une réduction considérable des coûts, surtout les coûts non officiels; ii) la réduction des obstacles nés de la réforme et qui alourdissent les transactions, notamment dans les domaines de la facilitation du commerce et les opérations commerciales; iii) la rationalisation des rôles et des compétences des organismes gouvernementaux chargés du contrôle des exportations et des importations, en adoptant une approche de guichet unique avec une tarification forfaitaire; iv) la mise en place de programmes pour rationaliser les formalités douanières; v) l’adoption du cheminement automatisé; et vi) la réduction des obstacles à la pénétration, par exemple les permis inutiles et les frais élevés d’inscription au registre des commerces. 26. Parallèlement, le gouvernement royal entreprendra des mesures immédiates pour: i) stimuler le développement des petites et moyennes entreprises (PME); ii) réprimer la contrebande; iii) simplifier les procédures d’enregistrement et de démarrage des sociétés; iv) faciliter les activités d’exportation-importation en simplifiant entre autres le processus de délivrance de permis et les lettres d’autorisation; v) créer un établissement national des normes et de laboratoires; et vi) promouvoir la formation professionnelle/l’acquisition de nouvelles compétences. 27. Les organisations syndicales ont fait concrètement leur apparition sur le paysage commercial du Cambodge. L’amélioration des conditions de travail et le respect du code de travail conditionnent l’harmonie des relations entre les employés et les employeurs. Cependant, les négociations entre les propriétaires d’entreprise et les syndicats doivent être fondées sur les réalités du Cambodge et non pas sur des demandes qu’il est impossible de satisfaire. 28. Au chapitre de la création d’emplois et de l’amélioration des conditions de travail de notre main-d’œuvre, le gouvernement royal, pendant son troisième mandat, assurera i) la mise en œuvre de mesures qui favoriseront l’investissement intérieur et attireront l’investissement étranger direct dans les secteurs prioritaires, tout particulièrement l’agriculture, l’agro-industrie, les activités à prédominance de main-d’œuvre et le tourisme; ii) la création de réseaux de formation professionnelle pour les plus démunis, liés à l’assistance à l’emploi, notamment pour les jeunes et les étudiants nouvellement diplômés et axés sur les besoins du marché de travail; et iii) l’élaboration d’un système de statistiques sur la main- d’œuvre. Le renforcement de la construction d’infrastructures matérielles 29. Les réseaux de transport sont déterminants s’agissant d’intégrer les marchés intérieurs et de faciliter l’intégration du Cambodge aux économies régionales et mondiales. Le gouvernement royal accorde donc une grande priorité à la réhabilitation et à la construction des réseaux d’alimentation en électricité et en eau potable, d’un système de communication à faible coût, des réseaux de transport, y compris des ponts, des routes, des chemins de fer, des ports maritimes et des aéroports qui relient toutes les régions du pays et qui rapprochent le Cambodge des pays voisins et du reste du monde. Par conséquent, pendant le troisième mandat du gouvernement royal, une grande priorité sera accordée à la maintenance périodique et à l’entretien courant du réseau routier. L‘assistance technique, le renforcement des capacités et le développement des ressources humaines 30. Renforcer la capacité du gouvernement ainsi que l’expertise technique est d’importance capitale pour le succès et la pérennité des réformes. En dépit d’un investissement massif sous forme d’assistance technique au cours des dix dernières années, nous sommes toujours en butte à une carence en compétences nécessaires et à des faiblesses institutionnelles; le pays n’a pas encore la capacité de répondre de façon satisfaisante aux défis que posent les réformes et le développement. Il est clair que la réforme de la gouvernance nous oblige tous à adopter une nouvelle approche vis-à-vis de l’assistance technique. Par ailleurs, une administration saine ne s’obtient pas à peu de frais. Nous proposons donc aux bailleurs de revoir les pratiques suivies dans le passé en matière d’assistance technique et d’adopter une nouvelle approche, afin d’assurer