4.4  ECONOMIC SECTORS

4.4       LES SECTEURS ÉCONOMIQUES

4.4.1    L’AGRICULTURE, FORÊTS et PÊCHES

239.    Les politiques en matière de développement du GRC pour le secteur de l’agriculture s’articulent autour des axes suivants : (i) poursuivre la mise en œuvre de la politique relative à l’hydrologie agricole et augmenter les périmètres rizicoles irrigués de 16,62 % à 20 %; (ii) élargir la surface des terres arables, assurer la sécurité d’occupation et d’utilisation des terres et prévenir l’occupation des terres par des moyens illégaux et ou violents ; (iii) promouvoir l’utilisation du crédit en milieu rural pour permettre aux agriculteurs d’acheter des intrants agricoles ; (iv) canaliser les investissements publics en mettant à profit l’aide extérieure et accélérer le développement du secteur privé et les investissements en faveur du secteur de l’agriculture ; (v) affermir les initiatives de vulgarisation, l’utilisation et la gestion des ressources naturelles et les technologies agricoles pour répondre aux besoins du marché intérieur et de l’exportation ; (vi) favoriser l’utilisation durable des ressources halieutiques et augmenter les stimulants à l’investissement dans l’agro-industrie, l’élevage et la pisciculture ; (vii) accélérer la privatisation des plantations d’hévéas, aider les sociétés d’investissement privé à faire des placements dans la production du caoutchouc à grande échelle et encourager les petits exploitants de plantations d’hévéas ; (viii) favoriser la mise en application des politiques forestières et des lois régissant la gestion des forêts et encourager la plantation d’essences à croissance rapide et à haut rendement pour le bois de chauffe et le charbon ; (ix) réprimer toutes les activités de pêche illégales ; et (x) collaborer avec les autorités locales et d’autres organismes compétents en vue de combattre les activités illégales et de renforcer l’inspection, au moyen de pénalités administratives.

240.     Les objectifs de développement pour le secteur de l’agriculture d’ici 2005 sont les suivants : (i) continuer à concrétiser la sécurité alimentaire, surtout dans les collectivités et les familles, et lutter contre la pauvreté en milieu agricole ; (ii) augmenter la production alimentaire, surtout le riz et les cultures subsidiaires ; (iii) augmenter les exportations de produits agricoles excédentaires ; (iv) améliorer la qualité des produits agricoles et augmenter la valeur ajoutée en stimulant le développement de l’agro-alimentaire, notamment par la création de nouveaux emplois en milieu rural ; (v) augmenter les revenus des familles et lutter contre la pauvreté grâce à la diversification des cultures à un haut rendement et à de faibles coûts de production ; et (vi) gérer les ressources naturelles au moyen de règlements et de mesures techniques favorisant l’exploitation durable.

241.     L’expansion des services de vulgarisation agricole. L’expansion des services de recherche et de vulgarisation agricole constitue un élément clé de la stratégie visant à relancer la productivité agricole. Deux nouvelles institutions, le Service de la vulgarisation agricole (Department of Agricultural Extension [DAE]) et l’Institut pour la recherche et le développement agricole du Cambodge (Cambodian Agricultural Research and Development Institute [CARDI]) ont été créées au sein du MAFF, avec l’appui d’AusAid, qui continue à apporter son appui par le biais d’un programme de vulgarisation agricole australo-cambodgien. Un autre programme est en cours d’étude par la JICA, qui prévoit la mise en place d’un train d’initiatives de recherches et de développement agricoles dans 5 provinces autour du lac Tonlé Sap (Northwest Agricultural Research and Development). Les services de vulgarisation assurés auparavant par des services techniques distincts sont désormais coordonnés, afin de répondre aux besoins spécifiques des agriculteurs. De plus, il y a 14 stations de recherche en fonctionnement, dont la plupart se concentrent sur la riziculture. Ces institutions souffrent d’une insuffisance de financements, d’un manque de matériel et de personnel qualifié, d’où des activités de recherche et de vulgarisation peu satisfaisantes. Grâce à l’assistance de la Banque mondiale, plusieurs stations de recherche sont en train d’être réhabilitées et leur personnel formé dans l’évaluation des variétés et les recherches appliquées. Le gouvernement est à la recherche de nouveaux financements extérieurs pour assurer la formation continue des agriculteurs dans les techniques de lutte intégrée contre les ennemis des cultures et la distribution de semences provenant de nouvelles variétés de riz de haute qualité développées par le Cambodia-IRRI-Australia-Project (CIAP). En complément de ces mesures, le Service de la planification et de la statistique et d’autres bureaux techniques seront renforcés, afin d’entreprendre et de disséminer les analyses de produits, d’identifier le potentiel pour la diversification, d’étudier le marché, d’évaluer des initiatives agroalimentaires et d’offrir des conseils sur la politique agro-commerciale.

242.    La sécurité alimentaire. Dans l’ensemble, la production du riz au Cambodge est supérieure à la demande. L’excédent annuel exportable se situe à environ 10 % de la production annuelle du riz. De même, l’élevage répond suffisamment aux besoins. Malgré cet excédent alimentaire, environ la moitié des 24 provinces du pays connaissent un déficit alimentaire, un tiers de la population ne disposant pas des moyens nécessaires pour acheter le minimum de vivres. Cette situation souligne la nécessité d’augmenter l’efficacité du système de distribution des aliments : (i) en réduisant le coût de transport grâce à l’amélioration du réseau routier ; (ii) en comprimant les marges commerciales grâce à l’amélioration de l’efficacité de l’usinage du riz, ainsi que des débits de vente en gros et au détail ; et (iii) en augmentant les importations de riz de qualité inférieure pour les familles à faible revenu. 

