4.6 D’AUTRES PRIORITÉS TRANS-SECTORIELLES

4.6.1    LE DÉVELOPPEMENT RURAL

309.    La stratégie envisagée pour le GRC pour faciliter le développement rural englobe les impératifs suivants : (i) promouvoir la décentralisation de la planification, du financement et de la mise en œuvre des projets et programmes de développement rural; (ii) faciliter une approche intégrée du développement rural qui soit participative, axée sur la zone d’intervention et multi-sectorielle ; (iii) offrir, à toutes les instances administratives, un forum pour le dialogue et les actions conjointes entre les services gouvernementaux, entre le GRC et la société civile, établissant un équilibre entre l’autorité verticale exercée par les ministères opérationnels et celle des administrations locales; et (iv) identifier, mobiliser et exploiter les avantages comparatifs et les capacités appropriées au sein du gouvernement, de la société civile, du secteur privé, des agences internationales et locales, ainsi que dans les communautés rurales elles-mêmes, pour tout ce qui touche au développement.

310.    Au cours des cinq prochaines années, le ministère du Développement rural s’attachera à atteindre les objectifs suivants: :

- Le renforcement institutionnel et le développement des ressources humaines : Les institutions au niveau central seront renforcées et réaménagées. Le MDR a récemment créé deux nouveaux services : le Département des routes rurales et le Département de la valorisation des minorités ethniques. Il continuera de renforcer sa structure institutionnelle; de ce fait, une grande priorité sera accordée au renforcement des capacités des ressources humaines au sein du ministère.

- Le renforcement des capacités des institutions locales : Les structures institutionnelles du MDR au niveau des provinces et à des échelons inférieurs seront renforcées, de façon à développer leurs capacités actuellement assez limitées s’agissant des programmes relatifs au développement rural qui viennent appuyer la politique de décentralisation du GRC. En vertu de la politique du gouvernement en matière de décentralisation, les villages sont tenus de créer des Comités pour le développement villageois (Village Development Committees [VDC]), comités qui constitueront l’unité de gestion administrative de base au niveau des collectivités. Les VDC sont considérés comme le fondement d’une approche à base communautaire, clé de voûte d’un développement rural participatif et durable. Renforcer les capacités des VDC, pour qu’elles participent efficacement au processus de développement, est, selon le gouvernement, un besoin impérieux et une priorité.

- Les besoins minimaux de base et les indicateurs : Pour répondre aux impératifs des zones les plus défavorisées, orienter de manière appropriée les programmes de développement rural et assurer l’implantation des routes, des écoles, des centres de santé, des puits, des réservoirs et des systèmes d’irrigation dont les communautés rurales ont besoin, il faut recueillir et analyser des données en vertu du programme « besoins minimaux de base ». Ces données seront traitées au moyen d’une méthodologie de planification intégrée de l’accessibilité en milieu rural. Le MDR a élaboré un projet permettant de conduire une enquête sur les besoins minimaux de base sur tout le territoire, mettant à contribution la méthodologie qui vient d’être mentionnée.

- L’amélioration des routes et du transport en milieu rural : La mise en valeur des routes en milieu rural est une grande priorité pour le GRC. La construction de routes rurales favorisera une augmentation de la production agricole, soit en étendant la superficie des terres arables, soit en intensifiant l’utilisation des terres existantes, ce qui permettra de profiter de nouveaux débouchés du marché, de consolider les liens entre les activités agricoles et non agricoles dans les zones rurales mêmes et entre les zones rurales et urbaines. Il sera plus facile pour les habitants de communautés rurales d’avoir accès aux services de l’éducation et de soins de santé, ainsi qu’à l’eau, grâce à des routes de raccordement qui relieront ces communautés aux agglomérations urbaines. Au cours des cinq prochaines années, le ministère du Développement rural envisage de réhabiliter et d’entretenir 21 195 kilomètres de routes rurales, dont 15 195 kilomètres de chaussées en latérite et 6000 kilomètres de routes en terre compactée.