un véritable transfert de savoir-faire qui déclenchera une réaction en chaîne positive dans la société tout entière. Nous arriverons ainsi à renforcer les capacités techniques au niveau national en opérant une transformation: l’assistance technique traditionnelle qui fait intervenir de très nombreux étrangers, deviendra un soutien direct des initiatives prises par le gouvernement, au niveau national, pour le renforcement et le déploiement des ressources humaines dans le pays. La promotion de l’égalité des sexes 31. L’amélioration de l’égalité et de l’équité dont jouissent les femmes et les enfants est un facteur crucial pour le développement durable, la justice sociale et la lutte contre la pauvreté au Cambodge. Il convient de s’investir dans et de s’intéresser davantage aux besoins des femmes, ce qui contribuera à la santé et à l’éducation des générations futures, sans compter la meilleure efficacité économique et la réduction de la pauvreté qui en découleront. Par conséquent, l’investissement en faveur des femmes et des enfants et l’amélioration du statut social, économique et politique des femmes constitue un investissement dans l’avenir du Cambodge. De ce fait, nos actions sont dirigées sur la mise en application du plan stratégique quinquennal Neary Rattanak (les femmes sont des pierres précieuses) et du programme «Bâtir ensemble: Vers l’égalité entre les sexes et le développement social». -Excellences, mesdames et messieurs, 32. La Stratégie rectangulaire met clairement en exergue la paix, l’ordre social, la stabilité macroéconomique, le partenariat et l’intégration économique comme autant d’axes décisifs permettant au Cambodge de mettre en œuvre l’ensemble de la stratégie et de marcher ainsi sur la voie du progrès et de la prospérité. Permettez-moi de développer davantage ces quatre points: La paix, la stabilité politique et l’ordre social 33. Nous ferons tout notre possible pour renforcer davantage la paix, la stabilité politique et l’ordre social, qui constituent le fruit des mesures prises par le pays en vue de réaliser le développement et la prospérité, de laisser derrière l’héritage des guerres, du génocide et des conflits internes qui ont rongé le Cambodge pendant les trois dernières décennies. Par conséquent, notre priorité absolue consiste à renforcer par tous les moyens possibles le tissu de la paix, afin de promouvoir une «image crédible» du Cambodge, de gagner la confiance des investisseurs et des touristes et de créer des conditions favorables aux moyens de subsistance dignes de notre population, qui contribuent de façon non négligeable au développement économique. La consolidation de la stabilité macroéconomique, l’accélération de la croissance 34. Pendant son deuxième mandat, le GRC a réalisé des progrès sensibles dans la gestion macroéconomique, en maintenant la stabilité macroéconomique, en renforçant les établissements bancaires et les institutions financières et en opérant des mesures de réforme fiscale. Le Cambodge a fait de grands progrès pour ce qui est de réintégrer la communauté internationale. Au cours des cinq dernières années, la croissance réelle annuelle moyenne du PIB était de 6,8%. L’évolution sur le plan monétaire a été le reflet d’une position fiscale plus solide. La politique monétaire et fiscale prudente poursuivie par le GRC s’est traduite par un faible taux d’inflation et un taux de change généralement stable. L’inflation a été maintenue en moyenne à 1,6% par année pendant cette période. Les réserves internationales brutes se sont maintenues à un niveau suffisant. 35. En revanche, l’Arrangement multifibres (Multi-Fiber Agreement [MFA]) arrivera bientôt à échéance, soit en janvier 2005, ce qui affectera les perspectives de croissance et la création d’emplois. Le secteur de la confection, catalyseur de la croissance au Cambodge depuis plusieurs années, devra faire face à une concurrence acharnée car le système de contingentements lié à cet arrangement sera éliminé graduellement. L’agriculture aussi est confrontée à de sérieux défis en raison notamment d’une faible productivité et de conditions météorologiques peu favorables. Le ralentissement prévu risque de freiner la croissance dans les services tertiaires et la construction; par contre, cet impact sera atténué quelque peu par la croissance robuste continue du tourisme. Avec un optimisme prudent, il est estimé que la croissance en 2005 sera aux environs de 3% à 4%, et qu’elle se redressera pour se situer à un taux de 6 à 7% seulement en 2008 et 2009 respectivement. 