4.3 LES SECTORS SOCIAUX |
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4.3.1
L’ÉDUCATION 222.
Les priorités du gouvernement en matière de politique pour le
secteur de l’éducation sont exposées dans le document Stratégie de
lutte contre la pauvreté, dont la version provisoire a été rédigée en
2000. Ces priorités englobent les aspects suivants : la garantie
d’un accès équitable et des améliorations qualitatives dans la préparation
et la prestation de l’enseignement de base (les 9 premières années
de scolarité), objectif devant être réalisé d’ici environ 2010. Pour
l’enseignement secondaire et supérieur, la priorité du gouvernement
consiste à faire en sorte qu’il y ait un accès plus équitable pour
les plus pauvres, mesure qui nécessite un partenariat public/privé
toujours plus grand s’agissant du financement et de la gestion. Pour
toute l’étendue du secteur, il y a lieu de renforcer les cadres
juridique et réglementaire pour l’assurance de la qualité et le suivi
des performances du secteur, y compris tous les sous-secteurs. Il est
admis que le total des dépenses publiques a été inférieur au niveau nécessaire
pour atteindre ces objectifs en matière de politique. Comme l’indiquent
les prévisions de dépenses publiques 2002-2004, le gouvernement a
l’intention, au cours des 3 prochaines années, de plus que doubler
le budget des dépenses ordinaires engagées par le secteur de l’éducation,
et cela comme premier pas vers le renforcement de la mise en œuvre des
politiques. Il sera possible d’augmenter les dépenses publiques consacrées
à l’éducation en suivant des politiques et des stratégies favorables
aux pauvres. Pour cela, il faudra augmenter considérablement les budgets
de fonctionnement des écoles, budgets qui seront gérés au niveau
provincial/de district et à celui des écoles. Une priorité stratégique
clé du GRC consiste à réduire les coûts directs et indirects imposés
aux parents (qui constituent le principal obstacle à l’accès), et cela
grâce à une hausse importante des salaires des enseignants, la grille de
rémunération étant liée au rendement. Le PAP de 2002 pour le secteur
de l’éducation a été formulé de façon à garantir la mise en œuvre
de ces politiques. Ces initiatives seront soutenues par l’élaboration
de nouveaux textes législatifs et réglementaires portant sur tous les
niveaux de l’enseignement, y compris l’enseignement supérieur. Un
avant-projet de loi sur l’éducation devrait être prêt d’ici les
premiers mois de 2003. 223.
Les
propositions contenues dans le PAP du ministère de l’Éducation, de la
Jeunesse et des Sports (MÉJS) pour 2002 sont conçues pour activer la
mise en œuvre des politiques. Ces mesures assureront la viabilité
financière des programmes relatifs à l’amélioration de la qualité et
de l’efficacité qui sont en cours d’être menés à bien grâce à
des initiatives exposées dans le PAP et qui touchent le matériel pédagogique,
la formation continue des enseignants en cours d’emploi, l’expansion
de l’alphabétisation et de l’enseignement non formel, ainsi que
l’introduction de programmes de sensibilisation concernant le VIH/sida.
Les propositions contenues dans le PAP de 2002 pour l’enseignement supérieur
et la formation technique et professionnelle (EFTP) s’inscrivent dans le
droit fil de ces orientations politiques et stratégiques. De plus, le MÉJS
a élaboré des plans visant l’expansion des encouragements en nature
pour les étudiants issus de familles pauvres et inscrits au niveau
primaire supérieur et au niveau intermédiaire, afin de garantir leur fréquentation
scolaire et leur progression jusqu’à la fin de l’école secondaire.
Ces programmes d’encouragement révisés seront adoptés au cours du
second semestre de 2002. 224.
Améliorer
l’efficacité et la productivité : La stratégie prioritaire
du gouvernement vise une amélioration considérable du processus
d’enseignement et d’apprentissage au moyen de la mise à disposition
de manuels scolaires, de l’augmentation des budgets de fonctionnement
des écoles et de l’accroissement des ressources permettant la formation
professionnelle. Ensuite, il s’agit d’augmenter considérablement
l’efficacité de l’utilisation des salles de classe en formalisant les
horaires doubles et l’enseignement des classes à années multiples. Une
mesure importante consiste à améliorer l’affectation des effectifs au
moyen d’un contrôle rigoureux des normes professionnelles et de
l’application proactive de celles-ci lors de la préparation du budget.
