4.5 LES INFRASTRUCTURES PHYSIQUES

4.5.1    LES TRANSPORTS

284.    L’objectif du gouvernement pour le secteur des transports consiste à établir un réseau de transport efficace (à faible coût et compétitif), susceptible de soutenir la croissance économique, la lutte contre la pauvreté, la coopération régionale et la mondialisation. Pour le moyen terme, l

e gouvernement s’est fixé les objectifs suivants pour le secteur des transports : réhabiliter, entretenir et élargir l’infrastructure des transports, afin de faciliter l’intégration du marché et de maximiser le commerce, tout particulièrement au niveau de la région, en accordant la priorité au développement rural, aux routes intérieures et internationales et aux installations de tourisme. Spécifiquement, les priorités à moyen terme du GRC s’articulent sur les axes suivants : (i) R

éhabilitation et réfection des principales routes nationales, afin d’améliorer l’accès au réseau de transport terrestre sur l’ensemble du territoire ; (ii) Amélioration de l’efficacité de l’utilisation des infrastructures existantes et des institutions, ainsi que des performances opérationnelles ; (iii) Construction des correspondances routières avec les pays voisins, de façon à ouvrir la voie au commerce international et au tourisme ; (iv) Augmentation des recettes générées par le secteur des transports, afin de couvrir les frais sans cesse plus importants d’entretien et d’exploitation ; (v) Renforcement de la capacité institutionnelle pour ce qui est de la planification et de la gestion ; et (vi) Encouragement de la participation du secteur privé au financement du développement de l’infrastructure des transports.

285.    LE TRANSPORT ROUTIER : Dans le secteur de la voirie, la première priorité du GRC vise la réhabilitation du réseau routier et le renforcement de ses capacités en matière d’exploitation et de maintenance des voies publiques. La réhabilitation du réseau routier se heurte à un problème de taille, soit le grand nombre de passages de cours d’eau, problème qui se pose tout particulièrement sur les principales artères nationales. Bon nombre des ponts existants ont une capacité de charge inférieure à 20 tonnes, et des effondrements ne sont pas rares. Le plan d’ensemble pour la voirie comporte trois objectifs principaux : (i) réhabiliter et reconstruire les principales routes nationales, améliorant ainsi le transport terrestre sur l’ensemble du territoire ; (ii) construire des correspondances routières avec les pays voisins, afin d’ouvrir au commerce international et au tourisme certaines régions enclavées du pays ; et (iii) élaborer un programme permanent d’entretien des routes, afin de s’assurer que les investissements placés dans la réhabilitation et la reconstruction de la voirie procurent des bienfaits durables.

286.    En 2001-2002, une assistance extérieure a été obtenue pour la réhabilitation de 1400 km du réseau routier. De plus, la cible que le GRC s’est fixée comprend des travaux de réparation urgente et de réhabilitation ponctuelle portant sur 4800 km supplémentaires du réseau routier. En priorité, il s’agira des routes nationales principales / secondaires reliant Phnom Penh aux capitales provinciales, ensuite 2000 km du réseau routier national qui relie directement les provinces entre elles et permet la correspondance entre les petites collectivités et les agglomérations plus importantes. Les activités prévues renforceront le lien qui existe entre les trois principales zones économiques dans lesquelles le pays est partagé aux fins de la planification des transports : (i) la zone touristique, formée par le triangle Siem Reap – Preah Vihear – Kompong Thom ; (ii) la zone industrielle, définie par l’ensemble de la zone côtière nord du pays ; et (iii) la zone d’agro-industrie et d’écotourisme, qui englobe la région à l’est du Mékong, y compris Rattanakiri et Mondulkiri.