36. Tous ces facteurs font en sorte que l’accélération de la croissance figure en tête de la liste des priorités du Cambodge, afin que nous puissions atteindre les objectifs de développement pour le millénaire qui ont été fixés. Pour relever ces défis de taille, le gouvernement royal a activement défini des mesures permettant d’améliorer la compétitivité du Cambodge en encourageant la bonne gouvernance, la réduction des coûts des opérations, tout particulièrement les charges administratives et les coûts de la main-d’œuvre, ainsi que la facilitation du commerce et l’amélioration du climat d’investissement, comme cela a été indiqué plus haut. Dans ce contexte, je suis d’avis que l’investissement étranger direct (IED) joue un rôle primordial pour ce qui est d’aider le Cambodge à surmonter tous ces obstacles. Par conséquent, je suis d’accord avec le bilan qu’ont dressé conjointement le FMI, la Banque mondiale, la BAD et d’autres partenaires pour le développement sur la nécessité d’un plus grand apport d’aide publique au développement (APD) sur le court et le moyen termes dans les domaines qui amélioreront les assises de la croissance économique du Cambodge, tout particulièrement l’agriculture et le développement rural. Un investissement robuste dans ces secteurs permettra de réhabiliter et d’assurer de façon durable le dynamisme de la croissance et de réduire directement la pauvreté grâce à l’élargissement de la base de croissance de façon à inclure le milieu des agriculteurs, qui représentent plus de 80% de la population du Cambodge et qui habitent en milieu rural. 37. Malgré les nombreux défis, le gouvernement royal est en train de réaliser des progrès constants s’agissant de la perception des recettes. Les recettes calculées comme pourcentage des prévisions révisées du PIB ont augmenté de 8,1% en 1998 à 11,5% en 2004, bien que, en 2003, nous ayons enregistré des moins perçus en revenu en raison du SRAS et de l’incertitude politique. Il convient en effet de conforter davantage la gouvernance au moyen du recouvrement des recettes en mettant en vigueur des mesures pour prévenir les fuites économiques, surtout en réprimant la contrebande et en renforçant l’administration des douanes et de l’impôt et en rendant les marchés plus transparents. 38. S’agissant des dépenses, le gouvernement royal a précisé ses politiques et a pris des mesures pour rajuster ses priorités en assurant des allocations adéquates aux secteurs sociaux et économiques, en augmentant les dépenses publiques dans les éléments d’infrastructure en milieu rural et en responsabilisant les unités chargés des décaissements. Les dépenses budgétaires destinées aux quatre ministères à action prioritaire ont été portées à 3,6% du PIB. 39. Quant au ministère de la Santé, les débours effectifs comme pourcentage des allocations budgétaires au titre des chapitres 11 et 13 se sont élevés à 88,1 et 99,9% en 2002 et à 84,6 et 93,5% en 2003. Pour ce qui est du ministère de l’éducation, les paiements effectivement opérés comme pourcentage de l’enveloppe budgétaire s’agissant des chapitres 11 et 13 se sont situés à 87,1% et 107,2% en 2002 et à 95,1% et 85,1% en 2003. 40. Le gouvernement royal est tout à fait conscient du rôle important de la gestion des finances publiques (GFP) dans ses efforts visant le développement et la réduction de la pauvreté. Dans ce sens, et depuis la formation du gouvernement dans son troisième mandat, grâce à l’aide de nos partenaires pour le développement, le gouvernement royal encourage activement la prise en charge; Il est résolument déterminé à opérer la réforme de la GFP. En effet, le programme a été officiellement lancé hier, le 5 décembre 2004. Il est donc inutile de m’étendre davantage sur cet important programme de réforme dans le cadre de cette réunion. Cependant, je souhaite saluer de tout cœur «l’Approche transsectorielle» (Sector-Wide Approach [SWAp]) qui a été acceptée par nos partenaires pour le développement en vue de mettre en application la GFP. Il s’agira d’une