Cette politique et ce cadre stratégique du MÉJS soulignent
l’importance fondamentale qu’il y a à améliorer les conditions de
vie des enseignants. Dans les confins des ressources disponibles, il est
prévu de doubler les salaires des enseignants au cours des cinq
prochaines années. Le gouvernement est résolu à veiller à ce que ces
augmentations salariales s’accompagnent d’une amélioration du
rendement (p. ex. : règlement sur la présence) et de la
rentabilité. Conformément aux propositions émises dans le cadre du
Programme national pour la réforme administrative, la stratégie prévoit
une augmentation progressive et générale des salaires pour l’ensemble
des effectifs, parallèlement à une augmentation plus importante pour les
membres des groupes prioritaires qui auront le plus grand impact sur la
mise en œuvre des politiques (p. ex. les enseignants en chef, les
enseignants dans les régions éloignées, etc.). Ces propositions
soulignent notamment l’importance du rôle de l’enseignant en salle de
classe et la nécessité d’un soutien administratif plus compétent mais
moins lourd. Les améliorations de la qualité de l’éducation de base
passeront par la refonte des programmes d’études. Les élèves seront
évalués régulièrement au moyen d’un examen national public rattaché
aux normes ordinaires fixées pour la fin de la 9e année,
qui correspond à l’achèvement de l’éducation de base. 225.
L’accès
équitable : Les mesures destinées à améliorer la qualité et
l’efficacité de l’éducation de base seront complétées par la réhabilitation
des salles de classe et l’expansion des écoles primaires et secondaires,
selon un ordre de priorités. Des modèles à frais réduits pour la
prestation de l’enseignement scolaire seront mis au point. Des mesures
seront prises pour réduire les frais pour les familles pauvres au moyen
de bourses sélectives. Des classes d’accueil (pré-admission) seront
organisées sur tout le territoire, afin d’uniformiser l’âge d’entrée
à l’école et garantir l’aptitude à la scolarité. L’accent sera
mis sur l’amélioration des capacités à la lecture, à l’écriture
et au calcul. Le gouvernement souhaite en effet, d’ici l’an 2005, que
90 % des élèves âgés de 12 ans puissent achever la 6e
année et posséder les rudiments de lecture, d'écriture et de calcul nécessaires
à leur participation à la vie sociale. L’objectif consiste donc à
assurer, d’ici 2005, une inscription de 2 400 000 élèves
en primaire, de 800 000 en niveau d’enseignement secondaire inférieur
et de 300 000 en enseignement secondaire supérieur. Une grande
priorité : améliorer l’accès pour les pauvres, les élèves de
sexe féminin, en privilégiant les régions mal desservies ou à faible
taux d’inscription. Ces programmes de réforme obtiennent déjà de bons
résultats et seront élargis, afin d’inclure des programmes
d’encouragement à plus grande échelle en faveur des pauvres et d’accélérer,
en 2002 et 2003, le programme de construction d’écoles primaires et
secondaires dans régions actuellement mal desservies. 226.
L’enseignement
supérieur et la formation technique et professionnelle (EFTP) :
Le cadre permettant à l’enseignement supérieur et à l’EFTP de répondre
à l’évolution des besoins économiques relève d’un certain nombre
de plans stratégiques en cours. Ces plans précisent les systèmes de
prestation, ainsi que les rôles et les responsabilités d’un système
EFTP modernisé, tout en identifiant les groupes cibles. Les Départements
de l’enseignement supérieur et de l’EFTP, ainsi que le Conseil
national pour la formation, sont les principales entités chargées de la
mise en place et du suivi de ces plans. Outre la réforme de ces systèmes,
le gouvernement renforcera ses mécanismes d’évaluation des
investissements, afin de s’assurer que les programmes d’aide extérieure,
ainsi que l’investissement étranger direct, incorporent des modules de
formation pour le transfert de spécialisations techniques à
l’intention des personnels cambodgiens. Le gouvernement se rend compte
que les services EFTP constituent un aspect en plein essor du secteur de
l’éducation et de la formation. Comme ces services sont assurés de
plus en plus par le secteur privé, le gouvernement jouera un rôle de
soutien, plutôt que de mettre en place des organismes concurrents au
niveau du ministère. Le gouvernement a un rôle important à jouer en
complément de l’émergence de ces formations techniques et
professionnelles, et cela, au niveau secondaire, en modernisant les
programmes d’études et en améliorant les compétences des enseignants
dans les matières principales que sont les sciences et les technologies,
les études commerciales et les langues. L’enseignement des sciences
sera renforcé, et des cours portant sur le travail autonome, les activités
génératrices de revenus et la gestion des petites entreprises, seront
mis au point pour les écoles secondaires et les programmes
d’enseignement supérieur. Les jeunes entrepreneurs bénéficieront de
formations en analyse financière et en investissements, en gestion des
affaires et en comptabilité, grâce à des liens plus étroits entre les
programmes de formation technique et professionnelle offerts par des
entreprises et des organisations non gouvernementales. Le secteur privé
et les ONG joueront un rôle de chef de fil en matière de prestation de
services de formation en entrepreunariat et en développement. 227.