287.    Le gouvernement se rend compte que la situation géographique du Cambodge présente des possibilités stratégiques pour faire du pays une plaque tournante régionale du transport dans la grande sous-région du Mékong. Pour le gouvernement, une question hautement prioritaire consiste à augmenter davantage l’échange commercial, surtout au sein de l’ASEAN, et à améliorer les réseaux transfrontaliers. Le budget sera mis à contribution au maximum pour financer le coût local des programmes relatifs à la voirie ou aux chemins de fer du pays, soit à titre individuel, soit en parallèle avec des organismes internationaux. De plus, le GRC évaluera l’opportunité de recourir au financement de programmes régionaux relatifs à l’infrastructure, grâce à la participation du secteur privé, comme cela a été fait pour l’aéroport international, la route nationale 4 et le pont de Koh Kong. La reconstruction de la RN6 se poursuivra en vue de lier par voie routière la région de Siem Reap / Angkor à Poïpet et à la frontière thaïlando-cambodgienne, ainsi qu’à Phnom Penh, ce qui contribuera à augmenter les afflux de touristes passant sur cet itinéraire. Les routes régionales seront améliorées, et la réfection de la RN1 et de la RN5 constituera la première phase de la route Hochiminhville – Phnom Penh – Bangkok, qui traversera le Cambodge. La RN7 sera réhabilitée pour relier le sud du Laos avec Phnom Penh et Sihanoukville via la RN4, sans compter la construction du pont enjambant le Mékong à la hauteur de Kampong Cham, avec le soutien du gouvernement nippon. La RN48 sera réhabilitée pour relier Sihanoukville, au cœur de la zone industrielle et commerciale du pays, au port de Bangkok et aux autres principaux ports internationaux de la région, ce qui facilitera le transport de marchandises. Cette artère présente un excellent potentiel en ce qui concerne l’expansion du commerce régional. Dans le cadre d’arrangements de coopération économique entre le Cambodge et la Thaïlande, plusieurs routes secondaires et provinciales seront réhabilitées pour assurer la correspondance avec la frontière thaïlando-cambodgienne (les RN 56, 57, 58, 59, 68, 69, 64, etc.) La réhabilitation des routes nationales 78, 76a, 78a, 78b, 76, 72, ainsi que des routes provinciales (PR303a et 303b) dans les provinces de Rattanakiri et de Mondulkiri ouvriront de nouvelles possibilités pour faciliter le transport des marchandises et la circulation au niveau des frontières, ce qui favorisera le développement du commerce international et du tourisme s’agissant d’accords bilatéraux de coopération socio-économique dans la grande sous-région du Mékong.

288.    D’autres projets immédiats comprennent la préparation d’études techniques pour évaluer les besoins et les priorités en matière de nouvelles routes de liaison et la création de brigades de maintenance des ponts et chaussées, afin de garantir le fonctionnement durable et l’application des mesures de sécurité routière. Parallèlement à ces investissements proposés, le GRC mettra l’accent sur la création d’emplois pendant l’exécution de ces projets, en raison de leurs procédés de construction à forte intensité de main-d’œuvre.

289.    La création et la mise sur pied d’un fonds adéquat pour l’entretien routier est indispensable, afin que le Cambodge puisse tirer pleinement profit de cet élément d’actif qui existe déjà et assurer la pérennité du réseau routier. Sous ce rapport, le gouvernement veillera à s’assurer que l’entretien du réseau routier, y compris les ponts et les bacs transporteurs, sera financé grâce aux droits d’immatriculation des véhicules, aux péages, aux frais de transit international, aux prélèvements sur le carburant et à d’autres taxes ou droits connexes. La création et l’instauration de coûts unitaires normalisés aux fins de la préparation des projets et des bases de données sectorielles tenant compte de la nature des éléments d’actif, de l’âge, de l’état et des antécédents en fait d’entretien, permettront d’élaborer une stratégie pour faire face aux coûts récurrents

290.    Les priorités en matière d’investissement s’agissant des ports et des voies navigables intérieures comprennent la réhabilitation des dragues pour permettre le dragage régulier de toutes les principales voies navigables, la réhabilitation et l’expansion du port en eau profonde de Sihanoukville. Un plan directeur relatif à ce projet a été réalisé et  le stade de mise en œuvre est actuellement en cours de préparation, grâce au soutien financier du gouvernement du Japon. Des travaux de réfection supplémentaires pour le port fluvial de Phnom Penh et l’amélioration de plusieurs ports intérieurs fluviaux ou lacustres, y compris la réfection des bacs transporteurs existants, figurent également parmi les priorités. La création d’établissements financièrement autonomes pour détenir le titre de propriété, gérer et entretenir les ports internationaux de Phnom Penh, de Sihanoukville et de Koh Kong et aider les provinces à créer des mécanismes à autofinancement local pour aménager et entretenir les ports intérieurs, est à l’étude avec le secteur privé. D’autres projets portent sur : la mise au point d’une politique nationale relative aux ports ; l’établissement d’agences d’entretien, notamment pour les voies navigables et les ports ; et la mise en place d’une base de données complète pour exécuter les études prospectives nécessaires.

