4.3
CROISSANCE
298. Le
troisième axe de la Stratégie Rectangulaire est constitué de quatre
« rectangles de croissance » stratégiques. Ces quatre rectangles
exposent la stratégie du gouvernement royal pour accélérer la
croissance : (i) renforcement du secteur agricole ; (ii) croissance du
secteur privé et marché de l’emploi ; (iii) réhabilitation et
construction des infrastructures ; et (iv) renforcement des
compétences et développement des ressources humaines. Les stratégies
et priorités afférentes à chaque domaine d’intervention sont exposées
ci-après. |
|
CROISSANCE
-
Secteur
agricole
-
Réhabilitation et reconstruction des Infrastructures
-
Développement du secteur privé et marché de l’emploi
-
Renforcement des compétences et développement des ressources
humaines
|
4.3.1
SECTEUR AGRICOLE
299. Le
premier « rectangle de croissance » stratégique du quatrième axe de la
Stratégie Rectangulaire est le développement du secteur agricole,
pilier de la Stratégie nationale de réduction de la pauvreté et du
développement économique durable. La stratégie de développement du
|
|
SECTEUR
AGRICOLE
|
secteur
agricole du gouvernement royal s’articule autour de quatre axes
principaux: (i) amélioration de la productivité et diversification de la
production agricole ; (ii) réforme foncière et déminage ; (iii) réforme
des pêches ; et (iv) réforme du secteur forestier.
AMELIORATION DE
LA PRODUCTIVITE ET DIVERSIFICATION DE L’AGRICULTURE
300.
En ce qui concerne le
secteur agricole, la première priorité du gouvernement royal est de
renforcer la productivité du secteur agricole et de diversifier les
cultures pour permettre au secteur agricole de devenir le moteur de la
croissance économique et des efforts en faveur d’une réduction de la
pauvreté. Les politiques exposées dans le cadre de la Stratégie
Rectangulaire pour améliorer la productivité et diversifier le secteur
agricole, incluent :
-
Changer de
cap : d’une agriculture « expansionniste » ou « d’expansion » vers une
agriculture « intensive », en particulier en augmentant le rendement des
surfaces cultivées actuelles ;
-
Créer un
environnement favorable à la participation du secteur privé dans le
domaine agricole, en accélérant la distribution des terres et la
délivrance des titres de propriétés dans le cadre des concessions
foncières sociales, en particulier dans les zones rurales ;
-
Mettre en
place des systèmes d’irrigation et améliorer la gestion de l’eau pour
une productivité accrue des systèmes existants afin de réduire la
vulnérabilité des communautés face aux catastrophes naturelles ;
-
Etendre les
services d’appui, tels que la recherche agricole et les services liés à
l’extension ; le développement de débouchés pour les produits
agricoles ; la distribution de facteurs de production, graines et
engrais ; et le développement de structures de micro crédit dans les
communautés rurales ;
-
Orienter les
investissements publics et encourager les investissements privés en
direction du secteur agricole pour augmenter la production agricole tout
en veillant à rehausser la qualité des produits agricoles cambodgiens
au niveau des normes internationales ;
-
Développer
les zones frontalières ou reculées pour lutter contre l’exode rural ;
-
Aménager les
centres provinciaux déjà dotés d’infrastructures fiables, pour
promouvoir l’économie locale et fournir un moyen de subsistance aux
populations des provinces ;
-
Promouvoir
les initiatives « un village – un produit » pour stimuler la créativité
et redonner confiance aux populations rurales. Cette politique
s’articule autour de quatre axes : (i) encourager les méthodes de
production adaptées à un environnement villageois et aux besoins du
marché ; (ii) faciliter l’identification de débouchés, financements et
transferts de technologie appropriés ; (iii) appuyer le développement
des ressources humaines et la formation à la gestion ; et (iv) faciliter
la création de communautés agricoles pour garantir la stabilité des prix
de la production agricole.
301.
Pour moderniser le
secteur agricole, le gouvernement royal prendra les mesures suivantes :
En premier
lieu,
augmenter la part des investissements publics pour l’agriculture et le
développement rural, en particulier au niveau provincial et local en ce
qui concerne les systèmes d’irrigation, les routes et autres
infrastructures rurales. Dans la mesure du possible, les travaux seront
entrepris et supervisés par les conseils communaux.
En second
lieu,
encourager la participation active du secteur privé dans les entreprises
agricoles et villageoises pour des sous-secteurs d’activités clefs, tels
que l’aquaculture commerciale à petite échelle, la culture et l’élevage du
bétail et l’agroalimentaire (transformation, stockage après récolte,
mécanisation).
Troisièmement,
accélérer et stabiliser la croissance agricole globale par le
développement durable de produits à forte valeur ajoutée.
Quatrièmement,
augmenter les investissements et dépenses budgétaires au niveau local dans
les domaines suivants : (i) services visant à augmenter la productivité
des agriculteurs ; (ii) systèmes d’irrigation détenus et gérés par les
agriculteurs ; (iii) entreprises rurales ; (iv) renforcement des
compétences et des capacités de prêts aux entreprises agricoles et
agroalimentaires ; (v) investissements publics décentralisés et
budgétisation et services déconcentrés pour le secteur agricole ; et (vi)
fonds tournants destinées aux agriculteurs et gérés conformément aux
pratiques de micro finance.
302.
Actions spécifiques :
-
Poursuivre la
mise en œuvre de la Politique nationale de l’eau : réhabilitation les
systèmes d’irrigation existants ; construction de nouveaux systèmes
d’irrigation performants ; renforcement de la gestion des systèmes
d’irrigation ;
-
Augmenter le
cycle annuel des cultures, y compris deux cultures par an dans les
plaines, et étendre la production agricole aux zones déminées et aux
terres inutilisées ;
-
Mettre
l’accent sur la sécurité alimentaire et augmenter la production
alimentaire, en particulier pour le riz et les cultures secondaires ;
-
Rehausser la
qualité des produits agricoles et promouvoir le développement de
l’agro-industrie pour augmenter la valeur ajoutée et les revenus des
agriculteurs ;
-
Etendre la
couverture des institutions de micro finances aux agriculteurs ;
-
Renforcer la
diversification et l’intensification agricole, par l’amélioration de la
qualité des sols, de la protection des cultures, de l’approvisionnement
en graines et la mécanisation (production et récolte) ;
-
Renforcer
l’appui aux services essentiels, tels que l’accès aux marchés, la
recherche et l’information et les coopératives agricoles ;
-
Améliorer le
système des récoltes, y compris diversification des cultures et de
l’élevage par le biais des initiatives « un village – un produit » ;
-
Contrôler et
juguler la propagation des maladies infectieuses ;
-
Garantir la
santé publique par le contrôle des animaux et des produits d’origine
animale ;
-
Développer
des produits de qualité et sains, pour garantir la santé publique tout
en répondant aux besoins du marché ;
-
Renforcer et
développer l’élevage, et transformer les excréments d’origine animale ;
-
Encourager la
privatisation des plantations d’hévéas appartenant à l’Etat ;
-
Promouvoir le
développement de l’hévéaculture par les petits exploitants ; les
investissements dans ce secteur ; et l’amélioration de la gestion du
secteur.
303.
Pour appuyer le
développement rural le ministère du Développement Rural continuera de
: (i) remplir son rôle de catalyseur et de coordinateur en travaillant
avec les ministères concernés, les organisations internationales, les ONG
et le secteur privé pour coordonner leurs actions dans les zones rurales
et appuyer les programmes d'aide internationale ; et (ii) mettre
directement en œuvre les projets ou programmes nécessaires au
développement de l'économie de marché dans les communautés rurales. Le
MDR favorisera le développement des ressources humaines, la création de
structures de développement rural (en particulier la formation des comités
de développement villageois) et la gestion de l'information et de la
communication. Le ministère poursuivra également la mise en œuvre de
programmes de construction et rénovation du réseau routier,
d'approvisionnement en eau propre, de sensibilisation à la santé,
d'expansion des mini réseaux d'irrigation, de sécurité alimentaire, de
promotion du crédit rural et de développement villageois.
REFORME
FONCIERE ET DEMINAGE
304.
Comme exposé dans la Stratégie
Rectangulaire, l’eau et le foncier sont les deux ressources naturelles
fondamentales du développement socioéconomique et de la réduction de la
pauvreté, en particulier dans les zones rurales. Les politiques exposées
dans le cadre de la Stratégie Rectangulaire sur la réforme foncière et le
déminage sont les suivantes :
-
Poursuivre la mise en application de la Loi foncière pour favoriser un
système efficace et équitable de gestion, de distribution et
d’utilisation des terres, y compris enregistrement et distribution des
terres ; sécurisation du droit de jouissance ; élimination des
implantations et accaparations illégales ; et lutte contre la
concentration foncière à des fins spéculatives ;
-
Examen des terres publiques inoccupées ou inexploitées, et des terres
publiques illégalement occupées par des entreprises privées, en
contravention avec la réglementation en vigueur ;
-
Renforcement du droit de jouissance à la terre pour les personnes
nécessitant de petites parcelles pour l’habitat ou la production
familiale dans le cadre des concessions foncières sociales, pour aider
les foyers démunis et les populations vulnérables ;
-
Poursuite des activités de déminage conformément aux normes de sécurité
internationales et dans le respect des obligations internationales pour
permettre la bonne mise en œuvre du programme national de déminage, en
toute sécurité.
305.
Réforme foncière : le
Conseil pour la politique foncière et le ministère de l’Aménagement du
territoire, de l’Urbanisme et de la Construction mèneront les actions
spécifiques suivantes :
-
Elaboration d’une politique foncière détaillée en s’appuyant sur le
document Interim Paper on Land Policy Framework et les acquis de
la mise en œuvre du projet de gestion et d’administration du
territoire ;
-
Elaboration de politiques et procédures pour l’enregistrement des droits
fonciers des populations ethniques ;
-
Elaboration de politiques et d’un sous décret sur l’aménagement du
territoire public et les Concessions foncières économiques ;
-
Elaboration d’un système d’évaluation des terrains ;
-
Poursuite du développement de la politique définie dans le cadre du
document Circular on Co-ownership Registration and Right of Way
(Copropriété et droit de passage) ;
-
Amendement à la loi de 1994 sur l’aménagement du territoire, l’urbanisme
et la construction ;
-
Circulaire sur l’application de l’article 18 de la Loi foncière, pour
récupérer les terrains publics illégalement occupés ;
-
Dans le cadre de la mise en œuvre des concessions foncières sociales, le
ministère poursuit l’élaboration de directives sur l’identification des
terres et des groupes bénéficiaires et pour le développement intégré ;
-
Elaboration de normes de construction et d’urbanisme ;
-
Elaboration de la Politique nationale de logement ;
-
Mise en place du cadre réglementaire de gestion des données, NSDI (National
Spatial Data Infrastructure) ;
-
Elaboration de normes topographiques et cartographiques ;
-
Poursuite des études et recherches sur les questions foncières, telles
que l’économie des terrains publics, étude foncière de base et
évaluation de l’impact social ;
-
Adoption de la déclaration commune sur le rôle et les responsabilités
des administrations communales au niveau du cadastre ;
-
Elaboration du projet de manuel sur la « Gestion par les autorités
locales des questions foncières, de l’administration des terres et de la
construction » ;
-
Poursuivre les modalités de délimitation des limites des communes/
sangkat - un projet pilote a été lancé puis étendu à l’ensemble du
pays – et impression des plans des communes/sangkat.