243.    Relancer la production rizicole et maximiser les revenus en milieu rural. Le volume du riz produit au Cambodge présentera toujours des variations considérables en raison de sa plus forte inféodation à la dynamique incertaine des moussons. Pour pouvoir exploiter de nouvelles sources de revenus, les agriculteurs sont encouragés à se lancer dans de petites entreprises, notamment l’élevage, la transformation des aliments, la vente des aliments et la prestation de services agricoles comme le transport, le labourage et la réparation de machines. Les cultivateurs du riz sont également encouragés à planter des arbres de production sur leurs terres en friche comme moyen de suppléer à leur revenu. Cependant, les agricultures ont besoin de crédit pour monter de telles entreprises. Parallèlement, l’agriculteur doit changer son point de vue et comprendre que l’agriculture n’est pas simplement un mode de vie, mais une petite entreprise. 

244.    La participation des collectivités. Les programmes et les politiques du MAFF seront coordonnés, dans toute la mesure du possible, avec d’autres institutions concernées. Le Conseil pour le développement rural et agricole (Council for Rural and Agricultural Development [CARD]) sera l’axe de coordination à l’appui des programmes agricoles et encouragera la participation des agriculteurs. Les fonctions de base du MAFF sont entre autres la vulgarisation et les services de recherche, en vue d’aider les agriculteurs à acquérir des connaissances techniques et à être instruits sur les mesures préventives qui s’imposent pour augmenter la production.

245.    Le renforcement de la distribution des intrants. Pour augmenter la production de riz et d’autres cultures agricoles, il faut un meilleur accès aux intrants agricoles de qualité et les utiliser au mieux. Le degré d’utilisation d’engrais par les agriculteurs est actuellement très variable. L’engrais n’est souvent pas disponible, et s’il l’est, le prix est souvent prohibitif. Cette situation traduit l’absence d’informations sur le marché faisant état des besoins des agriculteurs, ce qui porte atteinte à la distribution efficace des engrais et d’autres intrants agricoles. Les prix varient considérablement entre les régions, ce qui s’explique parfois par le coût du transport, mais souvent aussi par la perception de taxes illégales et le manque de concurrence entre les fournisseurs d’intrants agricoles. Le gouvernement entend encourager la concurrence. La réforme récemment achevée du COCMA, entreprise publique chargée de la question des intrants agricoles, ainsi qu’une application plus rigoureuse des interdictions frappant les percepteurs illégaux de taxes devraient apporter une solution à certains de ces problèmes. De plus, la loi sur le matériel agricole précisera les normes juridiques devant régir les intrants, y compris des normes environnementales et la mise en place d’un organisme de surveillance et d’exécution pour en assurer le respect.

246.    L’utilisation et la gestion du sol. À l’heure actuelle, les périmètres cultivés augmentent au rythme d’environ 30 000 ha par an, rythme appelé à doubler de 2001 à 2005. Au moins deux tiers des nouveaux terrains seront consacrés aux cultures arbustives : hévéas, anacardiers, caféiers, cocotiers et palmiers à huile. Les marges bénéficiaires brutes de ces cultures s’élèvent à environ 2000 dollars EU par hectare contre 400 à 900 dollars EU par hectare pour les récoltes annuelles, à l’exception des légumes. Les agriculteurs qui exploitent deux hectares de cultures arbustives bénéficieront d’un revenu agricole bien au-dessus du seuil de la pauvreté. Un programme éclair sera mis en œuvre pour augmenter l’irrigation des périmètres consacrés à la riziculture, afin de permettre aux agriculteurs d’effectuer une double récolte de riz ou d’autres cultures annuelles. La diversification des récoltes crée des emplois, tout en augmentant les disponibilités alimentaires et le revenu agricole. Le GRC mettra à disposition des terres appartenant à l’État pour la mise en valeur agricole ; ainsi, environ 50 000 ha de nouveaux terrains seront offerts chaque année aux petits exploitants, ainsi qu’au secteur privé et aux organismes publics de développement. Ces terrains seront vendus au prix du marché pour les entreprises commerciales et à un tarif modique pour les agriculteurs à faible revenu, afin de permettre aux agriculteurs, et non aux entreprises du secteur privé, d’être les premiers bénéficiaires de cette nouvelle politique. Cependant, comme les agriculteurs manquent de connaissances techniques et de capital, il sera permis, dans le cadre de cette initiative de mise en valeur des terres, de signer des accords de partenariat avec une société privée ou un organisme public de développement. Outre la nécessité de réhabiliter les systèmes d’irrigation existants, il convient d’encourager le recours aux puits tubulaires peu profonds, qui peuvent être actionnés manuellement ou à l’aide de pompes à faible niveau d’aspiration. À un faible coût en capital par hectare, le recours à ces pompes permet d’assurer la viabilité financière, et elles seront proposées aux agriculteurs au moyen d’un plan de crédit. Il s’agit du moyen le plus rapide et le moins onéreux pour augmenter les périmètres irrigués.