La
jeunesse et les sports : Le gouvernement facilite l’émergence
de structures pour les sports et la formation d’associations de jeunes,
afin de responsabiliser les particuliers vis-à-vis de la santé et de la
capacité civile pour ce qui est des initiatives communautaires
d’entraide. Une priorité clé consiste à créer un environnement
d’orientation et de planification favorable à la participation du
secteur privé à la création d’établissements pour les sports pour
les amateurs ou les professionnels et le parrainage de manifestations
sportives. Le gouvernement se choisit essentiellement un rôle
d’animateur, étant donné le peu de deniers publics disponibles pour
les installations de sports récréatifs et spécialisés. Cependant, à
court terme, le gouvernement jouera un rôle plus direct dans la mise à
disposition de structures sportives au niveau des écoles, à mesure de la
réhabilitation et de l’expansion de celles-ci. 228.
La
mobilisation des ressources et les options de financement : Le
gouvernement est déterminé à consacrer une plus grande part des
recettes nationales à l’éducation. Outre la mobilisation de crédits
complémentaires provenant du budget et de ressources extérieures, des
solutions de rechange pourront être élaborées en matière de
financement basées sur une nouvelle participation, celle du secteur privé
/ des communautés, à l’expansion de l’éducation. Le gouvernement
examinera la possibilité d’avantages fiscaux, en vue d’encourager des
particuliers et des entreprises privées à soutenir financièrement les
établissements d’enseignement. Les écoles seront encouragées à
s’autofinancer en partie, en mettant au point des mécanismes de
financement auprès des communautés qu’elles desservent tout en
s’engageant à une réglementation financière plus pointue. Cependant,
le gouvernement a l’intention de réduire l’apport de fonds non
publics destinés à l’éducation de base, afin d’assurer un accès équitable
pour les enfants de familles pauvres. La composition des dépenses consacrées
à l’éducation fera l’objet d’un examen complémentaire, afin
d’augmenter le cadre d’encouragements pour le recrutement et la rétention
des enseignants et d’assurer des taux de rentabilité les plus élevés
possible. Le gouvernement s’attachera à alléger les demandes récurrentes
du secteur par la réduction du personnel non enseignant à une proportion
de 5 à 8 % de l’effectif total. Les membres du personnel non
enseignant qui démissionnent ou qui partent à la retraite ne seront pas
remplacés, tandis que ceux qui sont attitrés comme enseignants seront réaffectés.
Le gouvernement, en compagnie de bailleurs d’aide, examinera la
possibilité d’adopter une combinaison de financement des coûts récurrents
et en capital, grâce à des modalités appropriées, parallèlement à
une assistance technique bien conçue pour renforcer les capacités. 229.
Le
GRC se rend compte que, comme c’est le cas dans d’autres secteurs, bon
nombre des objectifs prioritaires proposés en matière de stratégie d'éducation
seront difficilement atteints par les seuls financements traditionnels de
projets. Cela est vrai pour bon nombre des réformes institutionnelles
proposées. Le cadre à moyen terme pour l’éducation sera révisé
chaque année, compte tenu des allocations prévues pour ce secteur dans
les PEP, PIP et PAP. Le cadre de financement du MÉJS pour 2002-2006 sera
révisé chaque année, compte tenu des résultats d’un mécanisme
d’examen annuel de rendement faisant intervenir le gouvernement, le MÉJS,
les bailleurs et les ONG, lequel est devenu opérant en 2001. À la fin de
2001, les partenaires pour le développement ont présenté un rapport
d’évaluation ESSP et un plan d’action. Le gouvernement s’attend
donc à ce que les investissements publics pour l’éducation se
composent, de plus en plus, d’une combinaison de financements pour coûts
renouvelables et en capital. Pendant les premiers mois de 2002, le
gouvernement a obtenu un soutien pour ce type de modalité mixte, grâce
à un prêt pour le développement du secteur de l’éducation consenti
par la BAD, ainsi qu’un soutien destiné à un programme substantiel de
renforcement des capacités de la part de l’Organisation suédoise pour
le développement international (OSDI). 4.3.2
LE SECTEUR DE LA SANTÉ 230. La nouvelle version de la Politique du secteur de la santé 2002-2007 est basée sur un ensemble de valeurs et de lignes directrices. Les valeurs qui sous-tendent cette politique mettent l’accent sur la prestation de services de santé de haute qualité, avec équité, et sans discrimination en raison du sexe, d’âge, de lieu de domicile ou de moyens financiers. Elles favorisent les pauvres et valorisent la confiance entre le fournisseur des soins de santé et les consommateurs. Les lignes directrices pour la mise en œuvre de ces politiques mettent en valeur la protection sociale des groupes vulnérables, la nécessité d’être à l’écoute des besoins du public, un financement viable, la valorisation des régions rurales, le renforcement des capacités et le développement des ressources humaines, ainsi que les partenariats.