291.    Le gouvernement est également désireux de créer des établissements financièrement autonomes pour détenir le titre de propriété, gérer et entretenir les ports internationaux de Phnom Penh, de Sihanoukville et de Koh Kong au moyen des mécanismes à autofinancement créés localement. D’autres projets portent sur : la mise au point d’une politique nationale relative aux ports ; l’établissement d’agences d’entretien, notamment pour les voies navigables et les ports ; et la mise en place d’une base de données complète pour exécuter les études prospectives nécessaires. Le GRC envisage de mettre en valeur et d’entretenir les installations portuaires et d’améliorer le port de Sihanoukville au moyen de la construction d’un nouveau quai pour la manutention des cargaisons (400 m de long), l’expansion du quai pour conteneurs (160m), la construction d’un terminal à conteneurs de 60 000 m², la mise en place d’un portique à conteneurs de quai. Ces aménagements s’accompagneront d’une amélioration des routes, de l’approvisionnement en électricité et de l’éclairage dans la zone portuaire.

292.    Le réseau des chemins de fer a toujours été un élément d’actif indispensable ; outre qu’il a subi de grands dommages, il est très sous-utilisé. Une priorité immédiate du GRC vise l’élaboration de normes de rendement et d’un cadre réglementaire ayant pour but de faciliter l’expansion de l’investissement privé dans l’ensemble du secteur des transports. À l’heure actuelle, le cadre réglementaire pour la participation privée à des domaines spécifiques comme le réseau des chemins de fer manque de précision. La ligne sud du chemin de fer entre Phnom Penh et le port de Sihanoukville doit faire l’objet de nouveaux travaux de réhabilitation pour réduire les coûts de fonctionnement trop élevés et lui permettre vraiment d’être en concurrence avec le transport routier. La faisabilité de réhabiliter la ligne nord, y compris le tronçon manquant jusqu’à la frontière thaïlandaise, sera étudiée. Il faudra prévoir davantage de matériel roulant et assurer l’entretien de la voie pour assurer un niveau de service adéquat à mesure de l’accroissement du trafic ferroviaire. Il convient aussi de signaler la nécessité de réhabiliter le matériel roulant existant, d’améliorer les dispositifs de signalisation, d’élaborer des normes d’efficacité et d’assurer la gestion du recouvrement des coûts.

293.    La disponibilité des services de l’aviation civile est un préalable nécessaire au développement du secteur du tourisme, secteur qui a un important effet multiplicateur sur l’économie. Le Cadre de développement de l’aviation civile (Civil Aviation Development Framework [CADF]) oriente les actions du gouvernement et s’articule autour de la mise en place immédiate de ce qui suit : le cadre réglementaire dans le respect des normes internationales pour la sécurité, l’exploitation et la sûreté ; les services de navigation aérienne, de communication, de navigation, de surveillance et de météorologie ; la mise en valeur des aéroports nationaux ; et le renforcement des capacités institutionnelles pour la planification et la gestion. Ce cadre porte en outre sur l’efficacité des mesures réglementaires et sur l’octroi des permis, la promotion de la compétition et le refus des situations de monopole, la sécurité des consommateurs et le respect par les exploitants aériens des normes nationales de sécurité, techniques et environnemen­tales. Le CADF actuel a besoin d’être actualisé, ce qui exigera le soutien de partenaires extérieurs. Il faut aussi améliorer et élargir les aéroports nationaux dans les provinces Stung Treng, Rattanakiri et Mondulkiri, dans le nord. L’installation des systèmes de communications / navigation / surveillance – Gestion du trafic aérien (CNS/ATM) s’impose de façon pressante. L’aéroport de Pochentong a été progressivement modernisé en vertu du contrat actuel de construction – exploitation – transfert (BOT). Il faut également réaménager l’aéroport international de Siem Reap, afin de faire face à la circulation aérienne croissante que connaît cette région (celle des temples d’Angkor), sans oublier l’aéroport de Sihanoukville.

