2.1  LES PERFORMANCES DES POLITIQUES DU
        GOUVERNEMENT

15.    Globalement et en termes d’évolution de la situation politique, l'année 2001 s’est caractérisée par le renforcement de la sécurité et de la paix sociale, la consolidation de la démocratie et la décentralisation du pouvoir à la base qui s’est illustrée notamment par les élections communales de février 2002. L’année 2001 a été aussi témoin du renforcement des capacités institutionnelles au niveau central et provincial et de l’amélioration graduelle du niveau de vie de la population à travers le lancement de réformes dans tous les secteurs et la mise en oeuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté. Ces réalisations sont rendues possibles grâce à la participation active des autorités publiques à tous les niveaux, des partenaires au développement du Cambodge, des ONG et un nombre important d'organisations internationales qui se sont engagées fermement du côté du Cambodge.

16.    En termes d’évolution politique et de progrès dans la mise en oeuvre des stratégies et politiques du Gouvernement, l’on peut dire que les efforts considérables déployés tout au long de l’année écoulée, ont permis de mettre des jalons supplémentaires sur la voie du renforcement du processus démocratique et la concrétisation des réformes économiques et sociales.  D’une manière plus spécifique, les efforts ont porté sur les actions suivantes:

  1. Préparation des élections communales et poursuite des actions visant à renforcer la démocratie et les droits fondamentaux de tous les citoyens;

  2. Poursuite de la mise en oeuvre des réformes, avec un accent particulier sur la réalisation du Plan d’Action pour la Gouvernance (PAG);

  3. Mise en oeuvre de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté;

  4. Préparation et démarrage de la réalisation du deuxième Plan de Développement Socio-Economique (PDSE II).

2.1.1.   Stratégie de Réduction de la Pauvreté

17.    Depuis la réunion du GC de juin 2001, le Gouvernement Royal du Cambodge a enregistré des progrès tangibles dans la mise en oeuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté et la formulation d’un ensemble complet de politiques en vue d’atteindre cet objectif. La guerre contre la pauvreté représente pour le GRC plus qu’un slogan politique; elle est en fait l’expression d’une ferme volonté de tout mettre en oeuvre pour venir à bout de ce fléau qui frappe douloureusement notre société. Il n’est donc pas étonnant que la justice sociale et l’amélioration du niveau de vie des plus démunis constituent les pièces maîtresses de nos politiques et stratégies. Cet engagement en faveur des pauvres a été, si besoin est, réitéré par  le 2ème Plan de Développement Socio-économique adopté par le Conseil des Ministres en décembre 2001. La stratégie définie par le PDSE pour lutter contre la pauvreté est articulée autour des axes suivants:

  1. Réalisation d’une croissance économique soutenue de l’ordre de 6 à 7% annuellement;

  2. Distribution équitable des fruits de la croissance entre les différentes catégories de la population et entre les différentes régions du pays; et

  3. Gestion saine et durable de l'environnement et des ressources naturelles.

18.    Comme indiqué dans le PDSE, le GRC considère que la croissance économique est un facteur essentiel pour toute lutte efficace contre la pauvreté, et sa portée dépend étroitement du niveau de développement du secteur privé, dont l’épanouissement nécessite des efforts soutenus d’amélioration du système de gouvernance. Le PDSE présente aussi des objectifs quantifiés concernant les politiques de développement et des critères pour en assurer le suivi et l’évaluation de l’impact, ainsi qu’une projection de l’évolution attendue des indicateurs de développement tout au long de la période du plan, dont en particulier l’indice de pauvreté qui devrait baisser de 36 à 31%. La poursuite des efforts dans ce domaine devrait permettre de réduire la pauvreté de moitié au cours des quinze prochaines années.

