4.3 LES SECTORS SOCIAUX

4.3.1    L’ÉDUCATION

222.    Les priorités du gouvernement en matière de politique pour le secteur de l’éducation sont exposées dans le document Stratégie de lutte contre la pauvreté, dont la version provisoire a été rédigée en 2000. Ces priorités englobent les aspects suivants : la garantie d’un accès équitable et des améliorations qualitatives dans la préparation et la prestation de l’enseignement de base (les 9 premières années de scolarité), objectif devant être réalisé d’ici environ 2010. Pour l’enseignement secondaire et supérieur, la priorité du gouvernement consiste à faire en sorte qu’il y ait un accès plus équitable pour les plus pauvres, mesure qui nécessite un partenariat public/privé toujours plus grand s’agissant du financement et de la gestion. Pour toute l’étendue du secteur, il y a lieu de renforcer les cadres juridique et réglementaire pour l’assurance de la qualité et le suivi des performances du secteur, y compris tous les sous-secteurs. Il est admis que le total des dépenses publiques a été inférieur au niveau nécessaire pour atteindre ces objectifs en matière de politique. Comme l’indiquent les prévisions de dépenses publiques 2002-2004, le gouvernement a l’intention, au cours des 3 prochaines années, de plus que doubler le budget des dépenses ordinaires engagées par le secteur de l’éducation, et cela comme premier pas vers le renforcement de la mise en œuvre des politiques. Il sera possible d’augmenter les dépenses publiques consacrées à l’éducation en suivant des politiques et des stratégies favorables aux pauvres. Pour cela, il faudra augmenter considérablement les budgets de fonctionnement des écoles, budgets qui seront gérés au niveau provincial/de district et à celui des écoles. Une priorité stratégique clé du GRC consiste à réduire les coûts directs et indirects imposés aux parents (qui constituent le principal obstacle à l’accès), et cela grâce à une hausse importante des salaires des enseignants, la grille de rémunération étant liée au rendement. Le PAP de 2002 pour le secteur de l’éducation a été formulé de façon à garantir la mise en œuvre de ces politiques. Ces initiatives seront soutenues par l’élaboration de nouveaux textes législatifs et réglementaires portant sur tous les niveaux de l’enseignement, y compris l’enseignement supérieur. Un avant-projet de loi sur l’éducation devrait être prêt d’ici les premiers mois de 2003.

223.    Les propositions contenues dans le PAP du ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports (MÉJS) pour 2002 sont conçues pour activer la mise en œuvre des politiques. Ces mesures assureront la viabilité financière des programmes relatifs à l’amélioration de la qualité et de l’efficacité qui sont en cours d’être menés à bien grâce à des initiatives exposées dans le PAP et qui touchent le matériel pédagogique, la formation continue des enseignants en cours d’emploi, l’expansion de l’alphabétisation et de l’enseignement non formel, ainsi que l’introduction de programmes de sensibilisation concernant le VIH/sida. Les propositions contenues dans le PAP de 2002 pour l’enseignement supérieur et la formation technique et professionnelle (EFTP) s’inscrivent dans le droit fil de ces orientations politiques et stratégiques. De plus, le MÉJS a élaboré des plans visant l’expansion des encouragements en nature pour les étudiants issus de familles pauvres et inscrits au niveau primaire supérieur et au niveau intermédiaire, afin de garantir leur fréquentation scolaire et leur progression jusqu’à la fin de l’école secondaire. Ces programmes d’encouragement révisés seront adoptés au cours du second semestre de 2002.