232. Le ministère de la Santé s’est fixé les objectifs opérationnels suivants pour 2002 :
Plan d'investissements publics pour le secteur de al santé 233. Le but, l’approche, les méthodologies et la portée : Le plan d’investissements publics (PIP) du MS 2002-2004 s’inscrit dans le droit fil du programme progressif et renouvelable du GRC, qui a été conçu pour favoriser, au moyen d’un soutien financier et technique, l’atteinte des objectifs du gouvernement. Plusieurs orientations stratégiques ont été convenues, dans un souci de rechercher le plus optimal et de maximiser la pérennité et l’impact des investissements. La réforme du secteur de la santé étant en cours, le PIP assurera le succès des programmes de santé publique et la réhabilitation des services de santé de base, tout en tenant compte des nouvelles priorités et technologies médicales. 234. Les objectifs du développement du secteur de la santé : L’objectif général du ministère de la Santé consiste à promouvoir la santé, ce qui permettra à la population de participer pleinement au développement socio-économique du Cambodge, contribuant ainsi à l’élimination de la pauvreté, le but visé par le gouvernement. Pour cela, il faut améliorer l’équité et l’accessibilité aux services de santé de base, qui doivent être de qualité, efficaces et fourni au coût le plus modique possible. 235.
Les volets d'investissement: L’investissement
s’articule autour des quatre axes suivants :
236. Le suivi et l’évaluation : Outre les indicateurs généraux de la santé, des objectifs spécifiques de rendement ont été définis et seront utilisés aux fins du suivi et de l’évaluation. Des indicateurs précis ont été élaborés pour le suivi des progrès de la mise en œuvre et l’évaluation de l’ensemble du programme. 237.
Les prochaines étapes :
La mise au point du plan stratégique du secteur de la santé :
Un certain nombre de tâches afférentes au développement d’un plan
stratégique pour le secteur de la santé au Cambodge ont déjà été
achevées, notamment : l’institutionnalisation des réformes en
matière d’organisation et de financement, l’obtention de résultats
significatifs pour ce qui est de l’éradication de la poliomyélite, de
la répression de la tuberculose et du paludisme, ainsi que dans le
domaine de la sensibilisation au VIH/sida et de l’expansion des
programmes d’espacement des naissances. D’autre part, certaines stratégies
novatrices ont été mises à l’essai : la sous-traitance, les mécanismes
permettant de motiver la participation communautaire. Parmi les
initiatives déjà mises en route et qui aboutiront, d’ici 10 mois, à
la préparation d’un plan stratégique pour le secteur de la santé
2003-2007, citons :
238. Conclusion: Le secteur de la santé au Cambodge, porteur d’une lourde charge de maladies, présente une infrastructure faible en matière de santé, ce qui limite ses possibilités de faire front à la situation. Malgré les progrès considérables qui ont été réalisés pour ce qui est de renforcer et de maintenir le système de santé publique, il reste beaucoup à faire. Comme c’est le cas dans d’autres pays en voie de développement, le manque de financement et l’insuffisance du cadre législatif à l’appui de sa mise en œuvre constituent des contraintes importantes s’opposant au renforcement et au maintien du système de santé. Le secteur de la santé au Cambodge a bénéficié d’un appui ferme et de l’engagement politique du Gouvernement Royal du Cambodge, qui a prévu une augmentation des allocations budgétaires et des investissements destinés au secteur social. Le ministère de la Santé, en collaboration avec ses partenaires nationaux et externes, prend des mesures concrètes pour reconstruire et revitaliser le système de santé publique, en misant tout particulièrement sur des réformes en matière d’organisation, de financement et budgétaires. Le ministère a élaboré un plan d’investissements progressif de trois ans, dans le cadre duquel la plupart des allocations sont destinées aux services de santé de base et à des interventions essentielles en matière de santé publique. De plus, le MS déploie également des efforts pour améliorer le cadre réglementaire à visée sanitaire ; elle examine des options lui permettant de collaborer avec le secteur privé. Il ne sera possible de mener à bien ces politiques/plans que si des ressources adéquates sont dégagées autant par le gouvernement que par les bailleurs de fonds, dans un cadre de collaboration visant le développement durable. |
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