19.    Une Stratégie de long terme de Réduction de la Pauvreté (SRP) est en cours de préparation. Partant des objectifs et orientations du PDSE dans ce domaine, ainsi que des principes définis par la stratégie intérimaire, cette stratégie de long terme aura à en approfondir les divers aspects et notamment : (i) l’amélioration des mécanismes de suivi et d'évaluation; (ii) la définition de plus amples indicateurs de performance; (iii) l’estimation précise des coûts des politiques et programmes prioritaires et la définition des liens devant s’effectuer avec le budget national; (iv) l’intégration du cadre macro-économique et de la stratégie globale de réduction de la pauvreté ; et (v) la formulation d’une politique commerciale dans le cadre de la stratégie de réduction de la pauvreté. Sur le plan institutionnel, le GRC a établi le Conseil pour le Développement Social (CDS) dont la responsabilité consiste à faciliter la mise en oeuvre de l’ensemble des stratégies et politiques de lutte contre la pauvreté. Le CDS est assisté par un Secrétariat Général chargé précisément de coordonner le processus de formulation des politiques et programmes, assurer le suivi de leur mise en oeuvre, développer les capacités d’analyse et suivi, et faciliter la consultation et le consensus entre les divers partenaires concernant l’ensemble des actions dans le domaine de la lutte contre la pauvreté. En outre, quatre groupes de travail sont constitués pour se pencher sur les aspects administratifs, la réduction de la pauvreté, les implications sectorielles, et les aides sociales. Le processus de formulation de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté devra être complété vers la fin de 2002.

2.1.2.   Programme de réformes économiques et financières

20.    L’évolution du secteur des finances publiques a été largement satisfaisante en 2001 au double plan de la mobilisation des revenus et de la compression des dépenses. Des efforts concertés ont été déployés pour poursuivre et approfondir les réformes dans ce domaine, élargir l’assiette fiscale, éliminer les exonérations ad-hoc de droits de douanes, renforcer l’administration des douanes, favoriser les dépenses publiques dans les secteurs de l’agriculture, du développement rural, de la santé et de l’éducation, améliorer les procédures administratives de manière à assurer la réalisation des objectifs ayant trait aux dépenses sociales, et plus généralement favoriser la bonne gouvernance, la transparence, l’esprit de responsabilité, et le respect de l’Etat de droit. Dans le cadre de sa politique de dépenses publiques, le GRC projette par ailleurs d’achever la reconstruction de l’ensemble des routes existantes au plus tard en 2005.

21.    Le Budget de l’Etat de 2001 a fait l’objet d’une gestion prudente pour permettre un financement adéquat des élections communales et en même temps sauvegarder les équilibres financiers. Les dépenses d’urgence affectées aux zones touchées par les inondations de l’année 2000 et le financement des élections communales ont accentué les pressions sur le budget. Néanmoins, grâce à une amélioration des recettes non fiscales, les revenus domestiques ont augmenté de 7% par rapport à l’année précédente, traduisant ainsi les efforts déployés pour diversifier les recettes budgétaires. Quant aux dépenses totales, elles ont été maintenues à un niveau inférieur aux projections, grâce à la poursuite des mesures d’austérité, évitant ainsi de recourir à l’emprunt intérieur. En 2001, le déficit budgétaire global (à l'exclusion des dons) a été contenu à 5% de PIB, alors que le budget courant a pu dégager un surplus de 1,5 % du PIB.

22.    Des progrès significatifs ont été enregistrés dans la restructuration du secteur bancaire en vue d’améliorer la qualité des services des banques commerciales et rétablir la confiance du public dans ce secteur. La recapitalisation et les actions visant l’amélioration de la gestion de la Banque du Commerce Extérieur ont pour but de protéger les épargnants. De plus, ces réformes sont conçues de façon à promouvoir un secteur financier solide, capable de mobiliser des ressources suffisantes et de les diriger vers les investissements productifs. A cette fin, le Gouvernement Royal a adopté la "Vision et Plan du Développement du Secteur Financier", précédemment mentionnée, qui présente l’ensemble des réformes et programmes envisagés pour le développement de ce secteur au cours de la présente décennie. La volonté du GRC est d’assurer une mise en oeuvre rigoureuse de cette stratégie de nature à moderniser davantage les institutions financières et accroître leur dynamisme, leur efficacité et leur fiabilité.