224.    Améliorer l’efficacité et la productivité : La stratégie prioritaire du gouvernement vise une amélioration considérable du processus d’enseignement et d’apprentissage au moyen de la mise à disposition de manuels scolaires, de l’augmentation des budgets de fonctionnement des écoles et de l’accroissement des ressources permettant la formation professionnelle. Ensuite, il s’agit d’augmenter considérablement l’efficacité de l’utilisation des salles de classe en formalisant les horaires doubles et l’enseignement des classes à années multiples. Une mesure importante consiste à améliorer l’affectation des effectifs au moyen d’un contrôle rigoureux des normes professionnelles et de l’application proactive de celles-ci lors de la préparation du budget. Cette politique et ce cadre stratégique du MÉJS soulignent l’importance fondamentale qu’il y a à améliorer les conditions de vie des enseignants. Dans les confins des ressources disponibles, il est prévu de doubler les salaires des enseignants au cours des cinq prochaines années. Le gouvernement est résolu à veiller à ce que ces augmentations salariales s’accompagnent d’une amélioration du rendement (p. ex. : règlement sur la présence) et de la rentabilité. Conformément aux propositions émises dans le cadre du Programme national pour la réforme administrative, la stratégie prévoit une augmentation progressive et générale des salaires pour l’ensemble des effectifs, parallèlement à une augmentation plus importante pour les membres des groupes prioritaires qui auront le plus grand impact sur la mise en œuvre des politiques (p. ex. les enseignants en chef, les enseignants dans les régions éloignées, etc.). Ces propositions soulignent notamment l’importance du rôle de l’enseignant en salle de classe et la nécessité d’un soutien administratif plus compétent mais moins lourd. Les améliorations de la qualité de l’éducation de base passeront par la refonte des programmes d’études. Les élèves seront évalués régulièrement au moyen d’un examen national public rattaché aux normes ordinaires fixées pour la fin de la 9e année, qui correspond à l’achèvement de l’éducation de base.

225.    L’accès équitable : Les mesures destinées à améliorer la qualité et l’efficacité de l’éducation de base seront complétées par la réhabilitation des salles de classe et l’expansion des écoles primaires et secondaires, selon un ordre de priorités. Des modèles à frais réduits pour la prestation de l’enseignement scolaire seront mis au point. Des mesures seront prises pour réduire les frais pour les familles pauvres au moyen de bourses sélectives. Des classes d’accueil (pré-admission) seront organisées sur tout le territoire, afin d’uniformiser l’âge d’entrée à l’école et garantir l’aptitude à la scolarité. L’accent sera mis sur l’amélioration des capacités à la lecture, à l’écriture et au calcul. Le gouvernement souhaite en effet, d’ici l’an 2005, que 90 % des élèves âgés de 12 ans puissent achever la 6e année et posséder les rudiments de lecture, d'écriture et de calcul nécessaires à leur participation à la vie sociale. L’objectif consiste donc à assurer, d’ici 2005, une inscription de 2 400 000 élèves en primaire, de 800 000 en niveau d’enseignement secondaire inférieur et de 300 000 en enseignement secondaire supérieur. Une grande priorité : améliorer l’accès pour les pauvres, les élèves de sexe féminin, en privilégiant les régions mal desservies ou à faible taux d’inscription. Ces programmes de réforme obtiennent déjà de bons résultats et seront élargis, afin d’inclure des programmes d’encouragement à plus grande échelle en faveur des pauvres et d’accélérer, en 2002 et 2003, le programme de construction d’écoles primaires et secondaires dans régions actuellement mal desservies.

226.    L’enseignement supérieur et la formation technique et professionnelle (EFTP) : Le cadre permettant à l’enseignement supérieur et à l’EFTP de répondre à l’évolution des besoins économiques relève d’un certain nombre de plans stratégiques en cours. Ces plans précisent les systèmes de prestation, ainsi que les rôles et les responsabilités d’un système EFTP modernisé, tout en identifiant les groupes cibles. Les Départements de l’enseignement supérieur et de l’EFTP, ainsi que le Conseil national pour la formation, sont les principales entités chargées de la mise en place et du suivi de ces plans. Outre la réforme de ces systèmes, le gouvernement renforcera ses mécanismes d’évaluation des investissements, afin de s’assurer que les programmes d’aide extérieure, ainsi que l’investissement étranger direct, incorporent des modules de formation pour le transfert de spécialisations techniques à l’intention des personnels cambodgiens. Le gouvernement se rend compte que les services EFTP constituent un aspect en plein essor du secteur de l’éducation et de la formation. Comme ces services sont assurés de plus en plus par le secteur privé, le gouvernement jouera un rôle de soutien, plutôt que de mettre en place des organismes concurrents au niveau du ministère. Le gouvernement a un rôle important à jouer en complément de l’émergence de ces formations techniques et professionnelles, et cela, au niveau secondaire, en modernisant les programmes d’études et en améliorant les compétences des enseignants dans les matières principales que sont les sciences et les technologies, les études commerciales et les langues. L’enseignement des sciences sera renforcé, et des cours portant sur le travail autonome, les activités génératrices de revenus et la gestion des petites entreprises, seront mis au point pour les écoles secondaires et les programmes d’enseignement supérieur. Les jeunes entrepreneurs bénéficieront de formations en analyse financière et en investissements, en gestion des affaires et en comptabilité, grâce à des liens plus étroits entre les programmes de formation technique et professionnelle offerts par des entreprises et des organisations non gouvernementales. Le secteur privé et les ONG joueront un rôle de chef de fil en matière de prestation de services de formation en entrepreunariat et en développement.