294.    Quant au gouvernement, il interviendra strictement pour s’assurer que les marchés fonctionnent correctement en réglementant l’entrée au marché et en octroyant des permis d’exploitation des systèmes de transport. Ces mesures assureront la promotion de la compétition et le refus des situations de monopole. L’objectif consiste à assurer la sécurité des consommateurs et à faire respecter davantage les normes nationales de sûreté, techniques et environnementales par les exploitants aériens. Les fournisseurs de services de transport services seront autorisés à personnaliser leurs services à la clientèle, dans la mesure où ils se conforment aux prescriptions législatives et réglementaires conçues pour assurer la protection de la santé et de la sécurité des consommateurs et des travailleurs, ainsi que le respect de l’environnement.

295.    Pour assurer la mise en œuvre de ces initiatives dans de bonnes conditions, il est indispensable que le ministère des Travaux publics et du Transport (MTPT) ait les moyens de mener à bien ses politiques de moyen terme. De plus, il faudra prendre des mesures pour affermir et élargir les institutions du secteur, de façon à augmenter l’ampleur des options possibles en matière de politique. Grâce à une aide extérieure, le gouvernement appuiera les efforts en vue d’améliorer la capacité du secteur public à définir, à préparer, à mettre en œuvre et à coordonner les priorités en matière de politique et d’investissement. Le MTPT mettre également à contribution, grâce à l’assistance étrangère, une étude de transport multimodal portant sur l’ensemble du secteur du transport, ce qui devrait aboutir à la formulation d’une politique complète à long terme pour les transports.

296.    Pour réaliser ce plan relatif à la réhabilitation et la mise en valeur de l’infrastructure de la voirie nationale, des investissements publics, des prêts, des investissements du secteur privé sous forme de contrats de construction – exploitation – transfert (BOT) seront mis à contribution.

4.5.2    LA GESTION DES RESSOURCES HYDRAULIQUES ET L’ASSAINISSEMENT

297.    Le secteur des ressources hydrauliques joue un rôle important dans la mise en œuvre des politiques du gouvernement et s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre la pauvreté grâce à la mise en place de systèmes d’irrigation pour la riziculture et l’approvisionnement en eau potable pour les habitants des villes et des zones rurales. Chaque année, environ 475 000 milliards de mètres cubes d’eau arrosent le Cambodge, pour se déverser dans la mer. En raison des installations limitées pour entreposer cette eau, il n’y a que peu d’options disponibles pendant la saison sèche pour l’irrigation d’appoint nécessaire à la production agricole et pour l’approvisionnement en eau potable. Les inondations, les sécheresses et une mauvaise utilisation de la nappe phréatique portent atteinte aux revenus et à la santé de la population, ce qui diffère l’atteinte des objectifs de la stratégie de lutte contre la pauvreté. Un avant-projet de la Loi sur l’eau a été approuvé par le Conseil des Ministres et est en passe d’être présenté au Parlement pour adoption.

298.    Les objectifs du GRC pour les ressources hydrauliques, l’irrigation, l’approvisionne­ment en eau et l’assainissement, comprennent les points suivants :

  1. Porter les périmètres irrigables de 16,62 % à 20 %, au moyen du stockage de l’eau pendant la saison des pluies, ce qui permettra une double récolte, d’où un accroissement des possibilités d’emploi et de revenu pour les habitants des zones rurales ;

  2. Être un fer de lance dans l’assainissement, la conservation de l’eau, le développement des ressources hydrauliques pour le bien de la population, au moyen de systèmes de drainage et de digues de protection ;

  3. Étudier les eaux de surface et les eaux souterraines, afin d’assurer que la quantité et la qualité de l’eau sont gérées d’une manière intégrée et qu’il existe un équilibre entre la demande et la disponibilité de l’eau ; 

  4. Améliorer les prévisions météorologiques et hydrologiques et diffuser en temps opportun des alertes en cas de catastrophes naturelles – typhons, inondations, sécheresses – à l’intention de tous les citoyens.