247.    L'élevage : Parmi les problèmes rencontrés dans le sous-secteur de l’élevage, citons les suivants : l’amélioration de la productivité des animaux d’élevage, une mise en application plus rigoureuse des textes législatifs, la commercialisation des animaux d’élevage et des produits animaux, la répression des maladies, la santé publique, les besoins en nutrition/énergie des animaux de traite et des animaux d’élevage, l’approvisionne­ment en nourriture pour le cheptel supplémentaire qui résultera de la baisse du taux de mortalité, la disponibilité de crédit pour l’achat du bétail et la réforme du système de commercialisation qui est, en ce moment, défavorable au producteur. Il faut veiller à mieux gérer l’utilisation des sources de nourriture supplémentaires et assurer la disponibilité du crédit pour augmenter le cheptel. Il existe un excellent potentiel d’accroissement, s’agissant de la production des animaux d’élevage, et ce secteur devrait attirer des investissements, dans l’élevage commercial, de la part d’intervenants nationaux et étrangers. En s’attaquant à ces contraintes, le GRC a privilégié l’hygiène animale, en renforçant ses liens de coopération avec l’Office international des épizooties (OIE), l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les services publics vétérinaires et de recherches.

248.    L’amélioration de la gestion et de l’administration des pêches : Le MAFF / Département des pêcheries est en train d’examiner un projet de loi sur les pêcheries, en vue de l’adoption de la stratégie la plus efficace et la plus rentable pour la gestion, la conservation et la mise en valeur des pêcheries. Le point de mire principal de la gestion des pêcheries en eau douce concerne le système des réserves de pêche, les limites de ces réserves et le système de mise aux enchères. Les limites des réserves de pêche ont été remaniées, et 56 % du total des zones ont été libérés au profit des collectivités locales, afin d’établir un système de gestion de la pêche à base communautaire. Le MAFF/Département des pêcheries recherche une assistance technique extérieure pour le renforcement des capacités des programmes d’inspection des pêcheries pour ce qui est de la surveillance, du contrôle et du suivi, tant pour les pêcheries à l’intérieur des terres que celles en mer. Quant à la pêche au large des côtes, il y a lieu de veiller à la protection de l’habitat des populations halieutiques, de maintenir les capacités d’absorption et régénératrices du milieu marin et de renforcer le système d’information sur les prises de poissons, leur traitement, ainsi que les méthodes d’analyse et d’évaluation des populations des pêcheries en milieu marin.

249.    L’amélioration de l’aquaculture : Les méthodes traditionnelles d’aquaculture sont pratiquées, mais il y a lieu d’améliorer la capacité institutionnelle nationale afin de promouvoir la mise en valeur de ce secteur, et cela grâce au transfert de technologies au moyen de formations et d’initiatives de vulgarisation au profit des exploitants. Ceux-ci ont besoin, en effet, de s’adapter aux technologies nouvelles pour augmenter la production de leurs exploitations. En somme, les petites exploitations d’aquaculture constituent un secteur important qu’il y a lieu d’améliorer.

250.    La revitalisation de l’industrie d’hévéa : Le caoutchouc est depuis longtemps une culture commerciale et d’exportation, génératrice de devises pour le Cambodge. Comme culture à forte intensité de main-d’œuvre, il a le potentiel de contribuer beaucoup à l’allègement de la pauvreté par la création d’emplois en milieu rural. La production totale se situe encore à environ 45 000 tonnes, soit 25 % du niveau réalisé au cours des années 1960. Il serait possible de porter la superficie actuellement cultivée de 54 000 hectares à environ 70 000 hectares et de prévoir un rendement annuel de l’ordre de 80 000 tonnes, portant alors les recettes provenant de l’exportation à 54 millions de dollars EU par an. La privatisation des sept plantations publiques existantes devrait aider à transformer ces entreprises en unités de production rentables. Parallèlement à cette privatisation, les petits exploitants ont reçu l’assurance du GRC que le caoutchouc sera considéré comme n’importe quelle autre culture et que les planteurs de caoutchouc ne perdront pas leur titre foncier. De plus, ils ont le droit de vendre leur latex sur le marché libre local. Ces assurances permettent au gouvernement de croire qu’un plus grand nombre d’agriculteurs s’organiseront pour planter des hévéas à l’avenir. Comme la main-d’œuvre est bon marché, le Cambodge jouit d’un avantage comparatif s’agissant de la culture d’hévéas. Le nouveau marché du bois de caoutchouc permet aux exploitants de récolter deux produits, le bois et le latex. L’expansion des périmètres permettra de créer des emplois rémunérateurs pour un grand nombre d’agriculteurs et d’augmenter les revenus agricoles à des niveaux dépassant de loin le seuil de la pauvreté.

251.    La gestion des concessions forestières : Depuis la cinquième réunion du Groupe consultatif, le GRC a fait des progrès considérables dans ses efforts pour assurer la gestion durable des ressources forestières. Par souci d’améliorer le rendement des concessionnaires qui pratiquent la foresterie commerciale, le GRC a pris un train de mesures rigoureuses, y compris la suspension de la coupe du bois à partir du 1er janvier 2002, jusqu’à ce que chaque concessionnaire possède un nouveau plan de gestion forestière approuvé par le MAFF/Département des forêts, plan négociable qui doit être conforme aux normes internationales et se situer dans le modèle d’un accord d’investissement et de gestion forestière conclu avec le GRC. Toute société qui ne répond pas à ces exigences est passible d’une résiliation totale de ses contrats.

4.4.2    LE SECTEUR INDUSTRIEL

252.    Le plan d’action pour le développement industriel 1998-2003 élaboré par le GRC, s’articule sur deux axes : la mise en valeur d’industries orientées sur les exportations et le développement de la production de biens de substitution aux importations, portant sur certains biens de consommation choisis. Ces objectifs seront réalisés par la promotion : (i) des industries à forte intensité de main-d’œuvre, (ii) des industries basées sur les ressources naturelles, (iii) des petites et moyennes entreprises, (iv) des agro-industries, (v) du transfert de technologies et de l’amélioration de la qualité des produits industriels, (vi) de la création de zones industrielles et (vii) du développement de la production de biens de substitution aux importations, s’agissant de biens de consommation choisis.