306.
Développement
institutionnel :
-
Restructuration du ministère de l’Aménagement du territoire, de
l’Urbanisme et de la Construction pour satisfaire aux exigences de la
globalisation du progrès des technologies de l’information et pour
garantir un service public efficace ;
-
Développement des ressources humaines, y compris : (1) renforcement des
compétences dans les domaines technique, juridique, de gestion et
d’encadrement ; (2) renforcement du système éducatif de la faculté de
Gestion et d’Administration Foncière ; (3) élaboration d’un programme
interne de niveau diplôme universitaire, pour renforcer les compétences
au niveau des districts ;
-
Elaboration et mise en œuvre de la politique de transparence et de
responsabilisation des fonctions de base, pour renforcer les mécanismes
de bonne gouvernance ;
-
En
actualisant les manuels existants, formation de 350 officiers au
cadastrage systématique des terrains, de 100 contrôleurs qualité, de 6
techniciens en ortho-photographie, de 2000 officiers pour les comités
administratifs, de 100 fonctionnaires au cadastrage sporadique des
terrains, de 365 facilitateurs provinciaux/municipaux pour la
planification participative de l’utilisation des terres et de 40
employés des provinces/communes au Plan stratégique de développement des
districts.
-
Mise en œuvre de la politique de déconcentration. Après évaluation des
compétences et du champ des responsabilités, le ministère déléguera le
pouvoir de signature des documents du cadastre à trois départements
provinciaux supplémentaires ;
-
Le
ministère prépare actuellement la conception et la construction d’un
nouveau ministère, de la faculté de Gestion et d’Administration
Foncière, de six départements provinciaux et municipalités, et de 12
bureaux fonciers au niveau des districts/ Khan ;
-
La
faculté de Gestion et d’Administration Foncière accueillera environ 30 à
40 étudiants pour l’année universitaire 2004-2005.
307.
Programme de délivrance
des titres de propriété et développement des mécanismes d’enregistrement
au cadastre et de résolution des conflits fonciers :
-
L’objectif du ministère est de délivrer environ 300.000 titres de
propriété (enregistrement systématique et sporadique) d’ici à 2005 et
1 million de titres d’ici à 2007, pour garantir le droit à la
propriété, réduire les conflits fonciers et favoriser l’accès au crédit
à l’investissement. En outre, le ministère continue de promouvoir une
culture d’enregistrement au cadastre et la réduction des transactions
informelles de biens immobiliers, favorisant ainsi l’émergence de
services efficaces et transparents ;
-
Augmenter les sources de revenus par le biais de taxes sur le transfert
de la propriété foncière ; taxes sur les terrains inexploités ; taxes
sur la valeur ajoutée en cas de changement d’activité ; et frais de
cadastre ;
-
Création de réseaux géodésiques, horizontaux et verticaux, sur
l’ensemble du pays et cartographie ortho-photoraphique du pays ;
-
Enregistrement de sites spécifiques d’intérêt public, tel que le site
d’Angkor ;
-
Renforcement des mécanismes de résolution à l’amiable des conflits
fonciers (par l’intermédiaire de la commission du cadastre), y compris
aide juridique pour les plus démunis et système d’évaluation et de suivi
à l’échelle du pays.
308.
Aménagement du
territoire : Le ministère améliore le climat des investissements grâce
à une gestion efficace des terrains publics ; une politique de zonage ;
une planification régionale, urbaine et nationale intégrée ; et des
projets pilotes de cartographie des terrains publics dans deux districts.
Le ministère continue d’appuyer l’élaboration et la coordination de
programmes stratégiques de développement dans quatre districts situés aux
zones frontalières et dans 20 autres districts ; et travaille à la
finalisation des schémas directeurs et des projets de zonage qui n’ont pas
encore été adoptés. Le ministère apporte des conseils en matière de
développement foncier et de conversion des terres et contribue également
au zonage de la zone protégée d’Angkor.
309.
Concessions foncières :
sur la base des projets pilotes existants et des conclusions de l’Etude
d’évaluation de l’impact sur la pauvreté du projet de concessions
foncières sociales, le Conseil pour la politique foncière, en
collaboration avec les partenaires pour le développement, élabore
actuellement le Programme d’octroi de terres pour un développement
économique et social (LASED) dont bénéficieront au moins 10.000 ménages.
Ce programme contribuera à promouvoir les efforts de création d’emplois et
l’accès à la propriété foncière pour les populations qui ne possèdent pas
de terres ; renforcer les liens entre petits, moyens et gros propriétaires
fonciers par la promotion de programmes agroalimentaires et industriels,
des mesures qui contribueront à la création d’emplois dans les secteurs
agricoles et non agricoles dans le cadre de partenariats entre le secteur
privé et le secteur public (PPP).
310.
Construction : pour
contribuer à la construction des infrastructures, le ministère délivrera
les permis de construire nécessaires, en toute transparence et avec
efficacité, tout en encourageant le recours à des styles d’inspiration
khmère ; en outre, il délivrera les permis nécessaires aux entreprises de
construction et aux sociétés de conception.
311.
Déminage : le Cambodge
est encore l’un des pays les plus minés au monde. Les mines et munitions
non explosées, vestiges de la guerre du Vietnam et des conflits
ultérieurs, causent la mort de centaines de personnes chaque année.
L’objectif du gouvernement royal est de déminer et nettoyer toutes les
zones à forte concentration de mines et de munitions non explosées d’ici à
2012, et de débarrasser le pays de toutes mines et munitions non explosées
d’ici à 2020.
312.
L’agence Cambodia
Mine Action Agency (CMAA) a remis à jour son Plan quinquennal
d’actions de déminage (2004-2008) pour atteindre les objectifs de déminage
fixés par le gouvernement royal. La CMAA mettra en œuvre les actions
suivantes :
-
Hiérarchiser les priorités de déminage dans les zones les plus touchées,
et compléter le déminage et l’enlèvement des munitions non explosées
d’ici à 2009 ;
-
Collaborer avec les acteurs du déminage pour mener des études techniques
topographiques à partir de 2005 ;
-
Renforcer les compétences de déminage de la RCAF;
-
Collaborer avec les acteurs concernés pour mener des actions éducatives
de sensibilisation aux risques des mines ;
-
Informer tous les acteurs concernés de l’avancement des travaux de
déminage et du recensement des sites contaminés ;
-
Améliorer la rentabilité des opérations de déminage à partir de 2006 ;
-
Assurer les suivi post-déminage à partir de 2005 ;
-
Assurer le respect des normes Cambodian Mine Action Standards à
partir de 2005.
REFORME DES
PECHES
313.
Le poisson est un
élément essentiel de la vie de millions de Cambodgiens en termes
d’alimentation, de source de revenues et de subsistance. Les priorités du
gouvernement royal, telles qu’énoncées dans la Stratégie Rectangulaire,
sont les suivantes :
-
Favoriser le développement communautaire de l’industrie de la pêche, en
donnant les moyens nécessaires aux communautés locales de promouvoir la
participation active, directe et équitable des agriculteurs dans la
planification, la mise en œuvre et la gestion des programmes de pêche ;
-
Convertir les lots de pêche dont les contrats de concession sont arrivés
à terme, en réserves de poissons pour augmenter les ressources en
poissons et protéger les espèces menacées ;
-
Etendre les lots de pêche communautaires et promouvoir l’aquaculture
pour répondre à une demande croissante et réduire la pression sur les
ressources en poissons.
REFORME
FORESTIERE
314.
L’objectif du
gouvernement royal est de garantir la gestion durable des forêts. A cette
fin, la stratégie du gouvernement s’articule autour de trois grands axes :
-
Gestion durable des forêts
pour garantir
le contrôle strict et rationnel de l’exploitation des forêts,
conformément aux pratiques internationales dans ce domaine, qui
requièrent la constitution de réserves suffisantes pour répondre aux
besoins de la consommation nationale, prévenir les périodes de
sécheresse et les inondations et constituer des zones marécageuses qui
forment des réserves de poissons ;
-
Système de zones protégées
pour protéger
la biodiversité et les espèces menacées ;
-
Exploitation forestière communautaire
fiable, transparente et gérée au niveau local.
315.
Pour atteindre ses
objectifs en matière de gestion durable des forêts, le gouvernement royal
s’est fixé les priorités suivantes :
-
Renforcement
de la gestion et de la protection des forêts :
a.
Rationalisation et classification des forêts restantes pour garantir la
protection de l’environnement et la préservation de la biodiversité, en
adoptant et appliquant le sous décret sur la classification des forêts ;
b.
Renforcement de l’application de la réglementation sur les forêts, et en
particulier de la directive gouvernementale nº 01 BB en date du 9 juin
2004, sur la lutte les mesures de répression contre le déboisement et
l’empiètement sur les forêts ;
c.
Renforcement des stratégies de protection, telles que : forêts protégées ;
gestion des bassins hydrographiques ; génétique et protection des espèces
sauvages ; écotourisme ; et autres projets de protection avec la
participation des populations locales et en s’appuyant sur des plans de
gestion performants ;
d.
Application stricte des techniques de gestion des forêts, y compris la
gestion et l’utilisation durables des ressources et concessions
forestières ;
e. Education
et campagnes de sensibilisation aux ressources forestières ;
-
Contribution
au développement socioéconomique :
a.
Revaloriser l’incidence socioéconomique de la protection des forêts et de
la biodiversité ;
b. Favoriser
les exploitations plantées par l’homme en substitution aux forêts
nationales, en encourageant les investissements privés et la participation
des populations ;
c. Optimiser
les mécanismes d’utilisation, de transformation et de commercialisation
des produits de la forêt pour répondre à la demande locale et à l’export ;
d. Promouvoir
le reboisement et la protection des arbres ;
-
Contribution
à la réduction de la pauvreté :
a. Renforcer
la protection juridique des droits des communautés à la gestion des forêts
pour garantir la sécurité alimentaire et favoriser la réduction de la
pauvreté. Ces droits sont protégés dans le cadre de la Loi sur les forêts
et autres réglementations afférentes ;
b. S’assurer
que les communautés locales bénéficient de l’utilisation et de la gestion
des ressources forestières ;
-
Renforcement
des compétences et de la bonne gouvernance :
a. Poursuivre
le renforcement des compétences institutionnelles à tous les échelons ;
b. Campagnes
d’éducation, de formation et de sensibilisation auprès des communautés
locales pour promouvoir la participation des communautés dans la
protection et la gestion durable des forêts ;
c. Renforcer
les compétences à tous les échelons de l’administration des Forêts pour
que les agents concernés puissent s’acquitter de leurs responsabilités en
collaboration avec les institutions concernées.
4.3.2 REHABILITATION ET RECONSTRUCTION DES INFRASTRUCTURES
316. La
réhabilitation et la reconstruction des infrastructures constitue le
second des quatre « rectangles de croissance » de la Stratégie
Rectangulaire. Les quatre grands axes de ce rectangle de croissance
sont : (i) la réhabilitation et la reconstruction des infrastructures
de transport ; (ii) la gestion des ressources en eau et des systèmes
d’irrigation ; (iii) le développement des réseaux d’énergie et
d’électricité ; et (iv) le développement des technologies de
l’information et de la communication (TIC). Les politiques et
priorités afférentes à chacun de ces domaines sont exposées ci-après.
|
|
REHABILITATION ET RECONSTRUCTION DES INFRASTRUCTURES
-
Réhabilitation et construction des infrastructures de transport
-
Ressources en eau et gestion des systèmes d’irrigation
-
Développement du secteur de l’énergie et réseau électrique
-
Développement des TIC
|
REHABILITATION
ET CONSTRUCTION DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORTS
317.