227.    La jeunesse et les sports : Le gouvernement facilite l’émergence de structures pour les sports et la formation d’associations de jeunes, afin de responsabiliser les particuliers vis-à-vis de la santé et de la capacité civile pour ce qui est des initiatives communautaires d’entraide. Une priorité clé consiste à créer un environnement d’orientation et de planification favorable à la participation du secteur privé à la création d’établissements pour les sports pour les amateurs ou les professionnels et le parrainage de manifestations sportives. Le gouvernement se choisit essentiellement un rôle d’animateur, étant donné le peu de deniers publics disponibles pour les installations de sports récréatifs et spécialisés. Cependant, à court terme, le gouvernement jouera un rôle plus direct dans la mise à disposition de structures sportives au niveau des écoles, à mesure de la réhabilitation et de l’expansion de celles-ci.

228.    La mobilisation des ressources et les options de financement : Le gouvernement est déterminé à consacrer une plus grande part des recettes nationales à l’éducation. Outre la mobilisation de crédits complémentaires provenant du budget et de ressources extérieures, des solutions de rechange pourront être élaborées en matière de financement basées sur une nouvelle participation, celle du secteur privé / des communautés, à l’expansion de l’éducation. Le gouvernement examinera la possibilité d’avantages fiscaux, en vue d’encourager des particuliers et des entreprises privées à soutenir financièrement les établissements d’enseignement. Les écoles seront encouragées à s’autofinancer en partie, en mettant au point des mécanismes de financement auprès des communautés qu’elles desservent tout en s’engageant à une réglementation financière plus pointue. Cependant, le gouvernement a l’intention de réduire l’apport de fonds non publics destinés à l’éducation de base, afin d’assurer un accès équitable pour les enfants de familles pauvres. La composition des dépenses consacrées à l’éducation fera l’objet d’un examen complémentaire, afin d’augmenter le cadre d’encouragements pour le recrutement et la rétention des enseignants et d’assurer des taux de rentabilité les plus élevés possible. Le gouvernement s’attachera à alléger les demandes récurrentes du secteur par la réduction du personnel non enseignant à une proportion de 5 à 8 % de l’effectif total. Les membres du personnel non enseignant qui démissionnent ou qui partent à la retraite ne seront pas remplacés, tandis que ceux qui sont attitrés comme enseignants seront réaffectés. Le gouvernement, en compagnie de bailleurs d’aide, examinera la possibilité d’adopter une combinaison de financement des coûts récurrents et en capital, grâce à des modalités appropriées, parallèlement à une assistance technique bien conçue pour renforcer les capacités.

229.    Le GRC se rend compte que, comme c’est le cas dans d’autres secteurs, bon nombre des objectifs prioritaires proposés en matière de stratégie d'éducation seront difficilement atteints par les seuls financements traditionnels de projets. Cela est vrai pour bon nombre des réformes institutionnelles proposées. Le cadre à moyen terme pour l’éducation sera révisé chaque année, compte tenu des allocations prévues pour ce secteur dans les PEP, PIP et PAP. Le cadre de financement du MÉJS pour 2002-2006 sera révisé chaque année, compte tenu des résultats d’un mécanisme d’examen annuel de rendement faisant intervenir le gouvernement, le MÉJS, les bailleurs et les ONG, lequel est devenu opérant en 2001. À la fin de 2001, les partenaires pour le développement ont présenté un rapport d’évaluation ESSP et un plan d’action. Le gouvernement s’attend donc à ce que les investissements publics pour l’éducation se composent, de plus en plus, d’une combinaison de financements pour coûts renouvelables et en capital. Pendant les premiers mois de 2002, le gouvernement a obtenu un soutien pour ce type de modalité mixte, grâce à un prêt pour le développement du secteur de l’éducation consenti par la BAD, ainsi qu’un soutien destiné à un programme substantiel de renforcement des capacités de la part de l’Organisation suédoise pour le développement international (OSDI).