253.    La promotion d’industries manufacturières à forte concentration de main-d’œuvre  continuera de se focaliser sur le sous-secteur des textiles et de la confection de vêtements, domaine dans lequel l’offre de main-d’œuvre, tout particulièrement des effectifs de sexe féminin, est la clé de la compétitivité en raison du bon rapport coût-efficacité. Cependant, le gouvernement se rend compte que, pour maintenir et augmenter sa part du marché dans un environnement international de plus en plus compétitif, il faut absolument améliorer la qualité des produits et augmenter la productivité grâce à des améliorations effectuées au niveau de la technologie et de la gestion. Il y a également lieu de favoriser de meilleures relations industrielles dans les confins du cadre juridique établi et d’étudier les moyens d’augmenter l’effet multiplicateur de la confection des vêtements. À l’heure actuelle, le secteur du vêtement dépend pour la plupart des opérations de coupe, de confection et de façonnage, alors que les tissus et les accessoires (fermetures à glissière, boutons, fil) sont importés, les intrants achetés localement se limitant aux services de transport et de dédouanement, ainsi qu’aux services de type technique nécessaires au fonctionnement des usines et leur construction.

254.    Afin de diversifier la base des exportations axée sur les industries manufacturières, le gouvernement encouragera la production de jouets, que ce soit sous licence ou sous forme d’investissement étranger direct. Ce genre de confection est considéré comme étant bien adapté au Cambodge, étant donné son offre relativement importante de main-d’œuvre peu spécialisée. Second domaine qui sera mis en avant, c’est l’assemblage de produits électroniques, l’ensemble des pièces et des composants étant, dans un premier temps, importés.

255.    La promotion des industries basées sur les ressources naturelles focalisera sur l’identification et l’exploitation des possibilités qui existent de transformer des ressources naturelles, y compris les ressources minérales non métalliques, les forêts et les pêches. Le développement de l’élevage d’animaux et de poissons pourrait offrir une source de matières premières dont ont besoin les installations de retraitement. Cependant, la principale zone d’intérêt dans ce domaine, c’est l’emploi des ressources non métalliques qui entrent dans la fabrication de matériaux de construction.

256.    En ce qui concerne les industries à petite échelle et la production de marchandises artisanales, le gouvernement a l’intention de donner la priorité à la promotion d’articles d’artisanat traditionnels pour le marché du tourisme, en zone rurale comme en milieu urbain. Un autre domaine susceptible d’expansion, c’est la production du tabac à petite échelle, car les producteurs seraient en mesure d’augmenter l’offre de matières premières disponibles aux gros manufacturiers. Cependant, le succès de ces entreprises dépendra de leur capacité à assurer la qualité du produit sur le long terme. Par ailleurs, il faudra prévoir à leur intention des facilités de micro-crédit, car en ce moment ils n’ont pas d’autre accès au crédit que des prêteurs d’argent qui pratiquent des taux d’intérêt élevés.

257.    La stratégie centrale pour le développement de l’agro-industrie comprend l’octroi de terrains, à long terme et assorti de conditions de faveur, à des sociétés nationales et étrangères et des mesures pour favoriser la participation des petits propriétaires fonciers qui auront la possibilité de pratiquer des cultures sous contrat pour les usines de transformation implantées dans la région. La poursuite des initiatives dans le domaine de l’agro-industrie nécessitera une étroite coordination entre le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, le ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche et les autorités locales, ainsi qu’un apport d’assistance technique pour évaluer à fond le potentiel du développement. Le renforcement des liens économiques entre l’agriculture et l’industrie, dans le contexte d’une gestion environnementale rationnelle, est considéré comme un facteur indispensable à la création d’emplois et à la génération de revenus.

258.    Pour promouvoir le transfert des technologies et assurer l’amélioration des produits, il faut que le ministère de l’Industrie élabore et mette en œuvre un système de contrôle de la qualité pour les produits destinés à l’exportation, afin d’assurer le respect des normes internationalement reconnues. D’autre part, le transfert des technologies exigera que le GRC élabore un cadre juridique et réglementaire adapté pour protéger les droits d’auteur, les marques de commerce, etc.

259.    La création de zones industrielles a pour but de faciliter le développement des exportations et de créer des emplois grâce à la mise en place d’une infrastructure de qualité et des installations nécessaires pour stimuler l’investissement. De telles zones aménagées en banlieue de Phnom Penh et de Sihanoukville sont destinées à offrir des services de transport et de communication, d’électricité et d’adduction d’eau, la gestion des déchets, des équipements éducatifs et sanitaires, des centres commerciaux, ainsi que des facilités de dédouanement simplifiées au maximum et la possibilité d’importer franc de droit les intrants d’entreprise. La concentration spatiale d’entreprises orientées sur les exportations promet de créer une véritable pépinière d’entreprises propice à l’échange d’idées et d’expériences. D’autre part, ces dispositions permettraient d’assurer un meilleur contrôle des impacts que certaines entreprises précises peuvent avoir sur l’environnement. D’autres régions qui sont envisagées comme sites de zones industrielles/zones franches de transformation pour l'exportation comprennent Koh Kong, Battambang (près de la frontière thaïlandaise) et Banteay Meanchey (la province la plus peuplée). Grâce à des financements extérieurs, le gouvernement mènera des études de faisabilité au cours de la mise en œuvre du Deuxième plan de développement socio-économique et, là où la faisabilité est démontrée, il procédera à l’élaboration détaillée de projets et à la mise en œuvre.

