2.2 LES PERFORMANCES MACROECONOMIQUES

42.    Le Cambodge a poursuivi depuis 1999 la mise en oeuvre d’un cadre macro-économique visant à assurer une croissance économique soutenue et durable. Une attention particulière est portée sur le renforcement de la stabilité macro-économique, le développement du secteur bancaire et financier, la mise en application de mesures de réforme dans les finances publiques, la gestion adéquate des entreprises publiques, et l’accroissement des investissements publics dans les infrastructures économiques et sociales et dans les  ressources humaines. Des progrès importants ont été accomplis depuis la dernière réunion du GC en matière de stabilité politique et d’intégration du Cambodge au sein de la communauté internationale.

43.    La croissance économique passe pour être l’arme la plus puissante de lutte contre la pauvreté. Pour les pouvoirs publics du Cambodge, il est crucial  de mobiliser encore plus d’efforts pour favoriser cette croissance et par conséquent de tout mettre en oeuvre pour consolider davantage la stabilité macro-économique, réorienter une part significative des ressources budgétaires vers les secteurs sociaux et renforcer le processus d’intégration au sein de l’économie mondiale. La stabilité politique confirmée, la sécurité qui se renforce de plus en plus et la reprise des activités économiques dans la région ont aidé le Cambodge à consolider, élargir et approfondir les réformes en cours et à maintenir le cap vers la réalisation du développement socio-économique durable.

44.    Les efforts du GRC, concentrés en priorité sur le renforcement de la gestion macro-économique et la mise en oeuvre des réformes financières, se sont soldés par une forte croissance économique de l’ordre de 5.3% en 2001, malgré le ralentissement des activités observé au quatrième trimestre et dû essentiellement à la détérioration de l'environnement économique mondial suite aux attaques terroristes du 11 septembre. L'inflation a été contenue au-dessous du niveau de l'an dernier. L’évolution de la situation monétaire, bénéficiant largement des améliorations continues qu’avait connues le secteur financier, a été satisfaisante. Les réserves officielles brutes en devises ont atteint l'équivalent de plus de 3 mois d’importation à la fin de 2001, et Le Riel s’est montré stable vis-à-vis du dollar des EU en  termes réels.

CROISSANCE ÉCONOMIQUE

45.    Les performances économiques ont été globalement satisfaisantes en 2001 en dépit de la détérioration des activités économique au niveau mondial à la suite des attaques terroristes du 11 septembre. Des estimations préliminaires montrent un renversement des tendances pour le 1er trimestre de 2002 en comparaison au 4ème trimestre de 2001. A la suite des évènements du 11 septembre, certains secteurs ont été frappés de plein fouet, en particulier le secteur du tourisme et dans une moindre mesure celui de l’industrie de confection. Les effets indirects sur les dépenses des ménages, sur le climat des affaires et sur la prise de risque par les investisseurs seraient probablement plus importants.. D’une manière générale, l’impact des évènements du 11 septembre ont entraîné une réduction de la croissance des exportations des produits de confection et des activités touristiques au dernier trimestre de 2001. Il reste à espérer que ce ne seront que des effets  conjoncturels de courte durée. Le GRC a dû faire face presque en même temps aux effets négatifs des phénomènes de sécheresse et d’inondation que le pays a connus au cours de l’année 2000. La croissance du PIB  a enregistré par conséquent un taux de 5,3% seulement, soit une nette diminution par rapport au taux projeté de 6%.

46.    Les politiques monétaires et financières poursuivies par le GRC ont été entachées de prudence tout au long des douze derniers mois et une attention particulière a été accordée à la consolidation des équilibres des finances publiques. L’économie cambodgienne

TABLEAU 1:  INDICATEURS MACRO-ECONOMIQUES SELECTIONNES

 

Indicateurs

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001 Projection

PIB en milliards de Riels (aux prix courants)

5,970

6,185

7,597

8,325

9,149

10,543

11,646

11,923

12,932

PIB en millions US$ (aux prix courants)

2,173

2,406

3,079

3,153

3,059

2,794

3,054

3,090

3,296

 

Croissance réelle du PIB (en %)

4.1%

6.3%

8.4%

3.5%

3.7%

1.5%

6.9%

5.4%

5.3%

 

Parts à la formation du PIB (aux prix courants)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

·             Agriculture (en %)

40.9%

41.9%

46.2%

41.7%

42.2%

41.9%

40.4%

35.6%

31.9%

·             Industrie (en %)

12.7%

13.0%

13.0%

14.6%

16.0%

17.2%

18.4%

22.7%

24.4%

·             Services (en %)