4.3.2    LE SECTEUR DE LA SANTÉ

230.    La nouvelle version de la Politique du secteur de la santé 2002-2007 est basée sur un ensemble de valeurs et de lignes directrices. Les valeurs qui sous-tendent cette politique mettent l’accent sur la prestation de services de santé de haute qualité, avec équité, et sans discrimination en raison du sexe, d’âge, de lieu de domicile ou de moyens financiers. Elles favorisent les pauvres et valorisent la confiance entre le fournisseur des soins de santé et les consommateurs. Les lignes directrices pour la mise en œuvre de ces politiques mettent en valeur la protection sociale des groupes vulnérables, la nécessité d’être à l’écoute des besoins du public, un financement viable, la valorisation des régions rurales, le renforcement des capacités et le développement des ressources humaines, ainsi que les partenariats.

231.    La nouvelle version de la politique en matière de santé s’attachera aux douze priorités suivantes :

  1. La prestation de soins de santé de base à la population du Cambodge, avec la pleine participation de la collectivité.

  2. La prestation de services essentiels spécialisés, s’il y a lieu, et dans les confins des ressources disponibles.

  3. La décentralisation et la déconcentration des fonctions de financement, de planification et d’administration au sein du secteur de la santé.

  4. L’optimisation des ressources humaines grâce à une planification et à une gestion adaptées, y compris l’affectation du personnel et le développement des capacités dans le secteur de la santé.

  5. L’accent sera mis avant tout sur la prévention et la répression des maladies transmissibles et certaines maladies non transmissibles sélectionnées, ainsi que sur la prévention des accidents.

  6. Une action prioritaire visera une protection maternelle et infantile de qualité.

  7. La mise en application des lois relatives à la santé et la mise en place de nouvelles mesures législatives afin de protéger la santé de la population.

  8. La promotion active de comportements liés à la santé ou favorables à la santé parmi la population.

  9. Les prestataires de services de santé seront encouragés à veiller à la qualité, à l’efficacité et à la rentabilité de leurs prestations.

  10. Une plus grande promotion de partenariats publics et privés efficaces pour rationaliser le secteur de la santé.

  11. Une utilisation efficace du système d’information en matière de santé afin d’assurer, dans le secteur de la santé, une planification, une mise en œuvre, un suivi et une évaluation fondés sur les résultats.

  12. La promotion de l’accès équitable aux services prioritaires, surtout pour les pauvres.

232.    Le ministère de la Santé s’est fixé les objectifs opérationnels suivants pour 2002 :

  1. Mettre au point d’un cadre pour la Gestion sectorielle, comprenant (a) une politique et une stratégie à long terme ; (b) un plan directeur pour le développement du secteur de la santé de 2001 à 2007 ; et (c) un cadre portant sur les dépenses du secteur de santé dans le moyen terme (3 ans).

  2. Concrétiser le renforcement des services de soins de santé en entretenant un dialogue continu avec les organismes concernés et nos partenaires pour le développement sur les conditions techniques ou autres facteurs de première nécessité à satisfaire en vue de la mise en œuvre.

  3. Renforcer la capacité des provinces et des districts opérationnels en vue de mettre au point des plans intégrés annuels pour la construction d’installations de santé et de soutenir les plans de développement à moyen terme au niveau des provinces.

  4. Renforcer les systèmes de supervision, de contrôle et de suivi trimestriels, ainsi que l’évaluation annuelle à tous les niveaux, en correspondance avec le renforcement des systèmes de contrôle des maladies transmissibles, ce qui permettra de soutenir l’élaboration de plans d’action, de gestion et d’intervention en cas d’épidémie.

  5. Mettre à contribution des systèmes informatisés de gestion de l’information, afin d’actualiser l’information sur la santé dans les provinces et les districts opérationnels et d’encourager l’administration centrale à fournir une rétroaction.