299.    Pour mettre en œuvre les stratégies susmentionnées, le plan d’action 2001 à 2005 se profile comme suit : 

  • La météorologie : Augmenter la collecte de données, mettre sur pied le système d’information géographique et disséminer des informations sur l’importance du secteur de la météorologie ; implanter des stations d’observation synoptique et établir un réseau radar comprenant 24 postes ; améliorer / implanter 29 postes agro-météorologiques ; améliorer / implanter 274 pluviomètres.

  • L’hydrologie : Améliorer la collecte de données hydrologiques, implanter un système d’information géographique et disséminer des informations sur l’importance du secteur de l’hydrologie ; implanter / améliorer 60 postes hydrologiques ; installer 30 postes pour analyser la qualité de l’eau et les écoulements d’eaux usées.

  • Étude des bassins hydrographiques : Étudier les problèmes relatifs à la stabilité des rives, des cours d’eau et des canaux dans le Royaume du Cambodge ; et améliorer / implanter des ouvrages de soutènement des rives dans les villes ou les régions menacées.

  • La gestion des eaux de surface potentielles : Établir les plans et construire des barrages en rivière, à usages multiples, notamment à Stung Prek Thnot, Stung Komchay, Stung Pursat, Stung Battambang, Stung Ateay, Stung Meteuk, Stung Piphot, Stung Sen, Stung Sekong et Stung Sesan, ainsi que le barrage hydroélectrique de Kirirom ; faire le relevé des principales zones de pentes et de bassins versants et planifier la mise en valeur de celles-ci ; préparer des plans de distribution des ressources hydrauliques en fonction des besoins évalués dans les différentes régions ; mettre en place un mécanisme permettant la participation du public à l’élaboration des plans et à la mise en valeur des ressources hydrauliques.

  • Ouvrages destinés aux systèmes d’irrigation : Améliorer l’inventaire des systèmes d’irrigation existants ; veiller à la réhabilitation et à la conception des systèmes de drainage et de défense contre les inondations ; réhabiliter l’existant en matière de systèmes d’irrigation et de stations de pompage pour assurer un débit d’irrigation suffisant ; et créer des comités d’agriculteurs utilisateurs de l’eau dans toutes les localités où des systèmes d’irrigation ont été achevés.

  • L’approvisionnement en eau et les eaux usées : Préparer des cartes des eaux souterraines ; augmenter la capacité d’approvisionnement en eau dans les provinces ; et planifier des systèmes de drainage et d’écoulement des eaux usées pour les provinces et les villes.

  • Le développement des ressources humaines : Augmenter et transférer les nouvelles technologies aux services techniques pour améliorer les connaissances du personnel et disséminer des éléments d’information pertinents ; et former le personnel en fonction de la spécialisation de chaque division technique.

  • La préparation de textes législatifs et l’adoption de normes pour la gestion des ressources hydrauliques : Préparer le projet de loi sur la gestion des ressources hydrauliques, qui sera transmis au Conseil des Ministres pour approbation ; élaborer une politique pour les ressources hydrauliques ; préparer les stratégies pour les ressources hydrauliques ; mettre au point un projet de sous-décret portant délivrance de permis d’utilisation de l’eau, de permis de vidange d’eaux usées, de permis de forage d’eau souterraine et de permis d’exercer des activités dans le cadre de la défense contre les inondations ; et préparer un projet de cahier de charges pour la vidange d’eaux usées et des normes pour l’eau potable.