43.5%

39.9%

36.6%

38.7%

37.4%

36.6%

37.0%

37.7%

43.6%

 

PIB par tête (en US$)

229

242

294

286

263

227

241

238

286

Population (en Millions)

9.474

9.954

10.470

11.034

11.640

12.280

12.663

12.961

13.300

 

Inflation en Riels ( % moyenne annuelle)

75%

-0.5%

7.8%

7.2%

8.0%

14.7%

4.0%

-0.8%

-0.6%

Inflation (en % trimestre sur trimestre)

41.1%

17.8%

3.5%

9.0%

9.1%

12.6%

0.0%

0.5%

-1.3%

 

Réserves de changes nettes (en millions US$ )

62

70

110

164

197

323

349

410

467

Réserves de change brutes (en millions US$ )

71

100

182

234

262

390

422

482

550

Réserves de changes brutes (en mois d’importation)

1.5

1.5

1.7

3

3.3

3.5

3.3

2.8

3

 

Epargne domestique (en % du PIB)

15.7%

18.0%

21.0%

25.6%

20.5%

21.3%

20.1%

20.9%

21.5%

 

Parité Reil/US$  (moyenne annuelle)

2,747

2,570

2,467

2,640

2,991

3,774

3,814

3,859

3,900

Parité Reil/US$  (fin d’année )

2,350

2,593

2,560

2,720

3,400

3,800

3,775

3,906

3,900

 

Total des Investissements (en millions US$ )

303

429

614

800

623

612

635

682

769

 Investissements publics

84

131

208

238

151

166

191

229

263

·    dont financement domestique

2

31

23

23

32

24

59

80

51

·    dont financement extérieur

82

100

185

215

119

142

132

149

212

 Investissements du secteur privé

219

299

406

562

472

447

444

453

506

·    dont financement intérieur

165

209

255

322

322

327

314

323

356

·    dont financement extérieur

54

90

151

240

150

120

130

130

150

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Total Investissements en % du PIB

13.9%

17.8%

19.9%

25.4%

20.5%

21.9%

20.8%

22.1%

23.6%

·    dont  Investissements Publics

3.9%

5.4%

6.8%

7.5%

4.9%

5.8%

6.3%

7.4%

8.1%

·    dont  Investissements Privés

10.0%

12.4%

13.1%

17.9%

15.6%

16.1%

14.5%

14.7%

15.5%

Sources:  Ministère de l’Economie et des Finances; Banque Nationale du Cambodge; Institut National des Statistiques/Ministère du Plan

demeure cependant vulnérable et sensible à l’évolution de la situation politique dans le pays. Les élections législatives prévues pour 2003 seront d’une importance cruciale pour l’amélioration du climat d’investissement aussi bien pour les opérateurs étrangers que nationaux.  Une stabilité politique bien assise est absolument nécessaire pour créer un environnement favorable à l’investissement et à la croissance.

INFLATION 

47.    L'inflation était restée sous contrôle tout au long de la dernière année  Les prix des produits alimentaires et des boissons ont légèrement chuté pendant cette même année à l’exception toutefois de la courte période des festivités du nouvel an khmer au mois d’avril. Les inondations, ayant enrichi le sol en matières alluviales, ont contribué à l’amélioration des rendements agricoles. Il y’avait donc eu une offre abondante de produits agricoles tels que les légumes, les fruits, les volailles, les oeufs et la viande de porc. Le taux annuel d’inflation a baissé de 0,6% par rapport à l’année 2000, reflétant ainsi la réduction enregistrée dans les prix des produits alimentaires, des produits pétroliers, des vêtements et chaussures.

48.    L’index des prix à la consommation (IPC) a diminué de 3% au cours du 1er trimestre de 2001 du fait notamment de la réduction des prix des produits alimentaires et des boissons qui était de l’ordre de 5,7%. Cependant, les prix du logement et d’autres services ont observé une légère hausse de 2%. Au cours du deuxième trimestre de 2001, une augmentation supplémentaire des prix du logement et de certains services, ainsi que de ceux des transports, communications,  et soins ont provoqué une légère poussée de l’IPC de l’ordre de 0,15%. L’augmentation des prix des services des transports et télécommunication (1%) était due à la hausse des prix de pétrole à la pompe, elle-même dictée par le renchérissement du prix du pétrole au niveau mondial. L’inflation a montré une tendance à la hausse au troisième trimestre de 2001. Elle a eu pour effet d’affaiblir le Riel et a provoqué une hausse générale des prix en août/septembre 2001.

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