260.    La promotion de la production de biens de substitution aux importations, s’agissant de biens de consommation choisis, sera concrétisée seulement après avoir procédé à une analyse sérieuse de la question, afin de déterminer si l’entreprise proposée a de réelles chances d’être bien positionnée par rapport à la concurrence à l’échelle internationale.

261.    En général, le gouvernement apportera son soutien au développement industriel à grande échelle au moyen des initiatives suivantes : (i) encourager l’expansion du secteur des PME, surtout en offrant des dispositions de financement à moyen et à long terme, (ii) améliorer le rendement des entreprises publiques au moyen de la corporatisation et de la privatisation, (iii) endiguer le flux de produits importés illégalement, (iv) réduire les obstacles à l’exportation, notamment les taxes à l’exportation et les carences en matière de services de facilitation du commerce (p. ex. l’octroi de licences), (v) réduire les obstacles à l’importation des intrants des entreprises, (vi) garantir la protection des industries naissantes dans certains cas bien déterminés, (vii) resserrer les liens entre les PME elles-mêmes et entre les PME et les grosses industries, (viii)  créer un centre national de productivité destiné à aider les petites et les moyennes entreprises à augmenter leur productivité et à réduire leurs coûts de production, (ix) établir un institut national des normes qui veillera à ce que la qualité des produits corresponde aux normes régionales et internationales, (x) mettre en place un laboratoire national avec la capacité technique de faire l’analyse matérielle, physique, chimique, microbiologique et mécanique des produits, permettant de juger de la qualité des produits et de leur conformité à d’autres spécifications, (xi) créer un bureau de droits de propriété industrielle destiné à protéger les nouveaux produits, les nouvelles conceptions de produit et les nouvelles technologiques contre la reproduction illégale, (xii) encourager la formation professionnelle à l’intérieur du pays et à l’étranger et (xiii) renforcer le cadre juridique s’agissant des lois sur les usines, les zones industrielles, les brevets et le design industriel, les poids et mesures et la sécurité au travail.

262.    Les organisations du secteur privé joueront un rôle clé pour ce qui est d’identifier les possibilités et les contraintes se manifestant dans le domaine du développement industriel,  de participer aux processus d’élaboration des politiques et de surveillance, ainsi que de susciter des investissements privés, nationaux et étrangers.

263.    Le secteur des mines : Jusqu’à présent, les études géologiques et les prospections minérales indiquent qu’il existe environ 133 gisements minéraux, dont le profil se dresse comme suit : 26 gisements de fer et de ferro-alliages (le fer, le manganèse), 15 dépôts de métaux communs (la bauxite et le cuivre), 21 dépôts de métaux précieux (l’or), 51 lits de minéraux industriels (le grès, le phosphate et le sable siliceux), 14 gisements de pierres précieuses et de pierres ornementales (le rubis, le saphir, le marbre, le pagodite) et 6 bassins houillers, sans compter des gîtes de matériaux de construction. Les minéraux industriels constituent une source importante de matières premières dont ont besoin des industries à base de produits minéraux, notamment les usines de ciment et d’engrais phosphatés. Les matériaux de construction, par exemple le sable, l’argile, le gravier et la pierre concassée élaborée à partir du granite et d’autres formations rocheuses, sont les matières premières utilisées par les industries du bâtiment et de la construction, sans compter les travaux publics (ponts et chaussées). La mise en valeur du secteur minéral constitue un  élément important du développement socio-économique, tout particulièrement en tant que source de matières premières pour les industries à base de produits minéraux. Cependant, le développement de ce secteur nécessitera la participation d’investisseurs autant nationaux qu’étrangers. La loi sur la gestion et la prospection des minéraux (Law on Mineral Management and Exploration) a été promulguée en juillet 2001, et il est à espérer que la mise en vigueur de cette loi encouragera les sociétés minières tant nationales qu’étrangères à s’investir dans le secteur minéral au Cambodge.

4.4.3    LE TOURISME

264.    Étant donné le vaste patrimoine culturel et naturel dont est doté le Cambodge, la politique en matière du tourisme sera axée sur le tourisme culturel et écologique, tout en veillant à la mise en valeur durable de l’environnement culturel et naturel, sans pour autant freiner le développement. Il est effectivement très important de trouver l’équilibre s’agissant d’assurer une gestion efficace et rentable qui est tout à la fois synonyme de protection et de développement, ce qui passe par l’élaboration d’un plan de zonage pour le développement du tourisme qui garantit une saine gestion du secteur.

265.    Le Cambodge recèle de sites historiques. Les temples d’Angkor constituent un patrimoine mondial d’une valeur inestimable, qui appartient à l’ensemble de l’humanité. Il y a lieu d’élaborer un plan directeur approprié pour la restauration, la mise en valeur et la protection de ce patrimoine. L’aménagement de cette région avance plutôt lentement. À l’heure actuelle, il n’existe qu’une signalisation routière rudimentaire. Les lieux d’aisance et d’autres services pour les visiteurs ne sont pas nombreux. Il convient de mener à terme aussi rapidement que possible les travaux relatifs au plan directeur, initiative qui comprendra l’élaboration du schéma d’aménagement de la région et la diffusion de celui-ci aux investisseurs privés en vue d’obtenir leur participation.