Le réseau de
transports relie les différentes régions du Royaume du Cambodge et
transforme ainsi le pays en une économie intégrée. Le réseau de transport
contribue à l’intégration des marchés domestiques et facilite
l’intégration du Cambodge dans l’économie régionale et internationale. En
outre, les infrastructures jouent un rôle de « moteur de la croissance
économique » de par leur contribution à la réduction de la pauvreté et à
l’amélioration du cadre de vie des populations.
318.
Une des priorités du
gouvernement royal est la réhabilitation et la construction du réseau :
ponts, routes, voies ferrées, ports maritimes et aéroports reliant les
différents points du pays entre eux et le Cambodge à ses voisins et au
reste du monde. L’objectif étant de développer un réseau pratique, sûr,
efficace, compétitif, qui facilite les échanges, favorise le tourisme et
le développement rural et l’intégration économique régionale et
internationale du Cambodge, tout en servant les intérêts de la défense
nationale. Les autres priorités du secteur, exposées dans la Stratégie
Rectangulaire, sont les suivantes :
-
Appuyer la
construction et l’entretien des routes rurales, qui contribuent au
développement des communautés rurales ;
-
Réhabiliter les voies ferrées et promouvoir l’acheminement par rail des
marchandises en vrac et des marchandises lourdes ;
-
Renforcer le développement de l’aviation civile pour favoriser le
développement économique et le tourisme ;
319. A
moyen terme, le gouvernement royal mettra en œuvre les actions suivantes :
-
Poursuivre la
réhabilitation et la construction des principaux axes routiers pour
développer un réseau de transport terrestre qui desserve l’ensemble du
pays ;
-
Promouvoir
une utilisation plus efficace des infrastructures existantes ;
-
Relier le
réseau routier aux pays voisins pour faciliter les échanges et le
tourisme ;
-
Augmenter les
recettes du secteur des transports pour financer une part plus grande
des coûts de maintenance et d’aménagement ;
-
Renforcer les
compétences institutionnelles de planification et de gestion
sectorielle ;
-
Promouvoir la
participation du secteur privé dans le financement des infrastructures
de transport ;
-
Renforcer la
sécurité des modes de transport : air, mer, rail et terre.
320.
Réseau routier :
Le nombre important de cours d’eau à traverser, aussi bien dans les zones
rurales qu’au long des routes nationales, est un des défis de la
réhabilitation du réseau routier. De nombreux ponts existants ne peuvent
supporter qu’une charge bien inférieure à 20 tonnes et il n’est pas rare
qu’ils s’effondrent. En conséquence, au cours de son troisième mandat, le
gouvernement royal donnera la priorité à l’entretien systématique et
régulier du réseau routier. Le ministère des Travaux Publics et des
Transports engagera les actions suivantes : (i) élaboration d’un programme
d’entretien des routes ; (ii) examen des options de financements des
travaux d’entretien, y compris la création d’un fond pour l’entretien du
réseau routier ; (iii) création et financement d’un système de suivi sur
site ; (iv) application de la réglementation limitant le poids des
véhicules ; et (v) élaboration d’un code de la route pour diminuer le
nombre d’accidents mortels et application de la réglementation routière.
321.
On estime à 100
millions US$ les financements annuels nécessaires à la réhabilitation du
réseau de routes primaires et secondaires, dont 30 à 40 millions pour
l’entretien. De plus, les besoins annuels pour la réhabilitation et
l’entretien des routes rurales sont évalués à environ 50 millions de US$.
Il semble peu probable que ce montant pourra être réuni, sur les
ressources intérieures comme sur les ressources externes. En conséquence,
le gouvernement hiérarchisera les besoins et élaborera un programme
détaillé de réhabilitation et d’entretien du réseau routier. Au cours de
son troisième mandat, le gouvernement royal projette la réhabilitation et
la réparation de plus de 2000km de routes principales et nationales, et
1000km de routes provinciales.
322.
Le gouvernement royal
est conscient que la situation géographique du pays offre une occasion
stratégique de positionnement du Cambodge en tant que centre régional de
transport au sein de la sous région du Grand Mékong. Le gouvernement
accorde une grande priorité au développement des échanges
(particulièrement au sein de l’ASEAN) et des liaisons transfrontalières.
Les principales routes nationales (primaires) ont été conçues comme des
autoroutes régionales pan-ASEAN, pour favoriser le transport, les échanges
et le tourisme au-delà des frontières. Les autres routes nationales et
provinciales (secondaires) ont été conçues non pas seulement pour servir
de bretelles de raccordement aux autoroutes régionales pan-ASEAN ou aux
routes nationales (primaires) mais également pour renforcer les liens
entre les différents centres économiques du pays. Pour les besoins de la
planification des transports, le Cambodge est divisé en trois régions
économiques : une région touristique (provinces de Siem Reap, Oddar
Meanchey, Preah Vihear et Kompong Thom) ; une région agro-industrielle
et d’écotourisme (région à l’est du Mékong, y compris les provinces de
Stung Treng, Rattanakiri, Mondolkiri, Kratie) ; et une région
industrielle, qui couvre la région côtière du sud-ouest du pays..
323.
Dans le cadre du
programme de coopération GMS, les réseaux routiers suivants seront
réhabilités ou reconstruits :
-
La
reconstruction de la route nationale 6 va se poursuivre, pour relier
Siem Reap et les temples d’Angkor Wat à Phnom Penh et Poïpet (frontière
Cambodge/ Thaïlande) ;
-
L’aménagement de la RN1 et de la RN5 a constitué la première étape du
projet de route reliant Ho Chi Minh – Phnom Penh et Bangkok (corridor
central du GMS) et traversant le Cambodge. Les RN48, RN3 et RN31
(corridor côtier Sud) seront maintenant réhabilitées pour relier
Sihanoukville au port de Bangkok et aux autres ports internationaux dans
la région ;
-
La RN7 sera réhabilitée, reliant le sud du Laos à Kratié, grâce à
l’appui de la République Populaire de Chine et sera prolongée jusqu’à
Phnom Penh et Sihanoukville, via la RN4 et par la construction d’un pont
au dessus du Mékong à Kompong Cham avec l’assistance du Japon.
324.
Dans le cadre de la
coopération économique entre le Cambodge et la Thaïlande, des routes
secondaires provinciales seront réhabilitées et reliées à la frontière
entre le Cambodge et la Thaïlande. Dans les domaines de la coopération
socioéconomique bilatérale et « triangulaire », les routes nationales RN
78, 76a, 78a, 78b, 76, 74, 72, PR303a, PR303b dans les provinces de Stung
Treng, Rattanakiri, Mondolkiri, et Kampong Cham, seront réhabilitées pour
offrir de nouvelles possibilités de transport des biens et des personnes,
d’échanges et de tourisme transfrontaliers.
325.
Voies navigables
intérieures : Les priorités au niveau portuaire et de la navigation
intérieure incluent la réhabilitation des engins nécessaires au dragage
régulier des principales voies navigables ; l’aménagement du port fluvial
de Phnom Penh, et de ports fluviaux et lacustres de moindre importance ;
et l’aménagement des bacs existants. Le gouvernement royal souhaiterait
une participation plus active d’entités privées autofinancées dans la
propriété, la gestion et l’entretien des ports internationaux de Phnom
Penh, Sihanoukville et Koh Kong et souhaite assister les provinces dans
l’établissement de mécanismes de financement local pour aménager et
entretenir les installations portuaires intérieures. La modernisation du
port de Sihanoukville va se poursuivre sous le troisième mandat :
construction d’un nouveau quai de 400m de long ; agrandissement du quai
destiné aux conteneurs (160 mètres) ; construction d’une aire de stockage
des conteneurs de 60.000 m2 avec des grues adaptées ; aménagement des
routes, de la fourniture d’énergie et de l’éclairage dans la zone
portuaire. La sécurité portuaire sera renforcée à Sihanoukville, Phnom
Penh et dans les autres ports, conformément à la convention sur la
Sécurité Internationale Maritime et Portuaire (ISPS) pour lutter contre le
terrorisme international.
326.
En sa qualité de nation
maritime et membre de l’Organisation Internationale Maritime, le
gouvernement royal souhaite la création d’un centre de formation maritime
pour former les personnels maritimes qui servent en mer ou à quai ; la
mise en place d’une agence de secours et de sauvetage capable d’offrir
assistance aux navires qui croisent dans les eaux cambodgiennes ; le
renforcement du contrôle des navires battant pavillon cambodgien ; et le
renforcement de la protection des zones côtières.
327.
Chemins de fer :
le réseau ferroviaire est une composante essentielle de l’infrastructure
des transports mais est aujourd’hui fortement endommagé et sous exploité.
La priorité du gouvernement royal sera la restauration du tronçon de 48km
manquant pour relier la frontière thaïlandaise. La ligne Sud qui relie
Phnom Penh au port de Sihanoukville doit être réhabilitée pour réduire les
coûts opérationnels et la rendre compétitive par rapport au réseau
routier. Il faut aussi étudier la viabilité de la réhabilitation de la
ligne Nord-Est.
328.
Aviation civile :
Les services de l’Aviation civile sont essentiels au développement du
secteur touristique, qui à son tour exerce un effet multiplicateur sur
l’économie. L’aéroport international de Phnom Penh (Pochentong) sera
modernisé dans le cadre de l’accord BOT en cours. Il est nécessaire
d’aménager : (i) les aéroports internationaux de Sihanoukville et de Siem
Reap, conformément aux normes internationales, pour accueillir le trafic
de passagers croissant ; et (ii) les aéroports domestiques du Nord-Est :
Stung Treng, Rattanakiri, et Mondolkiri. Pour se conformer aux normes de
sécurité internationales en vigueur, il sera nécessaire de mettre en place
le Système de gestion du trafic aérien (ATM).
329.
Le gouvernement royal
est conscient que le ministère des Travaux Publiques et des Transports ne
dispose pas des compétences nécessaires pour s’acquitter efficacement de
ses fonctions. Le gouvernement royal prie donc instamment tous ses
partenaires de consentir à appuyer le développement des compétences du
MTPT en matière d’identification, d’élaboration, de mise en œuvre, de
gestion et de coordination des politiques et des priorités
d’investissement ; et de fournir une assistance au ministère dans la
réalisation de l’étude sectorielle du transport et dans l’élaboration
d’une politique de transport à long terme. Le MTPT travaille en
collaboration avec la Banque Asiatique de Développement à la
réorganisation et à la restructuration du ministère pour garantir une
affectation appropriée et efficace des ressources humaines. Cependant, le
gouvernement royal accueillera avec plaisir l’assistance d’autres
partenaires pour le renforcement des compétences du département de
planification du MTPT.
RESSOURCES EN
EAU ET GESTION DE L’IRRIGATION
330.