occasion très ample pour le Cambodge de jouer le rôle de maître d’ouvrage s’agissant du développement, lorsqu’il élaborera et mettra à exécution ses programmes de réforme. Par ailleurs, cette mesure contribuera à faciliter la répartition des tâches parmi les partenaires pour le développement, réduisant ainsi les coûts de transaction engagés, les coûts d’administration et la charge de travail très lourde en matière de coordination. Les partenariats en voie de développement 41. Pendant le troisième mandat du gouvernement royal, un défi essentiel à relever tant par le gouvernement que par les partenaires pour le développement consiste à identifier et à mettre en application des approches qui amélioreront l’efficacité de l’assistance s’agissant de réduire la pauvreté et d’atteindre les objectifs de développement pour le millénaire que le Cambodge s’est fixés. Ceci dit, le gouvernement royal souhaite que ses partenaires pour le développement alignent leurs programmes d’aide avec les priorités de développement du Cambodge, qu’ils harmonisent leurs pratiques en fonction des principes et des lignes directrices approuvés dans le cadre de divers forums internationaux, notamment l’arène OECD/DAC1. Le gouvernement royal est convaincu que le recours aux stratégies qu’il a lui-même élaborées pour planifier et gérer l’APD et qu’une meilleure harmonisation des pratiques des bailleurs non seulement contribueront à la prise en charge nationale des activités de développement, mais encore amélioreront la coordination de l’aide et l’efficacité de l’aide. Le gouvernement royal encourage aussi ses partenaires pour le développement à examiner la possibilité de planifier leurs programmes d’aide au pays dans le contexte des approches basées sur les programmes/les secteurs, ce qui aura pour effet d’une part de minimiser la pléthore de projets indépendants qui encombrent les capacités limitées des institutions gouvernementales et d’autre part de mettre davantage en relief les activités appuyées par l’APD. 42. Le 29 novembre 2004, le gouvernement royal a adopté le plan d’action relatif au programme d’harmonisation, ce qui correspond aux mesures prises par le Cambodge en vue de faciliter l’APD. Le gouvernement royal s’attend au plaisir de recevoir les encouragements et la collaboration proactive de tous ses partenaires pour le développement, à l’appui de ce plan d’action. 43. Pour ce qui est de prendre en charge l’élaboration du plan de développement du Cambodge, au point de vue de l’établissement des programmes, le gouvernement royal a adopté la Stratégie rectangulaire, qui expose les stratégies économiques de sa plateforme politique. Dans le même temps, nous poursuivons nos efforts en vue de parfaire et de mettre au point la stratégie, de décomposer celle-ci en plans de travail détaillés, en vue de la mise en application de la plateforme politique du GRC. À cette fin, du 14 au 16 décembre 2004, nous organiserons une conférence nationale sur le renforcement de la gouvernance en vue de la réduction de la pauvreté et du développement, à laquelle participeront les dirigeants du gouvernement royal, des ministères, des institutions, ainsi que des provinces et les municipalités sur tout le territoire du Cambodge. Prochaine étape, nous allons préparer le SEDPIII [Plan pour le développement socio-économique III] et le NPRS [Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté], mais qui seront cumulés dans un seul et même document officiel. Afin d’assurer la cohérence interne de nos politiques, de nos stratégies et de nos plans de développement, le SEDPIII Incorporera les objectifs de développement pour le millénaire fixés par le Cambodge, tandis que la Stratégie rectangulaire servira de principe directeur. Cette initiative consolidera les principaux composants des politiques et des stratégies de développement, ainsi que les plans de travail détaillés et les programmes d’investissement public précis, afin de cibler les objectifs prioritaires des politiques et stratégies approuvées. En vue de favoriser cette initiative d’harmonisation, je voudrais encourager tous nos partenaires-bailleurs de fonds à examiner la possibilité d’avoir recours à l’approche transectorielle (SWAp) en élaborant leurs plans de développement et programmes d’investissement pour le Cambodge. Ce faisant, nous allons certainement faire en sorte que le gouvernement royal prenne en charge les actions de développement et que tous nos partenaires pour le développement contribuent à identifier des priorités pour le développement du Cambodge, tout particulièrement pour ce qui est de l’allocation coordonnée et sans heurts des ressources et des zones d’intervention parmi tous le bailleurs concernés. 