  6. Renforcer les capacités en vue de la préparation des budgets et des plans, et améliorer l’efficacité de la gestion du budget, et cela au moyen de formations relatives aux programmes prioritaires, dispensées dans les districts opérationnels. Étendre la gestion comptable informatisée à toutes les entités et à toutes les provinces/villes qui mettent en œuvre les activités prioritaires, et proposer au personnel des districts opérationnels et des centres de santé, sur l’ensemble du territoire, une formation en matière de méthodes comptables.

  7. Renforcer le mécanisme garantissant les soins gratuits pour les pauvres qui font appel aux services de consultation et de traitement, surtout dans les hôpitaux de référence et les hôpitaux nationaux. Ainsi, les plus indigents de la population, qui n’ont pas les moyens de payer les services de santé, ne seront pas privés des soins dont ils ont besoin.

  8. Améliorer avec efficacité et transparence la gestion et l’utilisation des recettes générées par le système de participation aux frais par les usagers, dans le respect des règlements portant sur la politique et le financement. Cette mesure permettra d’améliorer la qualité des services de santé et encouragera le personnel à s’acquitter convenablement de leurs responsabilités et à respecter le code déontologique de leur profession. 

  9. Améliorer la gestion, la distribution et la prescription des médicaments, en conformité avec les lignes directrices et les méthodes thérapeutiques, mesure destinée à prévenir les ruptures de stock ou encore les excédents de stock. 

  10. Mettre en œuvre la stratégie pilote de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant dans le district opérationnel de Kampong Tralach, province de Kampong Chhnang, et celui de Romeas Hek, province de Svay Rieng.

  11. Porter à 80 % le taux de couverture du programme élargi de vaccination à l’intention des enfants de moins de 12 mois dans 50 districts opérationnels et à 50 % dans les 23 autres districts opérationnels. Parallèlement, renforcer le système intégré de recherche sur la rougeole et le tétanos de la petite enfance.

  12. Élargir la campagne destinée à assurer un apport supplémentaire de vaccins anti-rougeole pour les enfants âgés de 9 mois à 14 ans à Phnom Penh, Kandal, Kampong Speu, Takéo, Kampong Chhnang, Pursat, Battambang, Svay Rieng, Kampot, Kampong Cham et Sihanoukville.

  13. Mener à terme la campagne prévue pour de nouvelles vaccinations antitétaniques, deuxième et troisième injection de rappel, pour les femmes âgées de 15 à 44 ans dans les provinces/villes et les districts opérationnels qui signalent un faible taux d’immunisation antitétanique.

  14. Porter à 40 % le nombre de femmes enceintes qui se présentent pour une deuxième consultation prénatale et porter à 50 % le nombre de femmes enceintes qui reçoivent une injection antitétanique.

  15. Porter à 30 % le taux de recours à l’espacement des naissances ; porter à 70 % le nombre d’accouchements pratiqués par du personnel médical formé.

  16. Diminuer le taux de transmission du VIH/sida en : augmentant les initiatives de sensibilisation (information – éducation – communication) à la prévention du VIH/sida ; élargir les services de dépistage et de conseil; augmenter les activités de la campagne visant l’utilisation systématique de condoms; et promouvoir un continuum des soins des victimes du VIH/sida.

  17. Introduire le traitement de la tuberculose suivant la stratégie « DOTS » (directly observed treatment, short-course / traitement directement observé, courte période) dans 180 nouveaux centres de santé ; parallèlement, porter  à 58 % le taux de dépistage de nouveaux cas et maintenir le taux de rétablissement à un chiffre supérieur à 85 %.

  18. Réduire l’incidence du paludisme à 10 pour 1000 habitants et le taux de mortalité à moins de 0,1 %.

  19. Promouvoir les dons bénévoles de sang de manière à assurer la qualité et la quantité des prélèvements. Ouvrir 5 banques de sang dans les hôpitaux de référence dans les districts opérationnels.

  20. Construire 100 nouveaux centres de santé et en prévoir l’expansion.

  21. Créer un hôpital d’enseignement afin d’améliorer la qualité de la formation théorique et pratique des professionnels de la santé.