- L’eau potable et l’assainissement de l’environnement : Le MDR mettra à exécution un plan relatif au développement de l’approvisionnement en eau en milieu rural, qui permettra à environ 3,8 millions d’habitants de ces zones d’avoir accès à de l’eau potable d’ici la fin de 2005. Pour réaliser cet objectif, il faudra installer environ 44 700 nouveaux puits. Le MDR envisage également de réparer 6800 puits à pompe manuelle, excaver 415 nouvelles fosses-réservoirs (50 m x 30 m x 3 m) pour l’irrigation et de vidanger 650 fosses-réserves existantes. Outre son initiative visant l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable, le MRD prévoit d’implanter des installations d’assainissement environnemental permettant de desservir 1,9 millions de personnes supplémentaires en milieu rural d’ici 2005. L’atteinte de cet objectif en matière d’assainissement nécessitera la construction de 124 000 latrines, soit 24 800 par année. Les latrines seront implantées sur une base de partage des coûts, l’initiative s’appuyant sur un programme d’information / de sensibilisation des populations en matière d’hygiène et de techniques d’assainissement.

- L’expansion de l’irrigation à petite échelle : L’expansion des systèmes d’irrigation à petite échelle est un élément important de la stratégie de développement rural intégrée poursuivie par le GRC. Cependant, pour réussir la mise en œuvre de ces projets, certains coûts devront être supportés par les populations locales. Le GRC souhaite que l’exploitation et la maintenance soient assurées au niveau des collectivités locales. Pour assurer une allocation et une utilisation efficaces des eaux d’irrigation, les fonctions d’exploitation et de maintenance de ces systèmes seront confiées à des groupes et à des associations d’utilisateurs de l’eau issus des communautés rurales mêmes.

- La promotion de la sécurité alimentaire universelle : Un objectif important du Gouvernement Royal consiste à assurer la sécurité alimentaire pour tous les Cambodgiens. Dans cette optique, le gouvernement propose son soutien pour améliorer la production agricole des propriétaires de petites parcelles de terrain. D’ici 2005, le MDR mènera à bien un plan de développement conçu pour favoriser les programmes intégrés de sécurité alimentaire pour les ménages, programmes qui porteront sur les cultures de remplacement ayant un meilleur rendement, la transformation en aval des produits agricoles, l’élevage, l’aquaculture à petite échelle et la création de sources d’énergie de remplacement. Les familles en milieu rural seront activement encouragées à se livrer à des activités génératrices de revenus.

- Le développement économique en milieu rural : L’ouverture du crédit sera élargie, la formation professionnelle et le développement de petites entreprises seront encouragés. Les activités de promotion agricole et commerciale sont freinées à l’heure actuelle du fait que les agriculteurs et les exploitants de petites entreprises en milieu rural ont du mal à se procurer du crédit. Actuellement, ceux qui désirent emprunter de l’argent sont obligés de payer des taux d’intérêts élevés, se situant 10 à 25 % par mois, sur des prêts consentis dans le secteur agricole, tandis que les prêts en nature pour l’achat d’engrais sont généralement remboursables au double de la valeur au bout de 3 ou 4 mois, l’équivalent d’un taux d’intérêt de 20 à 25 % par mois. Dans les communautés rurales, les trois sources de revenus les plus importantes sont le commerce, l’agriculture et le travail rémunéré. Pendant la saison morte pour l’agriculture, les entreprises de petite envergure constituent la principale source d’emploi pour les agriculteurs. Cependant, ces petites entreprises ont besoin de facilités de crédit afin de créer des emplois. Le MDR prendra des mesures qui permettront d’assurer la disponibilité du crédit dont ont besoin les petites entreprises en milieu rural.

- La mise en valeur des communautés rurales nécessitera la prestation de formation professionnelle sur place, ce qui permettra aux habitants locaux de participer efficacement et de contribuer au développement de petites entreprises en milieu rural, favorisant ainsi l’amélioration du secteur agricole. Le MDR ouvrira des centres régionaux de formation professionnelle à Takéo et dans d’autres régions. En parallèle, une collaboration plus étroite s’installera entre le MDR et les fournisseurs de programmes de crédit, tout particulièrement dans les pôles d’entreprise se trouvant dans les provinces de Prey Veng et de Svay Rieng, où le MDR prendra la relève lorsque la mission PRASAC aura tiré à sa fin. Mentionnons aussi les liens de collaboration plus étroits qui uniront le MDR et l’AFD, dans le cadre d’un programme pour revitaliser l’industrie de sériciculture dans la province de Siem Reap.

