Allocution par la présidence locale de l’UE,
au nom des représentants
locaux de l’Union européenne,
à
l’occasion de la réunion du Groupe
Consultatif pour
le Cambodge
Phnom Penh, les 6 et 7 décembre 2004


L’Union européenne continue de s’engager fortement au Royaume du Cambodge; e
lle demeure prête à poursuivre son soutien au peuple cambodgien dans les efforts qu’il déploie en faveur du développement. L’Union européenne se compose de 25 Etats qui collaborent étroitement, par l’entremise des institutions de l’UE et des agences nationales pour le développement, afin de promouvoir la paix et la prospérité tant en Europe que dans le monde. Il s’agit d’une entité unique en son genre fondée sur un engagement résolu en faveur des droits de l’homme et de la démocratie dans le monde.

L’Union européenne se range parmi les principaux bailleurs de fonds contribuant au développement du Cambodge, ainsi que l’atteste la somme importante d’aide publique au développement (APD) qu’elle y consacre chaque année. Mobilisée par l’objectif principal qu’est la lutte contre la pauvreté, l’APD consentie par l’UE est destinée avant tout au développement rural, à l’éducation, à la santé et à la gouvernance. Des ressources humaines et financières sont également orientées vers d’autres secteurs, notamment le déminage, la gestion des ressources naturelles, le développement économique et la défense des droits de l’homme.

En 2003, l’Union européenne a verse au Cambodge une APD d’un montant do 110 millions d’euros (soit plus de 130 millions de dollars US). En 2004, les déboursements prévus atteindront à peu près 113 millions d’euros (soit 150 millions de dollars US). Pour 2005, l’Union européenne estime à environ 130 millions d’euros son éventuelle contribution, ce qui correspond à plus de 170 millions de dollars US.

L’Union européenne profite de cette occasion pour donner son aval aux recommandations formulées par les représentants des bailleurs de fonds, au nom de l’ensemble des partenaires pour le développement, pendant la réunion du Groupe consultatif pour le Cambodge (les 6 et 7 décembre 2004). Les ambassades et les organismes de coopération des États membres de l’Union européenne, ainsi que la Délégation de la Commission européenne, ont participé activement à l’élaboration collective de ces recommandations qui reflètent l’engagement conjoint des partenaires pour le développement de s’aligner dans leur appui commun au programme de réformes du gouvernement. Cette prise de position est considérée comme la condition sine qua non pour que le Gouvernement Royal du Cambodge s’engage dans un dialogue ouvert et fructueux sur le processus de réforme qui a été lancé.

L’Union européenne salue l’adoption par le Gouvernement Royal du Cambodge de la «stratégie rectangulaire», qui présente la bonne gouvernance comme l’épine dorsale du développement dans ce pays. Dans cette logique, nous conseillons vivement au Gouvernement Royal du Cambodge de s’attaquer avec détermination à l’état d’impunité prévalente qui caractérise le pays et de veiller à poursuivre la nécessaire réforme du système judiciaire. Dans les mois et années à venir, le Gouvernement Royal du Cambodge sera appelé à produire des résultats concrets s’agissant de la réalisation des objectifs qu’il a lui-même fixés dans sa plateforme politique. L’Union européenne suivra de près ce processus et se tient prête à l’appuyer. La protection des droits de l’Homme et la réduction de la pauvreté passent par l’amélioration du système juridique et judiciaire, la mise en œuvre de la réforme de l’administration publique et la lutte systématique contre la corruption.

L’Union européenne est également convaincue que la stratégie rectangulaire se doit d’aborder, au moyen d’une approche globale, la question primordiale de la réduction durable de la pauvreté. Il y a lieu d’entreprendre de toute urgence des initiatives d’orientation afin d’attirer les investissements directs étrangers, en vue de créer de nouvelles possibilités d’emploi, et ainsi réduire la pauvreté et prévenir toute détérioration du climat social. L’Union européenne apportera son appui aux efforts du gouvernement visant la lutte contre la corruption et le respect des obligations internationales qui incombent au Cambodge, notamment celles issues de son adhésion à l’OMC. La réduction efficace et durable de la pauvreté ne pourra être atteinte qu’en garantissant la prestation de services publics fondés sur un système amélioré de perception des recettes.

De l’expérience particulière vécue par l’Union européenne consistant à favoriser l’unité tout en préservant la diversité, pourrait se dégager un principe précieux pour le processus permanent visant à renforcer la coordination des bailleurs de fonds et à soutenir le dialogue avec le Gouvernement Royal du Cambodge. Les États membres de l’Union européenne et la Commission européenne travaillent de concert et de façon continue pour coordonner les efforts qu’ils déploient au Cambodge en vue de la réalisation de leurs objectifs communs. Ils sont en parallèle partie prenante d’une meilleure coordination des bailleurs et de l’harmonisation des modalités suivies par ces derniers.

L’Union européenne se félicite de l’esprit d’engagement constructif qui s’est manifesté lors de la consultation gouvernement-donateurs, notamment depuis la dernière rencontre préparatoire à la réunion du Groupe consultatif, et elle est résolue à poursuivre cette approche. En particulier, l’Union européenne félicite le Gouvernement Royal du Cambodge pour sa décision de préparer en un seul document son Plan Stratégique National pour le Développement (2006-2010), en y incorporant aussi bien le Plan de Développement Socio-économique que le Plan National de Réduction de la Pauvreté, et qui suivra les orientations des objectifs de développement pour le millénaire. Ce processus renforcera le rôle de chef de file du Gouvernement Royal du Cambodge pour ce qui est de coordonner l’aide au développement.

Dans ce contexte, l’Union européenne adresse également ses compliments au Gouvernement Royal du Cambodge pour les actions qu’il a entreprises pour mettre en œuvre la Déclaration de Rome de 2003 sur l’harmonisation et l’alignement.

Par ailleurs, l’Union européenne salue la nouvelle structure pour la coordination et la consultation entre le gouvernement royal du Cambodge et ses partenaires pour le développement, y compris les groupes de travail techniques et le comité pour la coordination entre le gouvernement et les bailleurs. En effet, les États membres de l’Union européenne et la Commission européenne ont largement contribué au processus qui a abouti à la mise en place du nouveau mécanisme de coordination, et ils sont déterminés à renouveler leur soutien afin d’optimiser l’utilisation de l’aide publique au développement et de réduire les coûts de transaction engagés par le gouvernement. Il s’agit d’une étape importante vers l’harmonisation et la rationalisation des procédures suivies par les bailleurs, initiative qui devrait assurer de meilleurs résultats en termes de développement des capacités.

L’Union européenne est en outre fermement convaincue — ainsi que les autres partenaires pour le développement — qu’un alignement des bailleurs de fonds sur les questions communes est la façon la plus efficace d’aider le Gouvernement Royal du Cambodge à pousser plus avant la définition et la mise en œuvre de son programme de réformes. De plus, une telle méthodologie devrait également favoriser l’élaboration de programmes sectoriels susceptibles d’être soutenus par une approche sectorielle, avec pour finalité d’améliorer l’efficacité de l’aide publique au développement.


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