Comme exposé dans le
cadre de la Stratégie Rectangulaire, la politique nationale de l’eau et
l’irrigation est une des composantes du vaste programme du gouvernement
royal pour la protection, la gestion et l’exploitation durable des
ressources en eau douce et de mer, de protection de la biodiversité et de
promotion de la pérennisation des ressources. Les efforts du gouvernement
royal se porteront sur : (i) l’approvisionnement des populations en eau
propre et saine ; (ii) la protection contre les maladies liées à l’eau ; (iii)
l’approvisionnement adéquat en eau pour garantir la sécurité alimentaire,
l’activité économique et un niveau de vie décent ; et (iv) garantir la
disponibilité des ressources en eau et un environnement non toxique, pour
favoriser les activités de la pêche et la viabilité de l’écosystème.
331.
Pour ce troisième
mandat, les priorités du gouvernement royal sont : (i) l’aménagement et
l’expansion des terres irriguées ; (ii) la gestion efficace des ressources
en eau, par une plus grande efficacité des systèmes d’irrigation
existants ; (iii) le développement et la mise en valeur d’une utilisation
plus efficace de l’eau auprès des usagers des communautés agricoles ; (iv)
réduire la vulnérabilité des populations face aux catastrophes naturelles
et leur dépendance des conditions climatiques.
332.
Aménagement et expansion
des zones irriguées : le ministère des Ressources en Eau et de la
Météorologie (MOWAM) prendra les mesures suivantes pour garantir
l’approvisionnement durable en eau, en quantité suffisante pour
l’agriculture :
-
Réhabilitation et reconstruction des réseaux d’irrigation existants pour
répondre aux besoins urgents en eau du secteur agricole ;
-
Recours à des technologies appropriées de gestion de l’eau,
particulièrement adaptées aux zones agricoles à faible pluviométrie ;
-
Agrandir les installations de surface de stockage de l’eau, telles que
réservoirs et étangs, canaux et systèmes d’écoulement, pour garantir
l’approvisionnement en eau et une gestion environnementale durable ;
-
Etendre la zone de couverture des systèmes d’irrigation et/ou
d’écoulement pérennes, en particulier dans les zones fortement touchées
par la pauvreté ;
-
Renforcer les compétences techniques et institutionnelles du MOWRAM pour
la mise en œuvre de la stratégie I&D ;
-
Mobiliser la participation des agriculteurs, des acteurs concernés et du
secteur privé dans toutes les étapes de la conception, du développement
et de l’amélioration des systèmes I&D ;
-
Etudier et élaborer des plans de développement à court, moyen, et long
termes pour la gestion des bassins de rivières, en tenant compte des
changements dans le système hydrologique, en particulier le débit des
rivières et les niveaux aquifères, pour garantir une utilisation
efficace et durable des ressources en eau.
-
Développer une approche intégrée du développement et de la gestion des
ressources en eau et de l’agriculture, qui prend en compte toutes les
sources d’eau, et la relation entre les ressources en eau, la production
agricole, l’utilisation et la gestion des terres et l’environnement.
Pour conserver le niveau des ressources aquifères, la priorité sera
donnée au développement des bassins de rivières ;
-
Les
compétences du FWUC seront renforcées pour promouvoir la gestion et le
développement participatif des systèmes d’irrigation (PIMD), et pour la
recherche d’investissements pour appuyer la PIMD (agences
internationales et du secteur privé).
333.
Pour garantir une gestion
efficace des ressources en eau le ministère prendra les mesures
suivantes de renforcement de l’efficacité du système d’irrigation
existant :
-
Renforcer la mise en œuvre et l’application de la loi sur la gestion des
ressources en eau ; du sous décret sur la gestion de l’eau ; de la
réglementation portant sur la gestion et le transfert des systèmes
d’irrigation et autres questions liées à l’eau, pour contrôler et
interdire tout projet de construction pouvant entraîner un impact
négatif sur les ressources en eau et/ou les écosystèmes ;
-
Elaborer et appliquer les procédures d’évaluation de l’impact social et
environnemental, et les mesures de réduction de ces effets ;
-
Prendre les mesures appropriées pour maintenir le débit des rivières et
le niveau d’eau minimum des rivières, ruisseaux et lacs nécessaires au
maintien des écosystèmes, des valeurs sociales et culturelles, et de la
navigation ;
-
Mettre en œuvre les mesures nécessaires pour interdire le remplissage,
le creusage ou l’empiétement sur les cours d’eau, les zones
d’inondations saisonnières, les plans d’eau permanents et la mer, pour
minimiser les effets négatifs sur les ressources en eau, les écosystèmes
aquatiques et l’environnement ;
-
Protéger et renforcer les bassins des lacs et des rivières pour lutter
contre les inondations et préserver les écosystèmes aquatiques ;
-
Renforcer et élargir les Communautés agricoles d’usagers de l’eau, pour
leur permettre de participer activement à la gestion et l’affectation de
l’eau et pour promouvoir l’entretien durable et efficace des systèmes
d’irrigation.
334.
Pour réduire la
vulnérabilité des populations face aux catastrophes naturelles, le
ministère prendra les mesures suivantes :
-
Etudes sur la réhabilitation et la reconstruction des systèmes de
prévention des inondations, de digues et d’écoulement, pour minimiser
les effets des catastrophes naturelles ;
-
Renforcer les compétences du ministère pour permettre la diffusion, en
temps utile, de bulletins météorologiques pour minimiser les
conséquences des inondations : création d’un système d’observation
météorologique qui fournit en temps réel des données climatiques pour
les prévisions et des données climatologiques pour les besoins de l’agro-météorologie
et à d’autres fins ; réaménagement des installations existantes et
création de nouvelles stations hydrologiques et météorologiques et de
pluviomètres aux rivières et emplacements identifiés ; collecte et
diffusion des données ; création d’un observatoire hydrologique qui
diffuse en temps réel des informations sur le niveau et le débit des
eaux et fournit des données hydrologiques utilisées dans la conception
des projets de ressources en eau et la gestion des ressources en eau.
-
Développer une capacité de réponse rapide pour assister les communautés
affectées par la sécheresse, les inondations et autres risques
climatiques.
-
Développer et diffuser des informations aux populations et à tous les
niveaux institutionnels concernant leur participation aux mesures de
minimisation des effets des inondations et de lutte contre la
sécheresse ;
-
Renforcer la collaboration avec le MRC sur la minimisation des effets
des inondations et avec les programmes internationaux de lutte contre
les inondations.
DEVELOPPEMENT
DU SECTEUR DE L’ENERGIE ET DU RESEAU ELECTRIQUE
335.
La vision du
gouvernement royal d’un développement à long terme du secteur de l’énergie
repose sur la mise en place d’un système national de production et de
distribution d’énergie qui réponde, à moindre coût, aux besoins des
communautés urbaines et rurales et d’une économie en croissance. Cet
objectif nécessite d’importantes dépenses d’investissement et le
renforcement des compétences des institutions nationales en charge de la
planification, de l’exploitation et de l’entretien d’un tel système. Afin
de réaliser cette vision, le gouvernement royal encourage la participation
active et les investissements du secteur privé pour le développement d’un
système national de production et de distribution d’énergie.
336.
Conscient du manque de
disponibilité des ressources financières nécessaires à la réalisation de
cette vision, la stratégie du gouvernement royal, à court et moyen termes,
sera axée autour des priorités suivantes :
-
Réhabilitation et construction de centrales, en fonction des ressources
dégagées ;
-
Achat d’électricité en provenance des pays voisins, par le biais
d’accords bilatéraux, pour répondre à la demande actuelle ; et
-
Extension de la couverture du système national de
distribution/transmission pour alimenter l’ensemble du pays (production
locale et énergie importée)
337.
Au cours de ce
troisième mandat, le gouvernement royal projette d’installer des centrales
électrique à Kamchay, Stung Battambang, Stung Atay et Stung Russeychrum,
ainsi qu’une centrale thermique sur la zone côtière. La construction des
centrales hydroélectrique - Kirirom III (13 MW) et Kamchay (180 MW)- sera
confiée à des opérateurs privés et devrait être achevée en 2010. La
centrale hydroélectrique de Stung Roeusseychrum (125MW) sera construite
dans le cadre d’un programme de coopération entre la Cambodge et la Chine.
L’étude de faisabilité de la centrale hydroélectrique de Stung Metoeuk
sera réalisée grâce à une subvention du gouvernement thaïlandais. La
construction d’une centrale thermique (de préférence une turbine à gaz de
180 MW) à Sihanoukville se fera en deux phases (90 MW + 90 MW) et devrait
être financée par le Japon. L’achèvement de la première phase est prévu en
2008. Le projet hydroélectrique de Srepok II devrait également être
financé par le Japon.
338.
Le réseau de
distribution/transmission sera étendu. Le plan directeur de
distribution/transmission comprend la réhabilitation et la construction
des éléments suivants du réseau national :
-
Réseau
national Sud – 220 KV – de la frontière du Vietnam à Phnom Penh, en
passant par Takéo devrait être achevé en 2007, avec l’assistance de la
BAD et la NDF ;
-
Réseau national – 230 KV – entre Takeo et Kampot devrait être achevé en
2007, avec l’assistance de la République Fédérale d’Allemagne, y compris
sous-stations de 230/115/22 KV localisées à mi-chemin dans le district
de Chhouk pour l’alimentation des zones avoisinantes, et un réseau de
115 KV entre Chhouk et Banteaymeas pour alimenter cette zone, en
particulier les usines d’engrais chimiques et de ciment ;
-
Réseau national – 230 KV – reliant Kampot et Sihanoukville pour
l’alimentation de Sihanoukville, y compris les zones industrielles,
devrait être achevé en 2008, avec l’assistance de la BAD ou de la
République Fédérale d’Allemagne. Ce réseau alimentera également Phnom
Penh en énergie produite par la centrale thermique de Sihanoukville (180
MV) ;
-
Le réseau national – 115 MV – de la frontière thaïlandaise à Banteay
Meanchey, Siem Reap et Battambang, sera développé par le secteur privé
et devrait être achevé en 2007 ;
-
L’étude de faisabilité du raccordement des réseaux Sud et Nord devrait
être très prochainement menée par la société POSCON ; le raccordement
sera effectué par la suite.
339.
Les accords
d’acquisition d’énergie électrique en provenance des pays voisins seront
considérés périodiquement et la quantité d’énergie importée sera
renégociée pour répondre aux besoins prioritaires du pays.
DEVELOPPEMENT
DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
340.
La vision de
développement à long terme du gouvernement royal est la mise en place d’un
système postal et de télécommunications, à moindre coût et de niveau
international, couvrant l’ensemble du pays. Des investissements importants
seront nécessaires au développement des infrastructures de
télécommunication, en particulier pour l’installation des câbles à fibre
optique à haut débit pour le développement des télécommunications dans les
zones rurales.
341.
Au cours du troisième
mandat, le réseau de télécommunications de Phnom Penh, Sihanoukville et
Siem Reap sera développé et prolongé vers les petites villes. Les systèmes
à fibre optiques/ micro ondes seront développés pour relier : ( i) Kompong
Cham – Phnom Penh – Takeo – Kampot – Sihanoukville ; (ii) Kompong Cham –
Kompong Thom – Siem Reap – Sisophon ; (iii) Kompong Cham – Kratie – Stung
Treng ; et (iv) Mondolkiri – Pailin – Preah Vihar – Oddar Meanchey. Le
réseau postal et les compétences des institutions concernées seront
renforcés pour améliorer le service postal. Les réseaux de diffusion radio
et télévisée seront modernisés pour une plus grande efficacité. Des
directives nationales seront élaborées et adoptées concernant les plans
d’investissement et de coopération pour les infrastructures de
télécommunication ; les services et les technologies de l’information, y
compris normes et réglementation sur l’utilisation et les pratiques en
matière de technologies de l’information et l’utilisation de l’Internet.