2.1.3    Réforme de l'Administration publique

23.    Dans le domaine de la réforme de l’administration publique, des actions importantes ont été entreprises. Ainsi, le GRC a achevé avec succès le recensement dans la fonction publique, délivré des badges d’identité à tout le personnel, mis en place un système informatisé de paiements des soldes, procédé à la classification des fonctionnaires et initié un système informatisé de gestion des ressources humaines. Dans ce contexte, le Conseil des Ministres a approuvé en octobre 2001 la stratégie pour la rationalisation de la fonction publique. De même, le Gouvernement a introduit, dans le cadre du budget de l’Etat de 2002, une nouvelle grille de rémunération et un système de classification plus favorable au déroulement des carrières des fonctionnaires. La création des groupes de mission prioritaires et l’affectation de ressources budgétaires à cet effet rentrent aussi dans le cadre de l’encouragement de la productivité et de la compensation des efforts de ceux qui sont impliqués dans les missions prioritaires. Le GRC a ainsi pris d’importantes initiatives de nature à améliorer la qualité des prestations de services de l’administration et promouvoir un environnement plus favorable à la mise en oeuvre des réformes dans l’ensemble des secteurs, ce qui ne manquera pas de donner un élan supplémentaire à l’accélération de la croissance économique et contribuer à l’allègement de la pauvreté.

24.    Une partie importante des programmes de réforme de l’Etat réside dans la poursuite de la décentralisation au niveau local et la déconcentration –qui lui est associée- des fonctions de gestion au niveau des provinces en vue d’assurer l'amélioration de la gouvernance à la base. La délégation de pouvoir à travers la décentralisation et la déconcentration permettra de centrer davantage le développement autour des besoins de la population et assurer l’implication de celle-ci dans la conception et mise en oeuvre des réformes et programmes, y compris l’ajustement structurel, la gouvernance démocratique au niveau local, le renforcement de l’efficacité et de l’impact des services publics rendus à la population, et des actions de lutte contre la pauvreté. L’expérience que nous avons acquise au cours des cinq dernières années dans le cadre du Programme SEILA nous autorise à penser que ce processus contribue significativement à promouvoir la participation de la population, développer le sens de responsabilité et renforcer les liens entre l’Etat et la société civile. La création du Comité National d’Appui aux Conseils Communaux (NCSC) apporte la preuve que le GRC a entamé des actions concrètes en vue d’institutionnaliser rapidement ces expériences et les intégrer au sein d’un cadre réglementaire décentralisé. Le GRC a approuvé dans ce contexte les règlements relatifs aux pouvoirs et fonctions des Conseils Communaux, à la délégation de pouvoirs aux Gouverneurs des provinces, et au rôle des Secrétaires/Clercs des Communes. D’autre part, un Fonds pour les communes a été créé et les règles concernant le transfert de ressources financières aux communes ont été également mises en place. Il en va de même pour le système de budgétisation et planification propre aux communes qui a été approuvé récemment par le gouvernement et qui assure une large participation de la population dans les choix et prises de décisions.

25.    L’efficacité de cette réglementation réside bien évidemment dans le soin qu’on accorde à son application stricte et rigoureuse. Conscient de cet impératif, le GRC entend redoubler d’effort pour développer les capacités des conseils communaux à mener à bien leurs obligations. La formation et ‘’l’apprentissage sur le tas’’ représentent un facteur primordial dans le développement de ces capacités. Ainsi, trois cycles de formation ont été envisagés. Ils portent sur l’acquisition de connaissances générales, la gestion financière et le système de budgétisation et de planification. Le premier volet a été entièrement achevé et avait touché la totalité des 1621 communes. La formation sur la gestion financière est en cours et devrait se terminer en juillet prochain. Quant à la formation dans le système de budgétisation et de planification, elle démarrera en juillet pour s’achever en septembre. Par ailleurs, le gouvernement a transféré, au courant du mois de mai dernier, 12,5 milliards de Riels (soit l’équivalent de 3,2 millions de dollars) aux comptes des communes. Ce montant inclut 10 milliards de Riels de ressources budgétaires et 2,5 milliards de contribution du PNUD sur fonds de la Suède et du Royaume Uni dans le cadre du Programme SEILA. Des procédures d’appels d’offre et de passation des marchés ont été établies dans le tiers des communes rurales par les conseils communaux et la mise en oeuvre des priorités d’investissement a commencé. Ces étapes initiées récemment par le GRC montrent que le pays est solidement installé sur la voie de la gouvernance démocratique et de la décentralisation, quand bien même, et cela va de soi, cette voie reste longue et difficile.