- La préservation des ressources naturelles et la protection de l’environnement : Les activités dans le cadre du développement rural peuvent avoir un effet positif ou négatif sur l’environnement. La protection des ressources naturelles est un objectif du GRC, non seulement en raison de l’importance de celles-ci pour le pays en général, mais encore parce que les populations rurales dépendent fortement du milieu naturel s’agissant de la culture non irriguée, des produits forestiers, etc. Le ministère du développement rural veillera, le plus tôt possible, à l’élaboration d’un programme intégré relatif à la préservation des ressources naturelles et à la protection de l’environnement.

311.    Le programme SEILA : Comme cela a déjà été souligné dans la partie 2, l’adoption, en 2001, de la Loi sur l’administration des communes et les élections communales tenues en février 2002 constituent des jalons importants, alors que le Cambodge entre dans une nouvelle ère de démocratisation à la base. Parallèlement, le Comité national pour le soutien des communes (National Committee for Support to Communes/Sangkats [NCSC]) et le Département de l’administration locale (Department of Local Administration [DoLA]) au sein du ministère de l’Intérieur, ont été créés. Ces organismes sont chargés d’élaborer le cadre réglementaire décentralisé et de coordonner le soutien apporté aux conseils communaux. Anticipant l’évolution de ces événements, la deuxième phase (2001-2005) du programme SEILA a été reformulée en tant que cadre pour la mobilisation et la coordination des apports d’aide. Les efforts sont désormais orientés en vue de soutenir les réformes en matière de décentralisation et de déconcentration opérées par le Gouvernement Royal.

312.    En partant d’une base de 12 provinces et de 509 communes à la fin de 2001, le programme SEILA étendra l’envergure du soutien qu’il offre pour inclure 17 provinces en 2002. D’ici 2005, il est prévu d’atteindre 1216 communes, 71 % des provinces / municipalités et 85 % de l’ensemble des communes / sangkats en milieu rural. L’exercice financier qui se rattache à ce programme se fait sur une base annuelle et intégrée. L’ensemble des ressources techniques et financières mobilisées dans le cadre du programme SEILA sera transmis systématiquement aux ministères, aux provinces et aux conseils de commune / sangkat en fonction de leurs priorités stratégiques et de leurs compétences institutionnelles, ce qui permettra de combler des lacunes financières importantes qui existent dans le cadre budgétaire général de ces entités. Au cours de la période 2001-2002, un partenariat stratégique solide s’est développé entre le programme SEILA, le NCSC et ses sous-comités, ainsi qu’avec le DoLA, si bien que le programme SEILA, en collaboration avec d’autres programmes soutenus par des bailleurs de fonds, est la source d’un fort pourcentage des ressources techniques et financières nécessaires à l’élaboration des cadres réglementaires, à la conception de formations suivies destinées aux autorités provinciales et aux conseils de commune / sangkat, de même que des ressources nécessaires à la mise en œuvre du renforcement des capacités et des initiatives d’investissement aux niveaux national, provincial et communal.

313.    Le Gouvernement Royal est convaincu que le programme SEILA, conçu en tant que cadre de mobilisation des ressources consacrées au soutien des réformes opérées en matière de décentralisation et de déconcentration et conjugué au processus annuel intégré de programmation, a fait les preuves de son efficacité. Par souci de respecter et de soutenir l’institutionnalisation de ces réformes par le truchement des autorités nationales compétentes, les ressources dégagées dans le cadre du programme SEILA et provenant de divers partenariats avec des institutions financières internationales, des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, des organisations non gouvernementales nationales et internationales, ont permis la mise en œuvre de ces réformes et ont donné appui à un cadre appartenant à l’État, qui s’étend aux niveaux national, provincial et communal. Programme qui porte bien son nom, SEILA a jeté le fondement sur lequel pourront s’établir des processus d’institutionnalisation à long terme.

314.    Le Fonds social : Le Gouvernement Royal, avec l’assistance de ses partenaires extérieurs pour le développement, s’est engagé à lutter contre la pauvreté et à promouvoir le développement socio-économique du Royaume. Cet objectif en matière de développement que poursuit le Gouvernement Royal est en train d’être atteint au moyen de divers programmes et projets qui mettent à contribution diverses méthodologies et qui se concentrent sur divers domaines. L’un des programmes importants entrepris par le Gouvernement Royal, c’est la constitution du Fonds social du Royaume du Cambodge (Social Fund of the Kingdom of Cambodia [SFKC]).