342.
Le gouvernement royal
renforcera la mise en œuvre d’une politique ouverte qui favorise la
participation du secteur privé, sans discrimination et conformément aux
engagements et obligations du Cambodge en tant que membre de l’OMC.
4.3.3
DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE ET EMPLOI
343.
Le développement du
secteur prive et l’emploi forment le troisième des quatre « rectangles
de croissance » de la Stratégie Rectangulaire. Ce rectangle de
croissance s’articule autour de quatre axes principaux : (i)
renforcement du secteur privé et des investissements, (ii) promotion
des petites et moyennes entreprises (PME), (iii) création d’emplois et
amélioration des conditions de travail ; et (iv) mise en place d’une
protection sociale pour les fonctionnaires, les employés et les
ouvriers. Les politiques et priorités afférentes à chacun de ces
domaines sont exposées ci-après. |
|
DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE ET EMPLOI
-
Renforcer le secteur privé et attirer les investissements
-
Promotion des PME
-
Création d’emplois et conditions de travail améliorées
-
Protection sociale des travailleurs
|
RENFORCEMENT
DU SECTEUR PRIVE ET DES INVESTISSEMENTS
344.
Comme exposé dans la
Stratégie Rectangulaire, le gouvernement royal considère le secteur privé
comme le moteur de la croissance économique. Le gouvernement royal
continuera de jouer un rôle stratégique dans la création d’un
environnement favorable au développement du secteur privé et la gestion du
processus de développement. Le gouvernement royal poursuivra ses efforts
pour renforcer l’accès aux marchés internationaux : (i) mise en œuvre de
politiques visant à renforcer l’intégration économique du Cambodge dans
les économies régionales et internationales ; (ii) aménagements des
réseaux nationaux ; (iii) renforcement du cadre juridique commercial, y
compris lois, réglementations et capacité institutionnelle favorisant les
échanges, le commerce et les investissements privés, en particulier la
concurrence loyale, la transparence, la responsabilisation et le
partenariat productif entre le secteur privé et public.
345.
Le gouvernement royal
est conscient que l’amélioration du climat des affaires et la création
d’un environnement favorable au développement du secteur privé sont les
conditions sine qua non de la croissance, de la création d’emplois, de la
réduction de la pauvreté et du développement économique durable. Pour
éliminer les obstacles au développement du secteur privé et contribuer aux
processus de réformes administratives et juridiques, le Forum
gouvernement- secteur privé a été institué en décembre 1999. Il se réunit
tous les six mois et est appuyé par sept Groupes de travail sectoriels
mixtes, qui se réunissent tous les mois pour identifier les problèmes de
chaque secteur et recommander les actions nécessaires à leur résolution.
Pour renforcer plus avant les mécanismes institutionnels de mise en œuvre
de la Stratégie Rectangulaire, le Premier Ministre Samdech Hun Sen a
annoncé, lors du dernier Forum gouvernement- secteur privé qui s’est tenu
le 20 août 2004, la formation d’un Comité de pilotage pour le
développement du secteur privé. Le Comité est présidé par le ministre de
l’Economie et des Finances, assisté du ministre du Commerce (Vice
Président), du Gouverneur de la Banque nationale du Cambodge et des
ministres du MIME, MAFF, MPRT et du Tourisme (membres), et du Secrétaire
général du CDC (Secrétaire). Le Comité de pilotage a pour mission de :
-
Agir en qualité « d’Etat Major » du gouvernement royal dans la conduite,
la mise en œuvre et le suivi de la Stratégie Rectangulaire pour le
développement du secteur privé ;
-
Proposer et mettre en œuvre des mesures visant à améliorer le climat des
investissements ;
-
Proposer et mettre en œuvre des mesures visant à faciliter les
échanges ;
-
Proposer et mettre en œuvre des mesures visant à promouvoir les petites
et moyennes entreprises ;
-
Proposer et mettre en œuvre des mesures visant à renforcer le
développement du secteur privé.
346.
Le Comité de pilotage
est assisté de trois sous-comités : (i) le sous-comité pour le Climat des
investissements et la participation du secteur privé aux infrastructures (PPI),
présidé par le ministre de l’Economie et des Finances ; (ii) le
sous-comité pour la Facilitation des échanges, présidé par le ministre du
Commerce ; et (iii) le sous-comité pour les PME, présidé par le ministre
de l’Industrie, des Mines et de l’Energie. Le comité de pilotage et les
trois sous-comités collaboreront étroitement avec les partenaires qui
souhaitent contribuer au développement du secteur privé au Cambodge, sur
la base d’une approche SWAP de développement du secteur privé
347.
Le
gouvernement royal continuera de faciliter et d’appuyer les
investissements privés dans les six secteurs prioritaires suivants :
-
Développement de l’agriculture et de l’industrie
agroalimentaire, en donnant la priorité à l’irrigation agricole ;
-
Développement des infrastructures de transport et de
télécommunication ;
-
Développement des secteurs de l’énergie et de
l’électricité ;
-
Industries à forte main d’œuvre et industrie de
transformation pour l’export ;
-
Industries liées au tourisme.
-
Développement des ressources humaines.
348.
Pour créer un
environnement favorable au développement du secteur privé, la priorité du
gouvernement royal sera la mise en œuvre de mesures visant à :
-
Renforcer la gouvernance publique et privée ;
-
Faciliter les échanges et améliorer le climat des investissements ; et
-
Promouvoir le développement des ressources humaines pour répondre aux
besoins du marché.
349.
Dans le cadre de la
facilitation des échanges, le gouvernement royal prendra les mesures
suivantes :
-
Harmonisation des procédures gouvernementales pour réduire les coûts et
les délais d’approbation des investissements privés, en particuliers les
services du ministère de l’Economie et des Finances et du département
des Douanes, du ministère de l’Intérieur, du ministère du Commerce, du
ministère des Travaux Publics et des Transports, du MIME, du ministère
de la Santé, du ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche et
du ministère des Affaires Sociales ;
-
Réduction des coûts de transaction à l’import et à l’expor, tout en
augmentant les recettes de l’Etat ;
-
Réduction des coûts inutiles et « en doublon » pour les transactions
commerciales ;
-
Réduction des délais dans les procédures d’importation et
d’exportation ;
-
Amélioration de la visibilité concernant les coûts et les délais des
procédures d’importation et d’exportation ;
-
Agir en conformité avec les principes de base de l’Organisation mondiale
du commerce et de l’Organisation mondiale des douanes (WCO).
350.
Pour renforcer les
mécanismes et promouvoir la dérégulation du marché, le gouvernement
royal prendra les mesures suivantes :
-
Réduction des coûts et délais des différents types d’inspection ;
-
Mise en place de systèmes d’information pour faciliter l’accès des
entreprises au crédit bancaire et pour aider les banques commerciales à
évaluer les projets d’investissements ;
-
Appui au marché de l’emploi par la mise en place d’un registre des
compétences nécessaires, des besoins de formation et de la disponibilité
des ressources humaines pour le secteur privé ;
-
Aménagement des infrastructures, élargissement de la couverture
électrique, du réseau téléphonique et des communications, extension de
l’approvisionnement en eau et de l’assainissement, renforcement de
l’efficacité des dispositifs portuaires, réduction des coûts
d’électricité, de manutention portuaire, de transport et de
communication ;
-
Décourager les monopoles, par l’assouplissement des modalités
d’obtention de licence et d’inspection ;
-
Augmentation de la participation des entreprises à l’économie formelle
en réduisant la charge réglementaire. Ceci implique une réduction des
coûts d’enregistrement ; la suppression des modalités inutiles et
obsolètes d’obtention des licences ; l’élimination du capital minimum
pour l’enregistrement des sociétés ; et la refonte des modalités
d’inspection ;
-
Présentation d’une loi sur la participation privée aux infrastructures ;
-
Révision des dispositions généreuses concernant les heures
supplémentaires, le travail de nuit et les congés tout en maintenant les
standards fondamentaux en matière de conditions de travail afin de
rendre l’industrie de la confection cambodgienne plus compétitive.
351.
Pour développer l’accès
au marché et à l’information, le gouvernement royal prendra les mesures
suivantes :
-
Renforcement des initiatives de promotion des échanges et
d’information ;
-
Elaboration d’un annuaire des sociétés, combiné avec un système
d’enregistrement informatisé ;
-
Mise en place d’un site Internet pour la promotion des produits locaux ;
-
Renforcement des compétences du Département des Douanes pour lutter
contre la contrebande ;
-
Promotion des exportations grâce à la création de zones industrielles
pour les exportateurs.
352.
Le secteur du tourisme
attire un volume important d’investissements privés. Le gouvernement royal
continuera d’appuyer la réhabilitation et la construction des
infrastructures nécessaires au développement privé du secteur touristique.
En particulier, le gouvernement royal prendra les mesures suivantes :
-
Mise en place de mesures pour garantir la sécurité des touristes sur
l’ensemble du pays, et en particulier sur les sites touristiques ;
-
Mise en place de mesures pour attirer les investisseurs pour la
réhabilitation et la construction des aéroports, ports, routes, réseaux
électriques et d’assainissement et la gestion des déchets sur les
principaux sites touristiques ;
-
Dans le cadre du projet de développement Mekong Tourism Development
Project, étudier la faisabilité de :
-
projet d’aménagement des aéroports de Rattanakiri et Stung Treng ;
-
projet d’aménagement de l’accès routier au site du génocide de Cheng Ek
à Phnom Penh ;
-
mise en œuvre du projet de gestion des eaux usées à Siem Reap ;
-
simplification des modalités de déplacement au poste frontière
international de Don Kralor ;
-
Appui à la construction de bretelles sur les routes nationales reliant
les frontières de la Thaïlande et du Vietnam :
-
Route Nationale 6 (Poi Pet - Siem Reap)
-
Route
Nationale 67 (Cham - Sragnam - Anlong Veng - Siem Reap)
-
Route Nationale 48 (Koh Kong - Sre Ambel)
-
Route Nationale 78 (O'Yadav - Ban Long)
-
Encourager la reconstruction des aéroports régionaux de Sihanoukville et
Koh Kong ;
-
Appui à la formation d’un Comité de promotion et de commercialisation du
tourisme pour permettre au secteur privé de participer aux actions de
promotion et de commercialisation ;
-
Mise en place de Bureaux d’information touristique aux points d’entrée
internationaux et dans les aéroports internationaux ;
-
Promotion touristique sur Internet et les chaînes de télévision locales
et internationales (CTN, CNN, CCTV, TV5, NHK, KBS) ;
-
Appui à la création de l’Association des hôtels et guest-house du
Cambodge ; l’Association des guides touristiques du Cambodge ;
l’Association de l’aviation du Cambodge ; l’Association des
restaurateurs du Cambodge ; et l’Association des transporteurs du
Cambodge.
PROMOTION
DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES (PME)
353.