44. Pour ce qui est des ODMC (objectifs de développement pour le millénaire fixés par le Cambodge), je me permets d’attirer l’attention de tous les partenaires pour le développement sur deux secteurs d’importance capitale pour le Cambodge :i) le déminage, qui est un 9e objectif de développement propre au Cambodge, outre les 8 autres objectifs adoptés universellement; et ii) la lutte contre le VIH/sida. 45. Le gouvernement royal du Cambodge attache beaucoup d’importance au déminage comme facteur de développement. Le déminage n’est pas uniquement une action humanitaire. Pour le Cambodge, ce secteur réclame sa partie de nos énormes efforts pour réduire la pauvreté, ainsi que le souligne clairement la Stratégie rectangulaire. Dans de nombreuses provinces, le développement rural est voué à l’échec si nous négligeons les activités de dépollution dans le programme de travail. Le gouvernement royal a récemment adopté un sous-décret sur la création d’un comité provincial pour le déminage dans les provinces et les municipalités concernées, en vue d’accorder la priorité au déminage en fonction des besoins en matière de développement au ras du sol. Nous sommes fermement résolus à poursuivre la réforme de ce chantier, et nous nous attendons au plaisir de recevoir l’appui constant de nos partenaires pour le développement. 46. Le sida est le danger pour la santé le plus dévastateur au Cambodge. Cependant, les efforts unis consentis par les organismes du gouvernement royal et ses partenaires pour le développement ont commencé à porter du fruit, car la prévalence de l’infection par le VIH parmi la tranche de la population de 15 à 49 ans a diminué de 3,3% en 1998 à 2,6% en 2003. Presque 100 000 personnes ont subi un dépistage et ont bénéficié de services de conseils. Des programmes de sensibilisation au VIH/sida sont également en train d’être menés au niveau du secteur privé. Globalement, nous avons enregistré des résultats encourageants s’agissant de la lutte contre le VIH/sida, et le Cambodge doit continuer sur sa lancée; il s’agit d’un des 8 ODM très importants. Mais pour atteindre cet objectif, nous devons compter sur l’appui généreux continu de nos partenaires pour le développement. L’intégration du Cambodge dans la région et dans le monde 47. L’intégration économique et la coopération internationale constituent les principaux axes sous-tendant la croissance économique du Cambodge. L’accès aux marchés est un facteur décisif de croissance et de réduction de la pauvreté. Or, le Cambodge a lancé une campagne dynamique en vue d’intégrer la communauté internationale. L’adhésion du Cambodge à l’ANASE et à l’OMC, ainsi que sa collaboration au sein de la sous-région du Grand Mékong (Greater Mekong Sub-Region [GMS]), de la stratégie de coopération économique Ayeyawade-Chao Phraya-Mékong (Ayeyawade-Chao Phraya-Mekong Economic Cooperation Strategy [ACMECS]) et du Développement triangulaire, lui offrent une excellente occasion de procéder à la réforme du régime de l’investissement et du commerce extérieur par la libéralisation et la décentralisation du processus décisionnel, la réduction des lourdeurs administratives, la suppression des obstacles à l’investissement, la mise en œuvre de programmes de réforme, la modernisation de l’économie nationale et l’amélioration de sa compétitivité grâce à la pratique de normes internationales. 48. En vue de maximiser les gains qui découleront de l’intégration internationale, le Cambodge renforcera sa capacité institutionnelle en vue de mettre à exécution des stratégies d’orientation coopérative. Le gouvernement royal continuera de libéraliser le commerce et d’assurer la libre circulation des produits et des services, tant à l’intérieur du pays qu’entre le Cambodge et d’autres partenaires clés dans la région et le monde; tout particulièrement, Il mettre en vigueur des mesures destinées à améliorer la compétitivité des produits cambodgiens. Pour relever les défis que posent les initiatives de réforme -Excellences, mesdames et messieurs, 49. Je viens de vous faire un aperçu très général des nombreux domaines dans lesquels nous avons enregistré des progrès. Il est beaucoup plus difficile de faire que de dire. Nous plus que n’importe qui sommes vivement conscients du long chemin qu’il reste à parcourir. 