2.1.4    Les Réformes Juridiques et Judiciaires

26.    Les réformes juridiques, dont l’impact sur l’évolution économique et sociale du pays n’est pas à démontrer, se poursuivent à un rythme soutenu. Un nombre important de lois et de textes réglementaires ont été promulgués. Des ajustements seront apportés à chaque fois que de besoin pour assurer la conformité du dispositif juridique aux exigences de la nouvelle stratégie économique. A cet effet, le Gouvernement accorde une importance particulière à la mise en place de l’ensemble des composantes du cadre juridique requis par une économie de marché en pleine évolution et par la promotion de l’investissement et du commerce. Ces composantes ont trait notamment aux lois sur la propriété, les sociétés, la concurrence, les banques, l’impôt et la comptabilité. Au cours des quelques années à venir, le système juridique sera complété par des textes relatifs aux assurances, les valeurs négociables, la sécurité des transactions, les sociétés commerciales, les faillites, les contrats et le crédit commercial afin d’assurer un fonctionnement efficace du système financier. Dans ce cadre, une attention particulière sera portée au profilage et à la rationalisation du processus de formulation des lois et règlements et à leur dissémination.

27.    Pour accélérer les réformes judiciaires, le Conseil des Ministres a formulé un plan cadre présentant l’ensemble des mesures à entreprendre dans ce domaine. Des consultations sont en cours pour approfondir le débat sur l’ensemble de ces mesures et identifier les actions nécessaires à leur mise en oeuvre. Il en résultera un document détaillé qui sera présenté prochainement au Conseil des Ministres pour approbation. Le Conseil des Réformes Juridiques et Judiciaires entreprendra également une étude portant sur l'estimation des besoins spécifiques en ressources humaines, financières et matérielles nécessaires à l’accélération du processus de réforme. Il est clair que malgré les progrès réalisés, beaucoup reste à faire pour asseoir les bases d’un appareil judiciaire indépendant, impartial et professionnel. Cela requiert une collaboration étroite entre le GRC, le Parlement, les tribunaux et l’ensemble des partenaires au développement du Cambodge. Ces partenaires, au rang desquels se trouvent les organisations locales et internationales, sont appelés à fournir leur assistance financière et technique et épauler ainsi le Gouvernement dans cette entreprise de grande envergure. Des efforts sont déjà en cours pour développer la capacité du système judiciaire. Dans ce cadre, il y a lieu de souligner que l’Ecole Royale de la Magistrature est déjà opérationnelle et la formation des formateurs a commencé. 

2.1.5    La démobilisation militaire

28.    Un des défis majeurs qui reste à relever au cours des deux dernières années de la présente législature est constitué par la mise en oeuvre de la réforme et de la restructuration des Forces Armées Royales du Cambodge (FARC), comme spécifié dans le ‘’papier blanc de la défense’’ adopté par le GRC en février 2001. Le processus de réforme permettra de réduire substantiellement les effectifs des armées à un niveau qui permet d’assumer entièrement les obligations de défense conformément à la Constitution, mais aussi d’être en rapport avec l’évolution au niveau régional et mondial de ce 21ème siècle. Le GRC lancera un programme qui vise à intégrer les soldats démobilisés dans la force de travail civile et les mettre à contribution pour lutter contre la pauvreté et favoriser le développement économique durable.

29.    Des progrès significatifs ont été accomplis dans la restructuration des Forces Armées Royales du Cambodge. Bénéficiant des expériences acquises dans le cadre du programme pilote de démobilisation ainsi que du soutien moral, financier et matériel des donateurs, le Conseil pour la Démobilisation des Forces Armées (CDFA) avait réussi, à la fin de l’année passée, à réduire les effectifs militaires de 15000 personnes auxquelles s’ajoutent les membres de leurs familles. Ce processus de réduction de grande envergure a été mené avec flexibilité, ordre, efficacité, transparence, avec un esprit de responsabilité, dans des délais acceptables et sans problèmes ni incidents. Le CDFA compte mettre en application au cours de cette année, en étroite collaboration avec le groupe de travail des donateurs pour la démobilisation, les mesures prises concernant l’assistance aux vétérans démobilisés pour faciliter leur intégration dans la société civile. De même, le Conseil est en train de se préparer au lancement de la deuxième phase de démobilisation consistant à assurer le départ d’un groupe de 15000 militaires. La réalisation de l’objectif convenu de démobiliser un total de 55000 militaires au cours de la période 1998-2003 sera ainsi largement entamée. Le budget de fonctionnement affecté aux forces armées sera ainsi réduit de manière significative. Une épargne budgétaire de l’ordre de 2 à 5 milliards de Riels serait dégagée, et réorientée vers les secteurs prioritaires de développement, notamment les infrastructures, la santé, l’éducation, l’agriculture et le développement rural. 