Le gouvernement royal
s’est engagé à favoriser le développement des petites et moyennes
entreprises tout au long de son troisième mandat. Les priorités exposées
dans la Stratégie Rectangulaire incluent :
-
Promouvoir le développement des PME, en particulier grâce à la mise en
place de crédits à moyen et long termes ;
-
Mettre fin à la contrebande ;
-
Réduire les modalités d’enregistrement et d’établissement des
entreprises ;
-
Faciliter l’import-export en simplifiant les procédures (ex. obtention
de licences et autres autorisations) ;
-
Appui aux industries nouvellement établies pendant une durée
appropriée ;
-
Renforcement des liens entre les PME et les grosses entreprises ;
-
Mise en place d’un Centre national de la productivité pour aider les PME
à augmenter leur productivité et réduire leurs coûts de production ;
-
Mise en place d’un Institut national de la standardisation pour assurer
un niveau de qualité de la production locale conforme aux normes
régionales et internationales ;
-
Mise en place de laboratoires nationaux de physique, chimie,
microbiologie, mécanique et de contrôle de la qualité et du paramétrage
des produits ;
-
Renforcement des mécanismes de protection de la propriété intellectuelle
et industrielle pour lutter contre la copie, la duplication et
l’utilisation illicite de nouvelles techniques et technologies ;
-
Promotion de la formation professionnelle et technique, au Cambodge et à
l’étranger ;
-
Accélération et élargissement de la couverture du programme « un village
– un produit » ;
-
Renforcement du cadre juridique par la création de lois répondant à des
attentes spécifiques (ex. usines, zones industrielles, brevets et
inventions, mesures, sécurité industrielle).
354.
Le gouvernement royal
considère que le crédit rural est un mécanisme important de développement
économique rural. Il joue un rôle essentiel dans la réduction de la
pauvreté en contribuant à la création et la croissance des entreprises,
l’amélioration de la productivité, la création de revenus et au relèvement
du niveau de vie des populations rurales. Le gouvernement royal continuera
de promouvoir le développement du secteur du crédit rural pour garantir
des prêts à taux raisonnables aux populations défavorisées (en particulier
dans les zones reculées ou frontalières) et aux petites et moyennes
entreprises (PME). Concrètement, les mesures suivantes seront mises en
œuvre pour le bon développement du secteur de la micro finance :
-
Contrôle et suivi des compétences professionnelles et de gestion des
opérateurs pour garantir la stabilité financière du secteur en réduisant
les prêts à hauts risques et par l’élimination des pratiques
frauduleuses ;
-
Renforcement des compétences pour la bonne application des lois et
réglementations gouvernant la gestion, le suivi et la supervision des
établissements de micro finance ;
-
Appuyer la formation des agents des établissements de crédit pour
renforcer leurs compétences professionnelles en vue d’une plus grande
efficacité et de la pérennisation de leurs programmes de crédit ;
-
Amener les établissements de crédit rural à baisser leurs taux
d’intérêts en augmentant les réserves de façon à répondre à la demande ;
-
Promotion de l’épargne pour augmenter les ressources intérieures en
terme de crédit rural ;
-
Promotion d’un environnement concurrentiel pour les établissements de
micro crédit ;
-
Poursuite des mesures visant à attirer l’assistance technique et les
ressources financières extérieures ;
-
Appui aux populations rurales pour la création de débouchées sur les
marchés locaux et internationaux en favorisant la promotion des PME et
en octroyant des prêts aux PME, à l’industrie agroalimentaire et aux
initiatives « un village – un produit » ;
-
Etendre les services de crédit rural aux régions isolées.
CREATION D’EMPLOIS
ET AMELIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL DES EMPLOYES ET DES OUVRIERS
355.
Les priorités du
gouvernement royal pour ce troisième mandat sont :
-
La
création d’emplois pour tous les Cambodgiens et en particulier pour les
jeunes qui arrivent sur le marché du travail, par des mesures qui
encouragent les investissements locaux et les investissements étrangers
directs dans les secteurs prioritaires, en particulier, l’agriculture,
l’industrie agroalimentaire, les industries à forte valeur ajoutée et le
tourisme ;
-
La
mise en place de réseaux de formation techniques pour les populations
défavorisées, conjointement à une aide à la recherche d’emploi, en
particulier pour les jeunes et les jeunes diplômés, en adéquation avec
les besoins du marché de l’emploi ;
-
Elaboration de statistiques sur le marché de l’emploi.
356.
Concrètement, le
gouvernement royal s’engage à :
-
Améliorer la gestion des travailleurs étrangers pour créer des emplois
pour les Cambodgiens ;
-
Faciliter le transfert des nouvelles technologies qui contribuent au
développement du pays ;
-
Elaborer des politiques et des programmes pour l’emploi et la formation
en adéquation avec la politique sur l’éducation pour encourager la
mobilité professionnelle, et mettre en place des formations
professionnelles et techniques ;
-
Encourager les exportations officielles de main d’œuvre pour améliorer
le bien être des populations, renforcer les compétences, réduire le
chômage et augmenter les revenus. L’exportation de la main d’œuvre offre
une alternative intéressante dans le domaine de la réduction de la
pauvreté, comme le montre l’expérience de pays voisins ;
-
Appuyer le développement des industries à forte main d’œuvre pour créer
des emplois et absorber l’afflux de main d’œuvre des zones rurales, et
dans le même temps mettre en œuvre les mesures nécessaires à
l’augmentation de la productivité et à la diversification du secteur
agricole pour augmenter les revenus des ménages et relever le niveau de
vie des populations rurales, contribuant ainsi à la réduction de la
pauvreté rurale.
PROTECTION
SOCIALE
357.
Pour ce troisième
mandat, les priorités du gouvernement royal seront :
-
L’application rigoureuse de la législation sur le travail et des
conventions internationales sur le rôle des syndicats, pour garantir
les droits et les devoirs des ouvriers, des employés et des employeurs ;
-
L’amélioration des conditions de travail des ouvriers et des employés ;
-
Le
renforcement de l’application de la loi sur la sécurité sociale ;
-
L’étude de faisabilité pour la mise en œuvre de fonds d’assurance
vieillesse, d’allocations d’invalidité et pour les personnes à charge et
d’assurances pour les accidents du travail conformément à la législation
sur le travail.
358.
Avec l’assistance de
ses partenaires nationaux et internationaux, le gouvernement royal
renforcera son action sociale, permettant ainsi d’améliorer les
perspectives d’emploi ; de réduire la vulnérabilité des populations
défavorisées ; de renforcer l’assistance d’urgence aux victimes des
catastrophes naturelles ; et d’étendre le champ d’action des programmes de
réinsertion pour les personnes handicapées, y compris des programmes
d’amélioration de l’assistance sociale en faveur des personnes âgées, des
orphelins, des femmes victimes de violences, des sans-abri et des anciens
combattants et de leurs familles.
359.
Le gouvernement royal
continuera d’apporter une assistance aux personnes handicapées et aux
anciens combattants et à leurs familles, en particulier à ceux qui ont
donné leur vie pour le pays. Le gouvernement incitera les dirigeants
d’entreprises et d’usines à offrir des salaires équitables et à introduire
progressivement des systèmes de retraites pour les travailleurs,
conformément aux conditions du marché.
4.3.4 RENFORCEMENT DES COMPETENCES ET DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES
HUMAINES
360.
Le renforcement des
compétences et le développement des ressources humaines forment le
quatrième « rectangle de croissance »de la Stratégie Rectangulaire.
Les quatre axes principaux de ce rectangle de croissance sont : (i)
revalorisation du système éducatif ; (ii) amélioration des services de
santé ; (iii) mise en œuvre de la politique sur la parité ; et (iv)
mise en œuvre de la politique démographique. Les politiques et
priorités afférentes à chaque domaine sont exposées ci-après.
|
|
Renforcement des compétences et développement des ressources humaines
-
Revalorisation du système éducatif
-
Amélioration des services de santé
-
Mise en
œuvre de la politique sur la parité
-
Mise en
œuvre de la politique démographique
|
REVALORISATION DU SYSTEME EDUCATIF
361.
Le rectangle IV de la
Stratégie Rectangulaire du gouvernement royal expose les priorités du
gouvernement en matière d’éducation. Ces priorités, qui seront mises en
œuvre au cours du troisième mandat, sont les suivantes :
-
Atteindre les
objectifs du programme « Education pour tous » (EPT) :
-
Garantir l’acquisition des neuf années d’enseignement de base par tous
les enfants, et l’accès à l’éducation pour les enfants défavorisés ;
-
Octroyer plus de bourses aux étudiants sans ressources ;
-
Rehausser la qualité et augmenter le nombre d’établissements
d’enseignement public, en particulier dans les zones rurales, et
contribuer à leurs coûts de fonctionnement.
-
Améliorer la
qualité de l’enseignement :
-
Allouer des primes aux enseignants ;
-
Garantir la qualité de l’instruction ;
-
Mettre à disposition plus de supports pédagogiques, d’équipements, de
bibliothèques, de laboratoires et de dortoirs pour les étudiantes ;
-
Refonte des programmes scolaires et de formation ;
-
Promouvoir des programmes d’alphabétisation et d’éducation informelle ;
-
Augmenter le
volume des dépenses d’éducation et mobiliser toujours plus d’aide
internationale destinée au secteur de l’éducation ;
-
Renforcer les
partenariats avec le secteur privé et la communauté internationale pour
revaloriser le système éducatif et répondre aux normes internationales
et aux besoins en développement du pays.
362.
Le plan stratégique
pour l’éducation (ESP) et le programme d’appui au secteur éducatif (ESSP)
pour la période 2004-08, présentent une stratégie détaillée pour le
développement de ressources humaines qualifiées dans les domaines
techniques et scientifiques et en adéquation avec les besoins du marché en
termes d’esprit d’entreprise, de créativité, de responsabilité, de
discipline, de moralité, de déontologie professionnelle et d’honnêteté,
pour promouvoir le développement.
363.
Le gouvernement royal
continuera de poursuivre les objectifs du projet EPT en terme
d’enseignement général. Le succès de cette initiative dépendra en grande
partie de l’issue des discussions avec les partenaires pour le
développement, en vue de la mobilisation des ressources nécessaires à la
mise en œuvre des stratégies, exposées dans le cadre du plan national EPT,
du plan ESP et du programme ESSP. Le gouvernement royal est conscient
qu’il est nécessaire d’accélérer la mise en œuvre de la réforme de
l’éducation en renforçant l’application et l’impact du programme d’action
prioritaire (PAP).
364.
Le gouvernement royal
augmentera les dépenses budgétaires et continuera de mobiliser l’aide
internationale pour pouvoir allouer des primes aux enseignants ; assurer
un enseignement de qualité ; fournir plus de matériel pédagogique,
d’équipements, de bibliothèques et de laboratoires ; construire des
dortoirs pour les étudiants, et les étudiantes en particulier ; poursuivre
la refonte des programmes d’éducation et de formation ; accorder des
bourses aux étudiants sans ressources ; promouvoir les programmes
d’alphabétisation et d’éducation informelle ; financer la construction
d’établissements scolaires dans les zones rurales et contribuer à leurs
coûts de fonctionnement.
365.
Le gouvernement royal
renforcera ses partenariats avec le secteur privé et la communauté locale
et internationale pour revaloriser et améliorer la qualité des services
éducatifs, tant dans le domaine de la formation professionnelle et
technique que dans le domaine de l’enseignement supérieur, conformément
aux normes internationales et aux besoins en développement du pays.
366.
Pour atteindre les
objectifs de la Stratégie Rectangulaire, les priorités du gouvernement
royal dans le secteur éducatif incluent :
-
Faciliter un accès équitable de tous les enfants à l’éducation ; assurer
l’égalité des sexes à tous les niveaux du système éducatif : maternelle,
enseignement général et supérieur et formation professionnelle et
technique dans le cadre du système institutionnel et informel. Ces
objectifs sont exposés dans le plan EPT et dans la stratégie nationale
de réduction de la pauvreté du gouvernement royal du Cambodge.