4.5.3    L’ÉNERGIE

LE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

300.    La Stratégie du secteur énergétique du Cambodge (2001 à 2005) expose les priorités et un important programme d’investissement, afin de baisser les tarifs et d’assurer un approvisionnement sûr en électricité à un bien plus grand nombre de Cambodgiens. Le programme d’investissement en énergie comporte trois volets : (i) la mise au point d’un quadrillage de production et de transmission reliant les grandes centrales électriques entre Phnom Penh et les capitales provinciales ; (ii) un plan relatif à l’électrification des villes en province, afin de réhabiliter l’approvisionnement ; et (iii) le développement et la réalisation d’un projet d’électrification rurale. Les travaux touchant la réhabilitation et l’expansion de l’approvisionnement en électricité de Phnom Penh se poursuivent. À l’heure actuelle, le réseau de distribution à Phnom Penh compte 100 000 abonnés. La capacité de production sera augmentée grâce à une interconnexion provenant du Viêt-nam et, d’ici cinq ans, grâce à une nouvelle centrale à cycle mixte comprenant un générateur à turbine à gaz qui sera implantée à Sihanoukville. Ces améliorations assureront un approvisionnement fiable en électricité aux zones périphériques de Phnom Penh.

301.    Le quadrillage national de production et de transmission : Un programme pour créer un quadrillage national de production et de transmission a été entamé en 2000. La première phase de ce programme prévoit la construction d’une ligne de transmission entre le Viêt-Nam et Phnom Penh, traversant la province de Takéo. La deuxième phase consiste à implanter une ligne de transmission entre la province de Kampot et celle de Takéo, tandis que la troisième phase prévoit une ligne de transmission allant de Sihanoukville à la province de Kampot. Ce quadrillage permettra d’implanter des centrales électriques à Sihanoukville, afin d’assurer la distribution dans les villes provinciales se trouvant entre Sihanoukville et Phnom Penh, tout en augmentant la capacité disponible à Phnom Penh. Grâce à l’implantation d’une centrale à Sihanoukville, qu’il est envisagé d’alimenter au carburant, il sera possible de diminuer le recours au transport sur le Mékong, ce qui diminuera par le même coup le risque de déversements accidentels de pétrole et d’atteintes à l’environnement. La partie de cette ligne de transmission allant de Phnom Penh à la frontière vietnamienne en passant par la province de Takéo, sera implantée en premier, afin de pouvoir importer de l’électricité du Viêt‑nam d’ici l’an 2003. L’interconnexion de 220 KV en provenance du Viêt-nam permettra d’alimenter les localités dans le sud du pays, tout en augmentant la capacité disponible à Phnom Penh. Un plan quinquennal d’électrification rurale, qui portera également sur les sources d’énergie renouvelables, sera également élaboré. Le coût total de cette première tranche du projet relatif à l’électrification rurale est estimé à 89 millions de dollars EU. Une autre ligne de transmission de 115 KV par interconnexion est également prévue entre la Thaïlande et les provinces de Banteay Meanchey, Battambang et Siem Reap, à l’appui du programme d’électrification provinciale et rurale. Les plans prévoient également la mise en valeur d’un  projet d’hydroélectricité à Kamchay, qui s’étendra par la suite à Stung Battambang, à Stung Atay et à Russy Chrum.

302.    La Loi sur l’électricité : La Loi sur l’électricité a été adoptée, créant la Régie de l’électricité du Cambodge (RÉC), un organisme indépendant de réglementation pour le secteur de l’électricité. La RÉC sera chargé de l’établissement des tarifs, de l’octroi de permis à tous les fournisseurs d’électricité ; elle définira les normes énergétiques du pays et veillera à ce qu’elles soient respectées. Les fournisseurs privés et les producteurs indépendants d’électricité sont encouragés à participer à la mise en œuvre du plan de développement énergétique. Les performances techniques et opérationnelles du RÉC sont en voie d’amélioration grâce au renforcement intensif des capacités, afin de lui permettre de développer les spécialisations techniques nécessaires et d’assurer la planification, la gestion, la comptabilité et la budgétisation du secteur énergétique. La Loi sur l’électricité assure un équilibre entre le besoin d’assurer aux investisseurs un bon rendement du capital investi et celui de garantir les tarifs le plus bas possible.