30.    Par conséquent, une mise en oeuvre complète du programme de démobilisation est d’importance cruciale pour une gestion rationnelle du budget de l’Etat. Des conditions favorables seront ainsi créées pour poursuivre les réformes des finances publiques, réduire les pressions sur le budget et dégager plus de ressources à allouer aux secteurs hautement prioritaires du développement social.

2.1.6    Gestion rationnelle des Ressources Naturelles

31.    Avec la rigueur et vigilance nécessaires, Le GRC a continué de mettre en oeuvre les nouvelles politiques de gestion forestière. Plusieurs décisions et actions ont été prises depuis la dernière réunion du Groupe Consultatif visant à créer des conditions favorables à la gestion durable des ressources forestières. L’Unité de Surveillance des Activités Forestières (Forest Crime Monitoring Unit –FCMU-), dont le Gouvernement s’est engagé à lui procurer les facilités nécessaires, a apporté aux pouvoirs publics un appui précieux dans le suivi des activités forestières et en particulier la coupe illégale de bois en vue de réprimer les infractions et la corruption dans ce secteur. Le cadre juridique indispensable à la gestion saine des ressources naturelles a été renforcé par l’adoption tant attendue du nouveau code forestier. La loi sur les zones protégées est en cours de préparation. Elle fournira le cadre adéquat pour la gestion durable de la bio-diversité et des ressources naturelles dans les 23 zones identifiées. Un sous-décret sur les forêts exploitées par les communautés villageoises (sub-decree on community forestry) a été préparé suite à une consultation nationale intense en vue d’élargir la participation des communautés locales dans la gestion des forêts. Des étapes importantes sur la voie de la formulation de la politique forestière et la restructuration de l’administration en charge de ce secteur ont été accomplies par le Ministère de l’Agriculture, Forêts et Pêches -MAFP/DFW-. Le GRC a la ferme volonté de mener à terme le processus de réforme du secteur forestier,  et en particulier d’éliminer les coupes illégales, de renforcer les capacités de la DFW, de favoriser la prise de conscience du grand public quant à la sauvegarde des ressources naturelles, et de promouvoir les activités de reboisement/ réhabilitation, ainsi que le tourisme écologique. Ces actions seront menées avec l’assistance de nos partenaires extérieurs.

32.    Les droits des populations défavorisées seront certainement élargies par un accès plus facile à la forêt, aux zones de pêche et aux ressources en eau. Ainsi le Gouvernement entend élargir l’accès des  populations vivant dans la région du  Tonle Sap et des zones riveraines à ces ressources naturelles d’importance cruciale pour améliorer leurs revenus et conditions de vie. Une réforme complète du système traditionnel de lots de pêche (traditional fishing lot system) a été mise en place. Le Gouvernement a réduit la taille des concessions de pêche d’un total de 536,302 ha, représentant 56% de la superficie globale des concessions autorisées, afin de permettre aux populations pauvres d’entreprendre sans contraintes des activités traditionnelles de pêche. Douze provinces sont concernées par cette mesure. Le MAFP a, à la suite d’une large consultation avec les différentes parties concernées, rédigé une nouvelle loi sur la pêche, préparé un plan directeur des pêches, et publié un sous-décret sur les activités de pêche exercées par les communautés villageoises et les ventes aux enchères publiques des lots de pêches (sub-decree on Community Fisheries and Fishing lot Auctions). Ces réformes ont amélioré l’accès des paysans et des pêcheurs pauvres aux ressources halieutiques et ont contribué par voie de conséquence à la mise en oeuvre de la politique de réduction de la pauvreté.