50. Les réalisations du Cambodge et sa performance probante dans le passé mettent en lumière les nombreux problèmes à résoudre et les multiples défis à relever si nous voulons réussir notre programme de réforme et de développement. Il nous incombe d’améliorer davantage la gouvernance si nous voulons réduire la pauvreté plus que symboliquement. Par ailleurs, nous devons faire en sorte que le principe d’appropriation ou de prise en charge du processus de développement et de nos réalisations pénètre toutes les couches sociales. 51. En effet, les programmes de réforme dans de nombreux secteurs constituent la substance de nos objectifs de développement. Mais nous nous rendons également compte qu’aussi rationnelle que puisse être la politique, il est indispensable que cette dernière soit mise en application avec rigueur et cohérence. Il convient d’améliorer la coordination et l’échange d’information entre et à l’intérieur des ministères/ institutions. Il faut également relever le défi consistant à assurer l’exploitation efficace des systèmes de gouvernance, afin de favoriser l’accès aux connaissances et à la technologie modernes. 52. La réforme n’est pas une parole creuse. La mise en application des réformes exige non seulement la volonté politique, mais aussi un apport considérable de ressources humaines et financières. Il faut tenir compte du contexte culturel et politique. Je me rends compte de l’ampleur des efforts à consentir et des défis à relever qui se dressent devant nous. Tous les intervenants sont appelés à y participer; personne ne peut se contenter de faire des observations et de critiquer. 53. Pour s’attaquer systématiquement aux nombreux défis devant nous, il nous faut un système de fonction publique basé sur le mérite. Evidemment, il nous faut un gouvernement efficace et sensible aux demandes que lui impose un environnement international en rapide évolution; il nous faut aussi un secteur privé ferme et dynamique. 54. L’aperçu général que je me suis efforcé de vous présenter aujourd’hui fait reconnaître la grande distance que le Cambodge a parcourue dans l’espace de dix ans seulement, avec une accélération notable au cours des quatre dernières années, se transformant d’un pays indigent, déchiré par les conflits et voué aux pires difficultés en un pays qui emboîte fermement le pas sur le chemin menant au progrès et à la réalisation de son vrai potentiel. Mais chaque étape franchie s’accompagne de nouveaux défis. Toutefois, nous avons nos regards résolument fixés sur l’horizon, et nous ne ménagerons aucun effort pour faire progresser le Cambodge et améliorer le sort de son peuple. 55. En conclusion, permettez-moi de vous remercier tous de votre patience et de votre attention. Mon intention est de vous assurer de l’unité de vues, de la sincérité et du sérieux qui nous animent dans la poursuite de politiques progressives et de mesures que nous avons nous-mêmes élaborées. Le chemin devant nous se dégage de plus en plus, mais il est encore long et difficile, et la solidarité de la communauté internationale aux aspirations du peuple cambodgien est toujours indispensable. 56. Le gouvernement royal du Cambodge est représenté à cette réunion du GC par une délégation chevronnée et capable, sous la conduite de Son Exc. M. Keat Chhon. Ses membres seront à vos côtés et seront en mesure de vous communiquer des détails sur nos programmes et tout autre renseignement nécessaire relatif aux divers aspects de notre situation socio-économique et à nos besoins en matière d’aide au développement. Au cours de cette réunion, le Cambodge restera à l’écoute; il prendra bonne note de tout ce que vous dites et y accordera sa plus entière considération. Merci beaucoup de votre aimable attention; je vous souhaite une excellente réunion ! |
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