266.    Outre la région d’Angkor, il existe d’autres destinations de tourisme culturel et écologique : le plateau de Koulen, le temple de Kos Ker et le temple de Preah Vihear. Citons également la résidence de Ta Mok, à Anlong Veng, qui a le potentiel d’être mise en valeur comme site historique intéressant pour les touristes. Ces différents pôles d’attraction méritent aussi d’être présentés comme zones d’intérêt culturel, historique ou écologique, caractéristiques qui ne sont pas l’apanage d’Angkor. De plus, le lac Tonlé Sap présente un excellent potentiel pour le développement du tourisme écologique, notamment le refuge d’oiseaux aquatiques et les villages de pêcheurs. Quant à la région centrale du pays, mentionnons le complexe des temples de Sambo Prey Kuk, maintenant desservi par une route.

267.    L’aéroport de Siem Reap a besoin d’être agrandi le plus vite possible afin de faire face aux demandes d’ordre technique, opération qui concerne tant l’aire d’atterrissage que l’aérogare des passages. Plusieurs compagnies aériennes ont exprimé leur désir d’organiser des vols directs à destination de Siem Reap, mais elles sont bloquées parce que l’aéroport de Siem Riep ne répond pas tout à fait aux critères techniques internationalement reconnus. Il y a également besoin de développer davantage d’autres éléments d’infrastructure dans la région, notamment l’approvisionnement en eau et en électricité, le besoin dans le secteur de l’électricité étant légèrement plus pressant.

268.    Il y a lieu de mener à terme le plus rapidement possible les travaux de voirie sur la route qui rejoint Siem Reap et Kampong Thom et celle reliant Poïpet et Siem Reap. La construction sur un tronçon de 17 km entre Rolous et la ville de Siem Reap, avec financement japonais, a déjà accomplie, alors que la correspondance Kompong Thom – Siem Reap a accusé un retard.

269.    Le deuxième pôle d’attraction touristique au Cambodge, c’est la capitale, Phnom Penh. Cette ville constitue également le centre commercial et industriel du pays. Phnom Penh et ses environs offrent un excellent potentiel comme destinations touristiques, avec des atouts comme les paysages riverains, le mont Preah Raja Trop, le mont Chiso, les zones de production artisanales, d’orfèvrerie et de tissage de paillassons, sans oublier le musée du génocide, d’importance historique. À l’heure actuelle, les travaux d’expansion sur l’aéroport de Pochentong progressent bien. Une fois ces travaux d’agrandissement terminés, l’aéroport pourra recevoir des aéronefs Boeing 747 ou Airbus 340 en partance des grandes villes d’Asie-Pacifique, de l’Amérique et de l’Europe. Une fois la Route nationale 1 qui relie le Viêt-Nam et Phnom Penh, sera complètement achevée et opérationnelle et que la possibilité de faire des excursions en bateau entre le Viêt-Nam, Phnom Penh et Siem Reap sera mise en place, Phnom Penh se hissera au rang de centre commercial touristique du pays, rivalisant avec la zone Siem Reap / Angkor.

270.    La troisième zone est la région côtière, où l’amarrage d’un paquebot de croisière a permis de vérifier le potentiel de ce genre de tourisme. Un projet de mise en valeur du port, financé grâce à un prêt de 40 millions de dollars EU consenti par le gouvernement du Japon, est déjà en cours d’exécution. Toutefois, outre la réhabilitation et la mise en valeur du port, le gouvernement aimerait aménager un port destiné au tourisme, où de grands paquebots de ligne pourront mouiller l’ancre ; cette installation comprendra un bâtiment d’accueil pour passagers et un point de contrôle des passeports.

271.    L’orientation de la politique du gouvernement relative à la culture et aux beaux-arts consiste à enrichir la culture nationale de manière à soutenir l’expansion des services et la création de possibilités d’emploi, ce qui contribuera à atteindre l’objectif national visant le soulagement de la pauvreté. La mise en valeur des ressources culturelles du Cambodge, surtout les temples d’Angkor, site qui attire de plus en plus de touristes, est une priorité du GRC non seulement comme objectif de développement socio-culturel, mais aussi en raison du potentiel économique générateur de revenus que recèlent ces lieux historiques. Pour assurer la conservation et la mise en valeur de la culture nationale, il y a lieu de voir à ce que d’autres emplacements de temples anciens soient réhabilités et transformés en zones de tourisme culturel. Le ministère de la Culture et des Beaux-arts privilégie la réhabilitation d’infrastructures culturelles comme l’Université royale des Beaux-arts, afin de contribuer au développement des ressources humaines ; la restauration et la conservation de divers temples anciens ; la réparation, la rénovation et la modernisation du Musée national et de la Bibliothèque nationale.

4.4.4        LE COMMERCE

272.    Les travaux permettant au Cambodge d’accéder à l’OMC sont déjà bien avancés. Cependant, un petit pays en voie de développement comme le Cambodge trouve très difficile de répondre aux exigences afférentes à cette démarche. Il nous faut manifestement une assistance technique dans plusieurs domaines : le cadre législatif, les procédures d’évaluation, l’évaluation de la politique commerciale et la remise de rapports, l’analyse de l’impact exercé par la protection commerciale.