  22. Améliorer progressivement, en fonction des ressources existantes, le niveau des compétences techniques disponibles dans les hôpitaux de référence, surtout au niveau provincial et à celui des districts opérationnels, en proposant l’ensemble complémentaire d’activités (Complementary Package of Activities [CPA]) et en renforçant le système d’aiguillage entre les centres de santé et les hôpitaux de référence.

  23. Augmenter le niveau de formation en techniques cliniques et en gestion du personnel des centres de santé, des hôpitaux de référence et des gestionnaires.

  24. Pour faire face au nombre insuffisant de sage-femmes dans les centres de santé, organiser des formations de recyclage en cours d’emploi, ayant pour but de perfectionner les compétences des effectifs en matière de soins de santé maternelle et infantile.

  25. Renforcer la formation continue en veillant à décentraliser l’élaboration et l’utilisation du système de données sur les ressources humaines dans le secteur de la santé et élargir la gestion des données afin d’y inclure les étudiants qui ont terminé leurs études, ainsi que le personnel travaillant dans les services de santé privés.

  26. Promouvoir la mise en place d’autres programmes de santé publique pour faire face aux besoins en matière d’éducation et de promotion de la santé, de l’hygiène bucco-orale, de la santé mentale, des soins ophtalmologiques, de la salubrité des aliments, de la nutrition, etc.

  27. Renforcer le mécanisme pour réglementer la pratique et les conditions du secteur privé, et assurer la qualité des services en conformité avec la loi.

  28. Promouvoir la coordination et la collaboration avec des organisations internationales, des organisations non gouvernementales et d’autres partenaires, à l’aide de systèmes d’information sur ordinateur et renforcer l’autorité du Comité de coordination du ministère de la Santé (COCOM) et le rôle du comité provincial de coordination (PROCOCOM).

Plan d'investissements publics pour le secteur de al santé

233.    Le but, l’approche, les méthodologies et la portée : Le plan d’investissements publics (PIP) du MS 2002-2004 s’inscrit dans le droit fil du programme progressif et renouvelable du GRC, qui a été conçu pour favoriser, au moyen d’un soutien financier et technique, l’atteinte des objectifs du gouvernement. Plusieurs orientations stratégiques ont été convenues, dans un souci de rechercher le plus optimal et de maximiser la pérennité et l’impact des investissements. La réforme du secteur de la santé étant en cours, le PIP assurera le succès des programmes de santé publique et la réhabilitation des services de santé de base, tout en tenant compte des nouvelles priorités et technologies médicales. 

234.    Les objectifs du développement du secteur de la santé : L’objectif général du ministère de la Santé consiste à promouvoir la santé, ce qui permettra à la population de participer pleinement au développement socio-économique du Cambodge, contribuant ainsi à l’élimination de la pauvreté, le but visé par le gouvernement. Pour cela, il faut améliorer l’équité et l’accessibilité aux services de santé de base, qui doivent être de qualité, efficaces et fourni au coût le plus modique possible. 

235.    Les volets d'investissement: L’investissement s’articule autour des quatre axes suivants :

  • Le renforcement du système de santé grâce à une meilleure gestion de celui-ci, au renforcement des services sanitaires de base, au développement des ressources humaines et à la réforme de la gestion des produits pharmaceutiques.

  • Le programme de santé prioritaire, qui s’attache à la lutte contre la tuberculose, la lèpre, le paludisme, la dengue hémorragique, la schistosomiase,  le VIH/sida et les MST et à des programmes de santé maternelle et infantile.

  • Le renforcement des services hospitaliers et de laboratoire, grâce à trois projets : la réhabilitation et la mise à jour des capacités technologiques des hôpitaux nationaux et provinciaux ; l’expansion des services de transfusion sanguine dans les hôpitaux de référence sur tout le territoire et le renforcement du laboratoire national chargé de l’inspection des produits pharmaceutiques.

  • La capacité d’intervention devant de nouvelles priorités qui apparaissent : le renforcement de la spécialisation médicale dans les domaines de l’ophtalmo oto-rhino laryngologie, de l’hygiène bucco-dentaire et de la santé mentale ; la promotion de l’éducation à la santé, des soins de santé primaires et de la santé mentale.