-
Revaloriser le système éducatif et le rendre plus performant en veillant
à ce que les étudiants, une fois diplômés, ont effectivement acquis les
connaissances nécessaires et qu’ils sont en mesure d’utiliser ces acquis
pour améliorer leurs conditions de vie.
-
Accroître le développement institutionnel et le renforcement des
compétences individuelles pour la mise en œuvre effective des mesures de
décentralisation et de déconcentration du système éducatif par
l’utilisation efficace des ressources dans le cadre de la réforme de
l’administration publique du gouvernement royal du Cambodge, tout en
renforçant les mécanismes de contrôle et de suivi des performances du
secteur de l’éducation.
-
Promouvoir l’implication des jeunes cambodgiens dans les plans de
réduction de la pauvreté, par la conception de nouveaux programmes pour
les jeunes hors du circuit scolaire et par des programmes à long terme
de renforcement des compétences sur la politique intérieure, l’économie
et les sciences à l’attention des jeunes scolarisés. Renforcer le
secteur de l’éducation physique et des sports pour encourager les
populations à mener une vie saine, à être physiquement et mentalement
fortes et à prendre part aux activités sociales.
-
Renforcer les partenariats en vue de mobiliser les ressources
nécessaires au développement du secteur éducatif en renforçant la
confiance mutuelle entre les fonctionnaires du gouvernement, les experts
nationaux et internationaux, les représentants des donateurs et des pays
amis, dans le souci de la responsabilisation des acteurs et de la
transparence.
-
Mobiliser les
ressources nécessaires une mise en œuvre efficace de la réforme de
l’éducation. Ceci inclut le renforcement de la coopération entre le
ministère de l’Education, de la Jeunesse et des Sports et le ministère
des Finances par l’élaboration d’un cadre logique des dépenses à moyen
terme et l’amélioration des modalités de déboursements. L’amélioration
des conditions de vie et de travail de l’ensemble du corps enseignant et
éducatif constitue une priorité. Egalement, et plus spécifiquement,
renforcer la collaboration entre le ministère de l’Education, de la
Jeunesse et des Sports et ses autres partenaires pour mobiliser les
ressources financières nécessaires au développement présent et futur du
secteur éducatif.
367.
Les principales actions de suivi devant être mises en œuvre au cours de
l’année qui vient sont :
-
Révision et mise à jour des priorités et stratégies du plan ESP et du
programme ESSP, sur la base des acquis ;
-
Effectuer une étude de suivi des dépenses publiques (PETS) et s’appuyer
sur ses conclusions pour améliorer les mécanismes budgétaires du secteur
de l’éducation ;
-
Rationaliser les modalités
d’approbation et de mise en œuvre du budget annuel et du PAP pour
garantir des déboursements prévisibles et opportuns ;
-
Améliorer la gestion
financière et les audits internes et renforcer les mécanismes de suivi ;
-
Refonte des grilles de
salaires de l’éducation nationale et des systèmes de primes basées sur
la performance pour les enseignants et les directeurs
d’établissements (ces systèmes faisant partie de la première phase de
redéploiement et de reclassement des personnels enseignants et non
enseignants) en faveur de systèmes de redéploiement plus efficaces.
-
Elaborer un plan de
renforcement des compétences, par département central et provincial, qui
servira de base à la coordination de l’aide extérieure et au suivi des
actions ;
-
Renforcer les modalités de consultation au sein des ministères, du MEJS
et des partenaires pour le développement, dans le cadre de l’élaboration
du plan national EPT.
GARANTIR DES
SERVICES DE SANTE PLUS PERFORMANTS
368.
Le gouvernement royal
s’engage à adopter et faire appliquer la législation et les
réglementations sur la santé pour garantir la qualité des services de
santé et des pratiques médicales ; sans oublier les services de médecine
traditionnelle pratiqués sous contrôle et avec l’information appropriée,
en conjonction avec le recours à la médecine moderne. Les priorités du
gouvernement royal dans ce domaine, telles qu’exposées dans la Stratégie
Rectangulaire, sont les suivantes :
-
Accroître le montant de l’aide internationale et des fonds publics
alloué au développement du secteur de la santé ;
-
Promouvoir les investissements privés dans ce secteur pour améliorer
l’état de santé des populations ;
-
Renforcer la couverture des services de soins et de santé efficacement,
équitablement et durablement :
-
Donner la priorité à la construction d’hôpitaux de référence et de
centres de santé pour faciliter l’accès aux services de santé de
proximité en particulier, aux populations les plus démunies et
vulnérables.
-
Accorder aux plus démunis l’accès gratuit aux services médicaux des
hôpitaux de référence et des centres médicaux ;
-
Renforcer et étendre les fonds d’équité pour faciliter l’accès des plus
démunis à des services médicaux de qualité ;
-
Garantir l’accès à des services médicaux et des médicaments de qualité
et la sécurité alimentaire :
-
Adopter et faire appliquer à la lettre la législation et les
réglementations sur la santé ;
-
Promouvoir le recours aux médecines traditionnelles, avec une
information et des contrôles appropriés, en parallèle à la médecine
moderne ;
-
Poursuivre les programmes de prévention et de lutte contre les maladies
transmissibles ;
-
Promouvoir la santé maternelle et infantile pour réduire la mortalité
maternelle et infantile.
369.
Pour assurer la bonne
mise en œuvre de ces politiques de santé, les priorités du gouvernement
royal sont d’augmenter les affectations budgétaires du secteur de la santé
et de continuer à promouvoir la participation de la communauté
internationale et du secteur privé pour accroître les investissements dans
ce secteur et ainsi améliorer l’état de santé des populations. La priorité
sera donnée à la construction d’hôpitaux de référence et de centres
médicaux qui offrent des services de santé efficaces, équitables et
pérennes à tous les citoyens, et aux populations les plus vulnérables ou
défavorisées en particulier. Le gouvernement royal continuera de mettre
l’accent sur la mise en œuvre de programmes de prévention, la lutte contre
les maladies transmissibles, la promotion de la santé maternelle et
infantile pour réduire la mortalité maternelle et infantile, le
renforcement des services d’urgence et de l’éducation et l’information
sanitaires, en particulier dans les zones rurales. Les plus démunis
bénéficieront d’un accès gratuit aux services médicaux des hôpitaux de
référence et des centres de santé. Les fonds d’équité, conçus pour
faciliter l’accès des plus pauvres à des services médicaux de qualité,
seront renforcés et étendus. Le gouvernement royal adoptera et fera
appliquer la législation et les réglementations médicales pour garantir
des services médicaux et des pratiques médicales de qualité et la sécurité
alimentaire. Le gouvernement royal continuera de promouvoir le recours aux
médecines traditionnelles, avec une information et des contrôles
appropriés, en conjonction avec la médecine moderne.
370.
Le plan d’action
2004-2007 du ministère de la Santé détaille le cadre logique des
interventions nécessaires pour atteindre les objectifs prioritaires de la
Stratégie Rectangulaire. Concrètement, des interventions seront menées
dans les six domaines suivants :
371.
Accès aux services
de soins et de santé : pour améliorer la couverture des services de
soins et de santé, priorité sera donnée au renforcement de la mise en
œuvre des services de santé de base (MPA) et complémentaires (CPA) sur
l’ensemble du pays ; et à la mise en place de systèmes performants de
distribution et de fourniture de documentation, de médicaments et
d’équipements. Dans le cadre du renforcement des services MCH, une
attention particulière sera accordée à la mise en œuvre des services
IMCI, avec un juste équilibre entre services curatifs et services de
prévention. Les mécanismes de référence seront renforcés pour faciliter
l’accès des populations, et des plus démunis en particulier, aux services
de santé. Le gouvernement royal opérera les changements institutionnels et
organisationnels nécessaires pour intégrer les programmes nationaux, en
particulier au niveau provincial et local ; développer une approche basée
sur la qualité et des interventions basées sur la nécessité ; et
promouvoir à la fois la participation du secteur privé et des communautés
locales dans la planification et la pratique des soins médicaux.
372.
Évolution des
comportements : dans le domaine clef de l’évolution des comportements
et de la communication, une attention particulière sera portée à
l’application du code de déontologie et à l’appui au VHSG et au HCMC par
le biais de la formation, de la coordination et de la communication. Des
formations à la communication, et particulièrement à la communication avec
les populations cibles (mères, enfants, adolescents) seront dispensées
pour améliorer la qualité des services de santé pour les MCH et les
jeunes. Pour faciliter l’accès à tous, et aux plus démunis en particulier,
il faudra renforcer la confiance des usagers dans les services de soins et
de santé. Des supports IEC seront élaborés, qui mettent l’accent sur les
bonnes pratiques et comportements de santé ; et les usagers seront
informés des services médicaux disponibles dans leur zone de résidence.
373.
Renforcement de la
qualité : pour un renforcement de la qualité sur l’ensemble du
secteur, la priorité sera d’élaborer, mettre en œuvre et faire appliquer
des mécanismes d’agrément. Garantir la participation des groupes de
consommateurs dans les actions de renforcement de la qualité sera une
composante essentielle de la stratégie de renforcement de la qualité des
services de soins et de santé.
374.
Développement des
ressources humaines : les priorités dans ce domaine sont directement
liées au développement des politiques de gestion des RH pour renforcer la
motivation des équipes, y compris le développement de mécanismes de
supervision, discipline et récompense. Une option sera étudiée sur
l’octroi de primes aux personnels qui travaillent dans des zones reculées
ainsi que sur l’ajustement des installations de formation pour répondre
aux besoins des personnes qui viennent de zones reculées. La priorité sera
donnée à l’élaboration et à la mise en œuvre de supports pédagogiques pour
le IMCI, et au renforcement de cette formation sur l’ensemble du pays. Une
stratégie accélérée de déploiement de sages-femmes sera étudiée. Des
programmes de formation adaptés pour les volontaires des programmes VHSG
HCMC seront élaborés.
375.
Financements :
pour renforcer le service MCH, les dépenses budgétaires et la part des
ressources extérieures dédiées à la mise en œuvre des activités IMCI
seront augmentées. Pour faciliter l’accès des plus démunis aux services,
un mécanisme d’identification des personnes défavorisées sera élaboré et
mis en œuvre ; un système transparent d’exemption sera mis en place pour
la bonne application du Fonds d’équité. La priorité en 2004 et 2005 est
le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des différents mécanismes de
financement de la santé (fonds d’équité et assurance) pour établir leur
capacité à cibler les populations démunies et pour tirer les leçons de
l’expérience acquise.
376.
Développement
institutionnel : dans le domaine du développement institutionnel, les
principales priorités en 2004–2005 seront le renforcement de la direction
et le développement des cadres du ministère de la Santé et des complexes
médicaux, et le renforcement du partenariat entre le secteur public et le
secteur privé. Les interventions spécifiques porteront sur : (i) le
renforcement du rôle des institutions du ministère de la Santé à tous les
niveaux, pour gérer les changements liés à la réforme du secteur de la
santé (ex. l’introduction de concepts tels que la gestion sectorielle) ; (ii)
une définition claire des rôles et responsabilités et le renforcement des
compétences en matière de direction et de gestion à tous les niveaux du
système de santé, et au niveau central en particulier ; (iii) mesurer le
développement institutionnel nécessaire au passage d’une approche
bureaucratique des services à une culture de gestion plus flexible et plus
créative ; (vi) élaboration, soumission, approbation et application des
réglementations et de la législation sur la santé ; (v) établir des
systèmes de primes salariales basés sur les résultats, y compris des
systèmes s’appuyant sur des ressources extérieures ; et (vi) rationaliser
les modalités de planification, de suivi, d’évaluation et de coordination
pour une gestion sectorielle.