273.    Malgré l’ouverture du commerce, de nombreux obstacles persistent, tarifaires et autres. Les obstacles non tarifaires qui freinent le commerce tirent leur origine dans divers frais liés à des formalités administratives (souvent non officielles) ; ils s’expliquent aussi par la nécessité pour le pays de se conformer aux normes internationales de travail comme condition d’accéder au marché international. S’il est vrai que l’administration des douanes a été améliorée considérablement ces dernières années, l’établissement d’un système formel de facilitation du commerce à faible coût se heurte à de nombreuses difficultés. Primo, la fonction administrative est déconcertante, étant donné les frontières perméables entre le Cambodge et les trois pays voisins et son long littoral ponctué de nombreux estuaires et de criques. Secundo, les différents arrangements touchant les échanges (exigences en matière de règles d’origine, arrangements commerciaux préférentiels au sein de l’ASEAN) viennent compliquer cette tâche. Tertio, le cadre institutionnel de contrôle à la frontière est opaque, les mandats confiés aux différents organismes étant embrouillés. Quarto, les ressources limitées entravent l’administration des douanes, empêchant celle-ci d’exercer les fonctions qui lui sont dévolues. Les salaires des fonctionnaires sont très faibles, les installations matérielles de soutien inadéquates, et les systèmes de gestion de l’information laissent à désirer. Ces difficultés se traduisent par des pots-de-vin élevés, d’importantes opérations de contrebande, des délais de dédouanement et de traitement imprévisibles, sans compter une  perception de droits de douane bien inférieure au chiffre que laisse supposer le barème officiel.

274.    Outre les difficultés liées à la facilitation du commerce « extérieur », des obstacles « au-delà de la frontière » (par exemple le transport et l’information commerciale) ont également un effet dissuasif sur l’exportation. Les frais d’expédition au Cambodge sont les plus élevés de la région, revenant quatre fois plus cher que le coût de l’acheminement d’un volume comparable en Thaïlande. La solution à ce problème passe par la surveillance attentive des frais imposés aux utilisateurs ou de la perception de péages pour financer les travaux de maintenance et de construction des routes. Il en est également de même de la taxe sur le carburant. Une assistance technique est nécessaire pour étudier les répercussions qu’ont de telles options en fait de stratégies de collecte de fonds et le partage du financement routier à l’échelle locale.

275.    Le riz est une importante source de nourriture pour la plupart des familles en milieu rural. Or, une évolution des mentalités est en cours : le riz est considéré, non plus comme une source de sécurité alimentaire, mais comme une denrée entrant dans l’échange, donc une source de revenu. Le commerce du riz, tant à l’intérieur du pays qu’avec les pays frontaliers, est actuellement freiné par la piètre qualité des infrastructures de transport. De plus, les frais de traitement des exportations et de « facilitation » font que les exportations de riz sont grevées d’une lourde taxe. La simulation des impacts sur la pauvreté indique qu’il y a lieu d’améliorer deux éléments importants entrant dans la technologie de la production du riz (le décorticage du riz paddy et la réduction de pertes après la récolte), afin de baisser les coûts liés aux transactions et d’améliorer les moyens de subsistance des Cambodgiens vivant dans l’indigence. Il convient de dénoncer dans le détail ces frais illicites, afin de réduire les contraintes qui pèsent sur les exportateurs actuels et futurs du riz.

276.    La diversification de l’agriculture, en vue de diminuer la dépendance du riz, se développe de plus en plus. Les principaux obstacles s’opposant à la mise en valeur de pratiques agricoles non axées sur le riz sont à toutes fins utiles les mêmes que ceux affectant la riziculture : une mauvaise infrastructure pour le transport, un coût énergétique élevé, de faibles systèmes d’information, une méfiance ancestrale entre les vendeurs et les acheteurs, un accès au crédit inadéquat et un faible niveau de compétences en matière d’entrepreneuriat. La demande de produits agricoles spécialisés est en plein essor – épices, fines herbes, fruits tropicaux de spécialité, graines de sésame et huiles essentielles – ce qui offre au Cambodge la possibilité de développer le marché. Pour y arriver, il faut agir sur plusieurs fonts : Il convient, d’une part, de renforcer les capacités institutionnelles du ministère du Commerce et, d’autre part, de mettre à la disposition des petits exploitants agricoles et les opérateurs d’entreprises de transformation des produits, une assistance technique sous forme de vulgarisation. Cette mesure pourrait comprendre des initiatives d’animation menant à la formation de coopératives réunissant des personnes intéressées par la commercialisation, la technologie et l’achat d’intrants.

277.    La production artisanale a subi le coup des années de conflits civils et de guerre, bouleversements qui ont rompu la chaîne traditionnelle du transfert de compétences et de motifs. Il manque aux artisans des informations d’importance capitale sur la demande, les normes de qualité et les tendances du marché. Comme c’est le cas pour la diversification de l’agriculture, une assistance technique est nécessaire pour identifier les obstacles s’opposant à la diffusion de l’information sur le marché, de même que les sources de telles données. Il convient en outre d’encourager la formation de coopératives réunissant les personnes qui ont un intérêt commun s’agissant de la commercialisation, de la technologie et des sources d’intrants.

278.    La mise en valeur des ressources halieutiques se butte à l’intervention d’agences gouvernementales dans presque tous les aspects des opérations du marché. Pour que le secteur de la pêche soit compétitif et sensible au marché, il faudra remanier la culture organisationnelle du secteur, afin de stimuler les opérations axées sur le marché. Il faut réglementer les régimes de gestion, en vue de contrôler la pêche excessive. Le concours d’experts est nécessaire principalement en deux domaines : la commercialisation et la distribution des produits de la pêche, d’une part, et la gestion des ressources halieutiques, d’autre part. S’agissant de la gestion, il faut une assistance technique pour étudier les encouragements à l’exploitation à court terme, les zones de pêche en copropriété qui ne font pas l’objet de réglementation et l’attribution transparente de l’accès aux zones de pêche. De plus, il serait utile de disposer d’experts susceptibles d’élaborer un système réglementaire régissant les exportations destinées aux États‑Unis et à l’Union européenne et d’aider les secteurs privé et public à se constituer ensemble une vision stratégique à long terme vis-à-vis du secteur de la pêche.