33.    Le RGC a accordé une grande priorité à la préparation et mise en oeuvre d’une politique foncière qui est axée sur la distribution et la gestion de la terre. Après la publication de la nouvelle loi foncière, une attention particulière a été portée à la création d’un mécanisme pour veiller à l’application rigoureuse des clauses de cette loi, veiller au respect du droit à la propriété, et assurer le règlement des conflits fonciers. Dans ce cadre, neuf sous-décrets d’application  ont été rédigés. En même temps Le GRC est en train de préparer un sous-décret sur la Commission du Cadastre, et de renforcer les capacités institutionnelles de règlement des conflits et fournir la formation nécessaire aux agents de la fonction publique travaillant dans ce domaine.

34.    Le GRC est en train de  préparer un cadre de politique foncière dont les principaux éléments portent sur l’enregistrement systématique de la propriété, la réforme de la fiscalité dans ce domaine, la promotion du cadre légal pour préserver le droit à la propriété, l’établissement d’un plan directeur au niveau national et provincial, ainsi que la mise en place d’une politique de logement rural. Un projet pilote d’enregistrement systématique des propriétés foncières faisant appel à des technologies de pointe est en cours de réalisation avec l’appui technique de l’Allemagne et de la Finlande. Dans ce cadre, des certificats de propriété ont été accordés pour la première fois aux habitants du district de Samrong et de Takéo. Un système de données complet est mis en place pour 62046 parcelles dont 26534 parcelles ont été portées à la connaissance du public pour vérification. Des certificats portant sur 2000 propriétés ont été délivrés. Les efforts déployés jusqu’à présent ont permis l’enregistrement de 15% des terres au niveau national. En outre, une formation intense est en passe d’être fournie aux fonctionnaires concernés au sujet des méthodes et techniques de cartographie et d’enregistrement foncier. La prochaine étape consistera à préparer des plans d’aménagement du sol dans les villes et provinces prioritaires. Des préparatifs sont lancés pour élaborer un plan directeur pour Sihanoukville et un plan d’aménagement autour de la route nationale 4 est en voie de préparation. De même, un projet de gestion de la terre visant à étendre les opérations d’enregistrement foncier à travers tout le pays et renforcer les aspects politiques, juridiques, institutionnels et techniques relatifs à la gestion de la terre a débuté en mai 2002. Ce projet d’un coût de 33.9 millions de dollars pour les cinq prochaines années est assisté par la Banque Mondiale, l’Allemagne, la Finlande et le Gouvernement Royal du Cambodge. Il couvrira dix provinces et une municipalité.

2.1.7    Renforcement de la bonne gouvernance et lutte contre la corruption: les deux pierres angulaires des efforts de réforme

35.    Sur un autre plan, Le GRC a entrepris des efforts importants et a réalisé des succès significatifs dans la mise en oeuvre du Plan d’Action pour la Gouvernance. Plusieurs actions ont déjà été entreprises dans ce cadre au cours de la première année du plan d’action. En outre, des initiatives sont en cours en vue de compléter ce plan d’action par de nouvelles mesures et priorités en prenant en considération les leçons tirées des expériences passées. Ces initiatives concernent principalement le développement social, le commerce et l’investissement, la démobilisation, la réforme administrative et la lutte contre la corruption. Des documents de travail portant une description détaillée de l’ensemble de ces composantes ont été préparés.

36.    Le GRC considère que la transparence joue un rôle essentiel pour lutter efficacement contre la corruption. Il est utile de rappeler que la corruption a des effets dévastateurs sur l’ensemble des efforts visant à réaliser le progrès économique et social. Elle peut saper les objectifs de réduction de la pauvreté, créer des sentiments de frustration chez la population qui n’a ni les moyens financiers ni des relations au sein des rouages de l’administration pour mener normalement sa vie, et torpille la mobilisation des efforts et des ressources d’investissement public vers les priorités de développement, tels que santé, éducation et infrastructures, notamment dans les zones rurales déshéritées. Ainsi et pour renforcer la transparence, le GRC considère que la simplification des procédures bureaucratiques, la modernisation du système fiscal, l’élimination des règlements excessifs, et la motivation des agents de la fonction publique par le biais d’une rémunération appropriée représentent autant de conditions devant réduire les opportunités de corruption. Il va de soi que la promulgation des lois et des textes réglementaires ne pourra pas à elle seule venir à bout du fléau de la corruption. Pour ce faire, il est indispensable d’observer une application sans faille de l’arsenal juridique en place. Il va de soi que le plus important par-dessus tout est le changement de mentalité, mais cela demandera sans doute du temps.