303.    Le développement de l’hydroélectricité : Des décisions relatives à l’ampleur et au rythme de développement de l’hydroélectricité seront prises dans un cadre qui examine attentivement les coûts et les avantages de cette démarche. La première étape consiste à mener des études de faisabilité des sites potentiels. Un appui supplémentaire de la part des bailleurs de fonds est recherché pour formuler des projets à fins multiples, solides au point de vue technique et économique, ayant un rendement optimal, et pour renforcer la capacité de planification de ces programmes / projets. Outre la réhabilitation du projet hydroélectrique de Kirirom, un projet de 12 mégawatts déjà en cours, un projet hydroélectrique de Kamchay, dans le sud du Cambodge, ayant une capacité installée d’environ 120 mégawatts, est actuellement à l’étude. Un certain nombre de projets hydroélectriques de petite échelle sont considérés à titre prioritaire pour l’approvisionnement local, par exemple les projets de Stung Battambang (60 mégawatts), de Prek Thnot, de Stung Chinit et de Sambo. Le potentiel total de production des tributaires du Mékong est estimé, avec des risques minimaux pour l’environnement, à 2200 mégawatts, puissance à laquelle il convient d’ajouter encore 1000 mégawatts générés à partir de différentes rivières en dehors du bassin du Mékong.

304.    Le financement du secteur : Pour ce qui est du financement du secteur énergétique, le GRC encourage le financement provenant du secteur privé et recherche des crédits à des conditions de faveur de la part de bailleurs multilatéraux et bilatéraux, dans le but de générer les fonds nécessaires pour l’expansion du secteur énergétique au moindre coût. Il est vrai que, pour le moment, les recettes ne couvrent que partiellement l’ensemble des coûts, mais le financement de l’expansion du secteur de l’énergie est fondé sur le principe du recouvrement intégral des coûts. L’objectif du GRC en ce qui concerne le secteur énergétique, c’est d’atteindre un niveau de recettes correspondant au total des coûts de fonctionnement et d’entretien des installations, y compris le remplacement des biens d’équipement. À cette fin, un remaniement du barème de tarifs pour abonnés de catégories différentes est envisagé, afin d’encourager l’efficacité et la conservation énergétique, tout en intensifiant les efforts pour attirer une plus grande participation du secteur privé au développement énergétique.

4.5.4    POSTES, TÉLÉCOMMUNICATIONS ET SERVICES NATIONAUX DE L’INFORMATION

305.    Les objectifs du GRC visent à créer un réseau commercial efficace de télécommunications à faible coût, ayant une capacité suffisante et un rayonnement conforme au plan directeur, ainsi qu’un service public efficace des postes et un réseau de radio-télédiffusion publique. À moyen terme, les objectifs consistent à : (i) créer un réseau de télé­communications d’une capacité permettant de couvrir Phnom Penh, Sihanoukville et Siem Reap et d’augmenter les services pour inclure des agglomérations urbaines dans les provinces ; (ii) élaborer des normes nationales régissant la conception, l’implantation et le fonctionnement de tous les services de télécommunications ; (iii) renforcer la structure organisationnelle et les capacités institutionnelles des postes, afin d’améliorer la prestation ; et (iv) élargir le réseau de télévision et de radiodiffusion. Le développement du secteur dépend d’autres remaniements du cadre réglementaire et juridique des télécom­munications et d’une utilisation plus efficace des prestations offertes par les services des postes et de l’information. Le renforcement du cadre stratégique attirera un plus grand nombre d’investissements privés, d’où des possibilités de financement et des ressources techniques supplémentaires. La réorganisation des services postaux et de l’information, tout particulièrement au moyen d’une ré-allocation des ressources, de façon à en tirer le meilleur parti, est une condition requise pour attirer d’autres investissements importants en capital. Quant aux services nationaux de l’information, il est prévu d’assurer la continuité et l’expansion d’une presse indépendante, d’étendre le rayonnement des réseaux de radio et de télévision et d’en améliorer l’efficacité.