279.    La croissance des exportations de vêtements a été spectaculaire au cours des dernières années. Selon les rapports, ce secteur emploie environ 160 000 personnes. Cet essor traduit l’heureuse combinaison de plusieurs facteurs : l’accès (quoique limité) aux marchés américains et européens actuellement très restrictifs (dont l’autorisation prendra fin en 2005), un environnement accueillant sur le plan de la politique et des coûts de revient compétitifs. S’agissant des États-Unis, l’accès préférentiel signifie que le Cambodge jouit d’un certain accès à un marché rigoureusement contrôlé. Si, en vertu du système généralisé des préférences (SGP), le Cambodge a la possibilité de vendre sur le marché américain un grand nombre d’articles assujettis à des droits de douane et à des contingentements, il faut préciser que les vêtements – articles que le Cambodge exporte – bénéficient des tarifs de la nation la plus favorisé. Dans ce domaine, le Cambodge s’est montré particulièrement compétitif et des quotas sont désormais fixés. Quant à l’Union européenne, selon les accords préférentiels, il s’avère que le Cambodge est en mesure d’exporter des articles en franchise de droits et taxes et sans limite de quantité tant qu’il satisfait les exigences relatives aux règles d’origine. Cependant, dans la plupart des cas, le Cambodge n’est pas en mesure de satisfaire à ces exigences, étant donné le développement jusqu’ici faible de son industrie textile. Toujours est‑il que le Cambodge produit une importante gamme d’articles sous des conditions suffisamment compétitives, si bien qu’ils peuvent se vendre sur le marché du Royaume-Uni sans concession.

280.    Le tourisme s’accroît à un rythme supérieur à 30 % par an. Le défi qui se pose à cette industrie consiste à définir les rôles et les compétences relevant du gouvernement et des exploitants privés en ce qui concerne les statistiques de l’industrie, la promotion, la formation, la reconnaissance professionnelle et les frais d’entrée imposés pour des attractions « singulières » comme les temples d’Angkor. Une assistance technique est surtout nécessaire dans les domaines suivants : la collecte et l’analyse des données liées au tourisme ; une évaluation attentive des bénéfices nets du tourisme réalisés par le Cambodge et le potentiel à long terme de cette industrie ; l’élaboration d’une stratégie de développement du tourisme applicable à l’ensemble des principales parties prenantes, s’appuyant sur des partenariats privé-public qui ont déjà fait leurs preuves, notamment le Groupe de travail pour le tourisme. En liaison avec la stratégie en matière de développement du tourisme, il convient, d’une part, d’identifier les investissements nécessaires pour stimuler l’épanouissement du tourisme régional et national, ainsi que l’écotourisme – autant de domaines qui promettent d’aider les pauvres et, d’autre part, de définir le rôle qui revient de droit au gouvernement s’agissant de la réglementation, de la détermination du montant des droits d’entrée, de l’établissement de normes et de la collecte de statistiques relatives à l’industrie.

281.    L’exportation de main-d’œuvre est une option importante dans la lutte contre la pauvreté, que pratiquent plusieurs pays voisins du Cambodge, notamment les Philippines, le Sri Lanka, la Thaïlande et le Viêt-nam. La politique du Gouvernement Royal consiste à favoriser à titre officiel l’exportation de main-d’œuvre, dans une perspective de mieux-être, de formation professionnelle, de réduction de chômage et d’augmentation des recettes publiques. Plusieurs facteurs viennent gêner l’exportation de travailleurs, notamment la sous-scolarisation et une faible connaissance de langues étrangères, un marché toujours plus compétitif dans le secteur, ainsi que des tracasseries au niveau des exigences réglementaires et administratives. Il faut relever le défi qui se pose au gouvernement et qui consiste à élaborer des politiques et des règlements appropriés et parvenir à des accords bilatéraux dont les coûts ne sont pas prohibitifs, mais qui assurent une protection adéquate des intérêts des travailleurs qui se rendent à l’étranger. Une assistance technique est nécessaire dans ces domaines ; il est à espérer que les spécialistes en la matière auront une expérience considérable dans la région s’agissant de la mise en valeur du marché de travail et de l’élaboration de règlements.

282.    La technologie de l’information promet d’être un outil efficace permettant à l’ensemble des secteurs susmentionnés d’adopter des systèmes plus productifs. De nombreux jeunes Cambodgiens sont en train de se spécialiser dans des activités basées sur cette technologie. Dans certains cas, des systèmes de technologie informationnelle s’utilisent pour transmettre des renseignements sur les marchés, ce qui permet d’expédier le transfert d’articles d’artisanat produits dans des villages se trouvant loin des centres urbains. Dans d’autres cas, des Cambodgiens traitent des données en provenance d’autres pays, ce qui leur permet effectivement d’exporter des services de traitement de données.

283.    Pour profiter au maximum du marché mondial en constante évolution, le Cambodge doit entreprendre des actions interdépendantes à trois volets : améliorer de façon significative l’accès au marché, y adjoindre un programme cohérent d’assistance technique et de renforcement des capacités et assurer en permanence la réforme et le redressement des politiques nationales.

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