377.
Questions
transversales : la politique HSP 2003-2007 expose clairement les liens
étroits unissant les six domaines d’intervention entre eux. Bien que
l’amélioration des services de santé soit la première priorité, cet
objectif ne peut être atteint que si des progrès sont accomplis dans les
autres domaines. Le ministère de la Santé, avec l’assistance des
partenaires pour le développement, s’assurera que les liens transversaux
complexes qui unissent ces six domaines d’intervention sont clairement
pris en compte dans l’élaboration des plans d’action annuels.
378.
VIH/SIDA : afin
de lutter efficacement contre l’épidémie du VIH/SIDA, les priorités du
gouvernement royal sont les suivantes :
-
Contenir la
progression de l’épidémie du VIH/SIDA :
-
Renforcer et étendre le programme d’utilisation des préservatifs 100%
Condom Use à tous les travailleurs de l’industrie du sexe et à leurs
clients ;
-
Accroître la couverture des programmes de prévention destinés aux
populations à risque, telles que les militaires, les forces de police,
les employés du secteur de la confection et les étudiants ;
-
Développer la sensibilisation du public au VIH/SIDA par le biais de
programmes ciblés, tels que le programme de diffusion de l’information
par les pairs (Peer Education Program), et par le biais des
médias, pour mettre en place des codes sociaux et un environnement
favorable à des relations sexuelles sans risque, réduisant ainsi la
vulnérabilité des populations face à la contamination par le VIH/SIDA ;
-
Poursuivre l’appui aux programmes destinés à protéger les femmes au
foyer de la contamination par leurs maris, les enfants de la
transmission du VIH/SIDA par la mère et à encourager une plus grande
responsabilisation au sein des familles et de la communauté ;
-
Elaborer des programmes qui donnent aux communautés locales les moyens
de réagir efficacement face à l’épidémie du VIH/SIDA ;
-
Intégrer les questions liées au VIH/SIDA dans les politiques nationales.
-
Améliorer les
services de soins et d’appui aux personnes infectées par le VIH/SIDA :
-
Faciliter l’accès aux services de soins et d’appui pour les personnes
touchées par le VIH/SIDA (People Living With HIV/AIDS - PLWA)
par le renforcement du programme de dépistage et d’aide psychosociale
volontaires et confidentiels (Voluntary Confidential Counseling and
Testing – VCCT) ; le traitement des infections opportunistes ; les
traitements anti-rétroviraux ; le traitement des infections mixtes
associant le VIH/SIDA et la tuberculose ; les soins dispensés à domicile
et le programme Mith Chuoy Mith (MMM) ; et du suivi et de l’évaluation
du programme COC.
-
Collaborer étroitement avec les medias et les communautés locales pour
lutter contre la discrimination à l’encontre des PLWA, pour leur
permettre de garder leur emploi et de vivre en paix dans leurs familles
et communautés en renforçant la mise en application de la législation
sur le VIH/SIDA et des directives afférentes.
-
Atténuer les
effets de l’épidémie du VIH/SIDA :
-
Etendre les interventions aux autres populations vulnérables, telles que
les orphelins et les enfants atteints du VIH/SIDA ;
-
Fournir une aide aux PLWA sans ressources, par le biais de traitements
appropriés et d’un soutien financier.
379.
Pour garantir la bonne
mise en œuvre de ces politiques, l’Autorité Nationale de lutte contre le
SIDA (NAA), prendra les mesures suivantes pour le renforcement de son
cadre institutionnel et de sa capacité de gestion :
-
Révision du
plan stratégique national 2001-2005 pour une approche multisectorielle
du VIH/SIDA ;
-
Elaboration
d’un nouveau plan d’approche du VIH/SIDA, basé sur une utilisation
rentable des ressources ;
-
Elaboration
de mécanismes performants de suivi et d’évaluation qui créent des
passerelles entre le niveau national et le niveau local ;
-
Mobilisation
des ressources internes et externes pour appuyer les priorités
identifiées par les mécanismes de suivi et d’évaluation ;
-
Renforcement
de la gestion décentralisée du VIH/SIDA, au niveau des secrétariats et
comités provinciaux et municipaux sur le SIDA ;
-
Intégration
des questions portant sur le VIH/SIDA dans les politiques sectorielles
du gouvernement ;
-
Développement
et renforcement des ressources humaines et des compétences de la NAA à
tous les échelons ;
-
Renforcement
de la capacité de gestion administrative et financière de la NAA ;
-
Renforcement
des partenariats avec la société civile, les partenaires pour le
développement et le secteur privé pour l’élaboration et la mise en œuvre
du plan stratégique de lutte contre le VIH/SIDA.
MISE EN ŒUVRE
DE LA POLITIQUE SUR LA PARITE
380.
Comme exposé dans la
Stratégie Rectangulaire, les femmes sont le pilier de la société et de
l’économie cambodgiennes. Le gouvernement royal poursuit la mise en œuvre
énergique du plan stratégique Neary Rattanak (« les femmes sont de
précieux joyaux »), visant à offrir espoir et perspectives aux femmes
cambodgiennes et promouvoir leur intégration dans la société.
381.
Le gouvernement royal
accorde une grande priorité à la revalorisation du rôle et du statut
social des femmes cambodgiennes et se concentre sur la mise en œuvre d’une
stratégie sur la parité ; le renforcement des compétences des femmes dans
tous les secteur d’activités ; la modification des attitudes, souvent
discriminatoires, envers les femmes ; et le droit des femmes à contribuer
activement et équitablement à la reconstruction du pays.
382.
La Stratégie
Rectangulaire réaffirme la volonté du gouvernement royal de faire
respecter le droit de toutes les femmes en matière d’accès aux services de
santé, à l’éducation et à la formation professionnelle ; d’accès équitable
et de contrôle des ressources économiques ; de participation au
développement socioéconomique ; et de droit à une protection juridique
équitable, notamment pour réduire leur vulnérabilité face aux problèmes de
violence conjugale, de trafic d’êtres humains et d’exploitation sexuelle.
Le gouvernement royal continuera d’œuvrer au renforcement de la
participation des femmes à tous les échelons du gouvernement.
383.
Pour promouvoir
l’égalité entre les sexes, le gouvernement royal a défini les priorités
suivantes :
-
Favoriser l’intégration des femmes :
développer et mettre en œuvre une politique nationale et un plan
d’action pour l’intégration des femmes ; et travailler en collaboration
avec tous les ministères, les autorités locales et les ONG pour intégrer
les femmes dans tous les programmes et politiques, au niveau national et
local ;
-
Renforcer la participation des femmes aux processus
décisionnels :
développer
les compétences et renforcer la confiance des femmes dans les services
publiques et les organes élus pour une plus grande participation aux
processus décisionnels ;
-
Renforcer la sensibilisation du public :
promouvoir des valeurs sociales et morales respectueuses des femmes et
des enfants et qui favorisent des attitudes éthiques et morales ; et
élaborer et diffuser une politique nationale destinée à la jeunesse, en
collaboration avec le MEJS, le ministère du travail, les ONG et les
donateurs.
-
Favoriser l’émancipation économique des femmes :
transformer les centres de développement féminin
existants en centres intégrés pour l’émancipation des femmes, et
augmenter leur nombre ; faciliter l’accès des micro et petites
entreprises aux services appropriés de développement commercial
(financiers et autres) et aux marchés ; développer l’accès aux
formations et aux technologies villageoises de transformation des
produits alimentaires ; et transformer les projets de micro crédit en
MFI et étendre leur couverture.
-
Faciliter l’accès équitable aux services sociaux :
construire des dortoirs pour les étudiantes de
l’enseignement secondaire et élaborer des mécanismes communautaires de
gestion des dortoirs ; développer l’alphabétisation et dispenser une
formation de base par le biais des centres pour l’émancipation des
femmes ; favoriser la création de structures d’accueil pour les enfants
en âge préscolaire et la formation du personnel d’encadrement ; étendre
le champ des programmes d’éducation à la santé sexuelle et la
distribution de contraceptifs à l’échelle des communautés ; et
promouvoir une meilleure alimentation pour les mères et les enfants.
-
Renforcer les droits et garantir la protection juridique
des femmes et des jeunes filles :
remanier le
projet de loi sur la violence familiale et le soumettre à l’Assemblée
nationale dans les meilleurs délais ; élaborer et mettre en œuvre un
plan de lutte contre la violence familiale ; soutenir les efforts
entrepris pour présenter la nouvelle loi contre le trafic d’êtres
humains à l’Assemblée nationale ; préparer et contrôler l’application
effective des protocoles d’accord régionaux et bilatéraux de lutte
contre le trafic des femmes et des enfants ; poursuivre la mise en œuvre
de campagnes de lutte contre le trafic des femmes et des enfants ; et
poursuivre le développement de formations à l’attention des travailleurs
sociaux, pour garantir une assistance adaptée et professionnelle aux
victimes de violences.
-
Contribuer à la bonne gouvernance et à la réforme
administrative :
rationaliser
la structure institutionnelle du ministère de la Condition Féminine pour
répondre aux nouvelles priorités du ministère et du gouvernement royal ;
garantir la gestion efficace des ressources humaines et financières, et
des responsabilités administratives ; équiper le ministère et ses
départements provinciaux en matériel informatique ; et poursuivre le
renforcement des compétences au niveau central, provincial et des
districts pour garantir la bonne mise en œuvre des stratégies du
ministère.
MISE EN ŒUVRE
DE LA POLITIQUE DEMOGRAPHIQUE
384.
Comme exposé dans le
cadre de la Stratégie Rectangulaire, le taux actuel élevé de la croissance
démographique pèse non seulement de manière importante sur les services
sociaux mais génère également une plus grande pauvreté. Les conséquences
d’une démographie galopante sur le développement socioéconomique sont
connues et largement documentées. La politique démographique du
gouvernement royal vise à réduire la pauvreté et à atteindre les Objectifs
de développement du millénaire. Les priorités de la politique
démographique du gouvernement royal, telles qu’exposées dans la Stratégie
Rectangulaire, sont les suivantes :
-
Aider les couples et les familles à prendre, librement et en toute
connaissance, leurs propres décisions en terme de nombre d’enfants
souhaités et de contrôle des naissances ; et leur garantir l’accès à
l’information, l’éducation, aux services et à tout autres moyens leur
permettant de réaliser leurs décisions ;
-
Maîtriser le taux élevé de fécondité et généraliser le recours au
planning familial ;
-
Réduire le taux de mortalité et de morbidité infantile, et de mortalité
maternelle ;
-
Promouvoir l’égalité des sexes et renforcer le développement des
ressources humaines ;
-
Limiter les effets néfastes de la pression démographique sur
l’environnement et les ressources naturelles ;
-
Renforcer la prévention contre le VIH/SIDA ; et
-
Prendre en compte les facteurs démographiques dans tous les plans,
programmes et politiques sociales et économiques.
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