236.    Le suivi et l’évaluation : Outre les indicateurs généraux de la santé, des objectifs spécifiques de rendement ont été définis et seront utilisés aux fins du suivi et de l’évaluation. Des indicateurs précis ont été élaborés pour le suivi des progrès de la mise en œuvre et l’évaluation de l’ensemble du programme.

237.     Les prochaines étapes : La mise au point du plan stratégique du secteur de la santé : Un certain nombre de tâches afférentes au développement d’un plan stratégique pour le secteur de la santé au Cambodge ont déjà été achevées, notamment : l’institution­nalisation des réformes en matière d’organisation et de financement, l’obtention de résultats significatifs pour ce qui est de l’éradication de la poliomyélite, de la répression de la tuberculose et du paludisme, ainsi que dans le domaine de la sensibilisation au VIH/sida et de l’expansion des programmes d’espacement des naissances. D’autre part, certaines stratégies novatrices ont été mises à l’essai : la sous-traitance, les mécanismes permettant de motiver la participation communautaire. Parmi les initiatives déjà mises en route et qui aboutiront, d’ici 10 mois, à la préparation d’un plan stratégique pour le secteur de la santé 2003-2007, citons :

  • L’actualisation de la politique de la santé : Volet déjà achevé.

  • L’identification de stratégies adaptées, susceptibles de mener à l’atteinte des objectifs en matière de politique : Cette initiative nécessitera la consolidation et l’extension graduelle des stratégies qui ont donné de bons résultats, la formation d’un cercle de partenaires pour étudier le processus de planification en matière de stratégie, l’analyse conjointe du secteur de la santé avec les partenaires (volet déjà achevé), l’établissement de partenariats efficaces entre les secteurs public et privé, ainsi que celui des ONG, basés sur les avantages comparatifs.

  • La préparation du plan stratégique 2003-2007 : Cette étape nécessitera une analyse institutionnelle des départements clés du MS, en vue d’affermir sa capacité en matière de gestion inter-sectorielle et la facilitation de la prise  de décisions claires et nettes relatives à la fonction de direction dans le domaine de la gestion inter-sectorielle.

  • La préparation d’un cadre de dépenses à moyen terme : Ce volet nécessitera la compilation de données sur le soutien apporté par les bailleurs de fonds en vue de mettre à exécution des décisions stratégiques relatives à l’allocation des ressources, la coordination des apports du MS et des bailleurs de fonds, afin de combler les lacunes et d’éviter le double emploi, ainsi que la facilitation et le renforcement du cadre de coordination des bailleurs de fonds.

238.    Conclusion: Le secteur de la santé au Cambodge, porteur d’une lourde charge de maladies, présente une infrastructure faible en matière de santé, ce qui limite ses possibilités de faire front à la situation. Malgré les progrès considérables qui ont été réalisés pour ce qui est de renforcer et de maintenir le système de santé publique, il reste beaucoup à faire. Comme c’est le cas dans d’autres pays en voie de développement, le manque de financement et l’insuffisance du cadre législatif à l’appui de sa mise en œuvre constituent des contraintes importantes s’opposant au renforcement et au maintien du système de santé. Le secteur de la santé au Cambodge a bénéficié d’un appui ferme et de l’engagement politique du Gouvernement Royal du Cambodge, qui a prévu une augmentation des allocations budgétaires et des investissements destinés au secteur social. Le ministère de la Santé, en collaboration avec ses partenaires nationaux et externes, prend des mesures concrètes pour reconstruire et revitaliser le système de santé publique, en misant tout particulièrement sur des réformes en matière d’organisation, de financement et budgétaires. Le ministère a élaboré un plan d’investissements progressif de trois ans, dans le cadre duquel la plupart des allocations sont destinées aux services de santé de base et à des interventions essentielles en matière de santé publique. De plus, le MS déploie également des efforts pour améliorer le cadre réglementaire à visée sanitaire ; elle examine des options lui permettant de collaborer avec le secteur privé. Il ne sera possible de mener à bien ces politiques/plans que si des ressources adéquates sont dégagées autant par le gouvernement que par les bailleurs de fonds, dans un cadre de collaboration visant le développement durable.

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