315.    Conformément à son plan de travail, le SFKC aura écoulé, d’ici la fin de 2002, le reliquat de son capital de la Phase II, ainsi que les crédits supplémentaires consentis pour secours à la suite des inondations. Cette aide est dispensée sous forme de dons en espèces ou en nature, de façon à solliciter une plus grande participation de la part des membres des communautés, à favoriser leur prise en charge des sous-projets et des installations y afférentes, ainsi qu’à renforcer leur capacité à utiliser correctement et à entretenir les nouvelles installations. Grâce au renforcement des capacités des populations, il est prévu que le projet portera fruit pendant longtemps. Le SFKC recherche des financements s’élevant à environ 100 millions de dollars US, ce qui lui permettra de face aux besoins urgents et prioritaires de la population et de donner suite à plus de 5000 demandes relatives à des sous-projets qui lui ont été soumises, le tout pour contribuer à la lutte contre la pauvreté et à matérialiser les politiques en matière de développement rural définies par le Gouvernement Royal du Cambodge.

4.6.2    L’ENVIRONNEMENT ET LA CONSERVATION

316.    Le ministère de l’Environnement (MEnv) a pour mandat général de gérer, de conserver et de protéger, d’une manière efficace et durable sur le plan écologique, l’environnement et les ressources naturelles du Cambodge, ce qui lui permettra de contribuer à la lutte contre la pauvreté à l’échelle nationale. Dans le moyen terme, le MEnv s’est fixé les objectifs suivants : (i) mettre en valeur la gestion des zones côtières ; (ii) réduire la pollution dans les zones urbaines et industrielles ; (iii) renforcer la gestion des zones protégées, (iv) améliorer la gestion des concessions forestières, (v) améliorer la gestion de l’écosystème du Tonlé Sap ; et (vi) renforcer la capacité des institutions centrales s’agissant de planification en matière de l’environnement.

317.    Les efforts que déploie le MEnv en vue de la protection de l’environnement et des ressources naturelles sont orientés par quatre impératifs. En premier lieu, il faut reconnaître le lien qui existe entre la lutte contre la pauvreté et l’environnement. La sauvegarde de l’environnement passe entre autres par la création d’avenues de développement économique pour les habitants pauvres en milieu rural. La dégradation des ressources naturelles s’explique en partie par une exploitation peu rationnelle de ces ressources par les habitants pauvres en milieu rural qui, eux, ne cherchent qu’à satisfaire leurs besoins fondamentaux. La réduction de la pauvreté est donc une condition requise pour assurer le développement durable du Cambodge. Deuxièmement, il y a lieu de reconnaître toute l’importance des collectivités. Des interventions structurées visant à donner aux populations les compétences nécessaires pour gérer la base de ressources naturelles dont ils dépendent pour survivre constitue la façon la plus efficace d’assurer la gestion durable de ces ressources. Ensuite, il convient de reconnaître la nécessité du renforcement des capacités institutionnelles. Le MEnv et les autres organismes publics qui s’occupent de la gestion environnementale ne disposent pas encore des compétences techniques nécessaires pour protéger, préserver et gérer efficacement l’environnement au Cambodge. Enfin, il est impératif d’insister sur l’importance d’adopter une approche intégrée s’agissant de la planification environnementale. Les enjeux mettant en cause l’environnement sont de nature trans-sectorielle ; un grand nombre d’institutions différentes, dans l’exercice de leur mandat, ont un impact sur l’environnement. Le MEnv encouragera l’adoption d’une approche intégrée et multidisciplinaire en matière de gestion de l’environnement. Les impératifs qui viennent d’être énumérés serviront de cadre à nos efforts dans l’administration des priorités définies par le MEnv pour l’environnement.