37.    Nonobstant les difficultés et les obstacles, le GRC a enregistré des progrès significatifs dans la lutte contre la corruption. Le Plan d’Action pour la Gouvernance –GAP-, précédemment cité, représente en lui-même un ensemble de mesures qui contribuent d’une manière ou d’une autre à combattre la corruption en s’attaquant à ses causes réelles. Ces progrès ont été rendus possibles grâce aux mesures énergiques qui ont été prises pour combattre les coupes illégales de bois, accroître les ressources fiscales, éliminer les effectifs fantômes de la fonction publique et des forces armées, et la confiscation des terres vendues ou tenues illégalement. Dans le même sillon, le Gouvernement a créé une Cour des Comptes (National Audit Authority) chargée du contrôle ex-post des comptes publics. Ces mesures contribueront d’une manière significative à la lutte contre la pauvreté. Le GRC reste tout à fait engagé à améliorer la gouvernance par l’application des mesures et principes contenus dans le Plan d’Action pour la Gouvernance.

38.    Le GRC considère le secteur privé, local et étranger, comme l’acteur principal du développement et le moteur de la croissance. Un secteur privé dynamique nécessite la poursuite et l’approfondissement des réformes structurelles. C’est dans ce cadre que des efforts importants ont été déployés pour créer un environnement favorable de nature à renforcer la confiance des opérateurs, la transparence des décisions, et la disponibilité des informations concernant la réglementation fiscale et la protection des droits à la propriété. Le Gouvernement a amendé le code d’investissement et un nouveau projet de loi est soumis à l’Assemblée Nationale pour adoption. Cette loi assurera l’équilibre entre la nécessité d’accroître les revenus budgétaires d’une part et la compétitivité du Cambodge avec les pays de la région d’autre part. Ainsi, les amendements introduits permettent de simplifier et rationaliser le mécanisme d’incitations fiscales et autres, et de lui assurer un maximum de transparence.

39.    La croissance économique soutenue ne peut pas être réalisée sans l’existence d’une main d’œuvre qualifiée nécessaire pour faire avancer le secteur privé. De même, et malgré les efforts et la volonté du Gouvernement, les insuffisances de capacité qui persistent dans le secteur public et qui empêchent l’application rigoureuse des lois et de la réglementation en vigueur, portent un coup dur à la réalisation des réformes des systèmes d’administration et de gouvernance. Il est donc primordial de lever les contraintes qui continuent à peser sur le développement des ressources humaines au Cambodge pour permettre au pays d’optimaliser les bénéfices qu’il peut tirer des expériences diversifiées de ses partenaires au développement dans la conception et l’application des politiques, des lois et des réformes.

40.    L'acquisition des biens et services constitue une partie intégrante de l’exécution du budget de l’Etat. Une proportion majeure des dépenses publiques à tous les niveaux de l’administration est en effet effectuée à travers les achats publics et les opérations de construction. Le critère de base pour le choix des fournisseurs est bien entendu le prix le plus bas, la qualité du bien ou du service à fournir et les délais d’exécution. A cette fin, le gouvernement a adopté en 1995 un décret (No. 60) sur les achats publics, conforme aux standards internationalement connus. Cependant, depuis 1997, ce décret n’a pu être mis en application dans sa globalité, à cause des difficultés politiques que le pays avait connues et de la crise financière qui avait frappé la région. Pour remédier à cette situation, le Gouvernement a pris des mesures spécifiques en décembre 2001, rendant effective l’application des provisions du décret, à l’exception toutefois des gros investissements en capital dans les routes, ponts et travaux d’assainissement, dans quatre ministères prioritaires (Education, Santé, Agriculture et Développement Rural).

41.    Le Gouvernement Royal, s’est attelé avec une ferme volonté à mettre en application les dix recommandations faites lors de la dernière réunion du GC. Il est vrai que pour des raisons diverses, les progrès ont été plus avancés dans certains domaines que dans d’autres. Mais nous ne ménagerons aucun effort pour élargir les réformes, accélérer leur rythme et hisser le pays à un nouveau palier de développement, quels que soient les sacrifices et les difficultés. Sur ce plan, nous réservons le jugement final à nos partenaires au développement, et nous sommes convaincus qu’ils le feront avec compréhension et générosité d’esprit.

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