306.    Les télécommunications : Au cours des cinq prochaines années, le MPTC prévoit de mettre en route ''Cambodia Telecom (CT)'', de réhabiliter et d’élargir les réseaux d’abonnés téléphoniques de Phnom Penh et d’implanter une liaison par faisceaux hertziens entre : (i) Kampong Cham – Phnom Penh – Takéo – Kampot – Sihanoukville ; (ii) Kampong Cham – Kampong Thom – Siem Reap – Sisophon ; (iii) Kampong Cham – Kratie – Stung Treng ; (iv) Mondulkiri, Païlin, Préah Vihear, Udom Mean Chey. Dans le cadre de cette liaison, il est prévu d’installer une station centrale de commande de distribution (15 000 lignes) à Phnom Penh et le rayonnement du réseau jusqu’à Poïpet, Banteay Meanchey, Battambang, Pursat, Kampong Chhnang, Neak Loeung, Svay Rieng et Bavet. Cette mesure vise à assurer une capacité adéquate et le rayonnement du réseau, de sorte qu’il y ait au moins une ligne par 100 personnes pour l’ensemble des agglomérations de Phnom Penh, Sihanoukville et Siem Reap tout en faisant bénéficier des services les noyaux urbains des autres villes en province. D’autres initiatives comprennent : la préparation et l’adoption de la Loi sur les télécommunications en vue d’assurer le cadre juridique grâce auquel cette industrie pourra se développer dans un climat de confiance ; maintenir la base de données établie du MPTC et y incorporer toutes les données pertinentes sur les réseaux existants, ce qui permettra de suivre de près la demande ; la conduite des études nécessaires à l’élaboration d’un plan complet à long terme pour l’extension des réseaux jusqu’aux villes en province ; incorporer dans ce plan les priorités en matière de développement du système provincial ; la conduite d’études par CT en vue d’identifier des lieux d’implantation des projets en liaison avec les autorités d’urbanisme, en vue d’en déterminer la faisabilité et la priorité ; la création, par CT, d’unités administratives pour les achats d’équipement, de fournitures et du matériel, ainsi que la mise en place de systèmes adaptés de comptabilité et de suivi pour la réhabilitation et les réseaux nouvellement établis dans différentes localités ; élaborer un code national des normes et des pratiques pour la conception, la construction et l’exploitation de l’ensemble des systèmes de télécommunication et des modalités pour le service client. CT prendra des dispositions pour la formation continue, le transfert de connaissances techniques, administratives et opérationnelles aux membres du personnel de CT et aux exploitants des systèmes en province. Le MPTC veillera à la coordination à tous les niveaux auprès des bailleurs de fonds en ce qui concerne l’élaboration des plans, les projets d’étude et le financement, afin d’éviter les doubles emplois, en vue d’obtenir et de mettre en valeur les ressources nécessaires pour réhabiliter et élargir les réseaux, jusqu’au moment où les ressources permettent de réhabiliter et d’étendre les réseaux.

307.    Les postes : Parmi les visées du GRC au cours des cinq prochaines années, citons les actions suivantes : (i) renforcer les structures organisationnelles et les capacités institutionnelles, afin d’assurer une prestation efficace de services ; (ii) mettre sur pied des unités administratives pour l’achat de l’équipement, des fournitures et du matériel ; (iii) adopter des systèmes appropriés de comptabilité et de suivi ; (iv) créer une base de données sur tous les éléments d’actif matériel et de main-d’œuvre, à titre d’instrument de planification de l’entretien, de la formation et de la ré-affectation des effectifs ; (v) conduire des études permettant d’analyser les besoins, en vue d’améliorer les services postaux et d’en faire bénéficier les communes ; (vi) encourager la compétition dans le domaine du transport de courrier en vrac à destination et en provenance des provinces. Dans l’exercice de son mandat, le MPTC veillera à ce que les financements consentis arrivent à bon port et qu’ils soient correctement gérés, en vue de pérenniser les installations qui auront été implantées. Il sera demandé aux exploitants des télécommunications dans le cadre des postes de payer des redevances commerciales.

308.    Les services nationaux de l’information : Le GRC a pris l’engagement d’assurer l’entretien et l’expansion d’une presse indépendante, d’étendre le rayonnement des réseaux de radio et de télévision, tout en en améliorant l’efficacité. Il prévoit d’améliorer le matériel essentiel et de renforcer les capacités techniques, grâce à la formation permanente, en cours d’emploi et à l’étranger, et ceci afin d’assurer l’extension des réseaux de télévision pour atteindre les provinces qui ne bénéficient pas encore de ces services.

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