318.    Étant donné que la protection et la gestion efficaces de l’environnement et des ressources naturelles intéressent de nombreux secteurs, bon nombre des initiatives préconisées par le gouvernement en vue de protéger l’environnement et de gérer les impacts environnementaux sont intégrées aux priorités en matière d’investissement et de politique définies dans d’autres secteurs. Il y a lieu de suivre la mise en œuvre de l’ensemble des projets relatifs aux investissements publics, afin de s’assurer que cette mise en œuvre est respectueuse de l’environnement et de renforcer les liens entre la planification du développement et la protection environnementale. Il faut également veiller à ce que des évaluations de l’impact sur l’environnement et des procédés de vérification de conformité soient incorporés dans la sélection préliminaire des projets. Une grande priorité du GRC consiste à renforcer la capacité du MEnv pour ce qui est de planifier et de mettre à exécution des politiques et des projets, de suivre, de faire valoir et de renforcer la conformité aux textes de lois existants relatifs à l’environnement. Le MEnv encouragera la participation des membres du public aux mesures de protection environnementale et de gestion des ressources naturelles, ce qui leur permettra de fournir des renseignements et de participer au processus décisionnel dans ce domaine.

4.6.3    LE DÉMINAGE

319.    Au cours des trois prochaines années, le Régie cambodgienne de déminage et d’aide aux victimes (Cambodian Mine Action and Victim Assistance Authority [CMAA]) mettra en œuvre et s’appuiera sur un train de procédures, de procédés et de pratiques conçus pour que les activités de déminage menées au Royaume du Cambodge soient sécuritaires, bien coordonnées et bien planifiées, et qu’elles s’effectuent dans le respect des normes nationales et des conventions internationales.

320.    Les principaux éléments du plan de travail de la CMAA en 2002, qui a été diffusé aux différents partenaires en janvier 2002, se dressent comme suit :

  • Élaborer une stratégie nationale de déminage pour le moyen et le long terme qui tient compte entre autres des éléments d’information recueillis au moyen de l’Enquête sur les impacts, niveau 1, dont l’achèvement est prévu en 2002.

  • Coordonner l’ensemble des actions de déminage avec nos partenaires, y compris les ministères et les départements administratifs, la communauté internationale des bailleurs de fonds et les organisations nationales et internationales appropriées.

  • Mettre au point un cahier de charges pour le déminage au Cambodge, basé sur les normes internationales de déminage, afin de garantir que la sécurité, l’uniformité et la précision président à toutes les opérations de déminage.

  • Mettre au point un processus d’homologation et d’octroi de licences qui, allié à un processus d’assurance et de contrôle de la qualité, contribuera à maintenir le respect des normes qui s’imposent et garantira que les organisations de déminage suivent les processus de gestion et les procédures opérationnelles définis pour elles, de manière à s’assurer que les opérations de déminage sont effectuées de façon sécuritaire, efficace et rentable. Élaborer des procédures d’inspection afin de certifier au gouvernement que les impératifs en matière de dépollution ont été satisfaits avant d’autoriser la remise des terrains aux bénéficiaires. Cette combinaison de mesures d’homologation / d’octroi de permis / de suivi, qui s’accompagne de procédures d’inspection après la dépollution, donnera à la CMAA un degré acceptable de certitude que les terrains déminés ne présentent plus aucun risque pour les utilisateurs.

  • Mettre au point des lignes directrices pour aborder des questions relatives à la mise à l’essai et la mise en œuvre de nouvelles techniques de déminage.

  • Assurer le contrôle réglementaire des responsabilités qui incombe au Cambodge en vertu des différentes conventions nationales et internationales relatives au déminage et établir les rapports demandés (cf. la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnelles et la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques, ainsi que les protocoles y afférents).

  • Créer une base de données nationales sur le déminage, afin de traiter, de gérer et de diffuser des renseignements, en liaison avec un site Web sur le déminage national et un plan d’information du public.

  • Coordonner et réglementer les programmes de sensibilisation aux mines au Cambodge, au moyen de divers organes, notamment le Conseil consultatif pour la sensibilisation aux mines (Mine Awareness Advisory Board).

  • Quant à l’aide aux victimes, la Régie a confié la responsabilité de coordination au ministère des Affaires sociales, du Travail, de la Formation professionnelle et de la Réhabilitation de la jeunesse, en vertu du Prakas 308/MOSALVY, daté du 26 octobre 1999.

321.    La coordination de l’ensemble des activités de déminage continue d’être un des rôles primordiaux de la CMAA. La Régie assurera les fonctions d’agent de coordination auprès des ministères et des départements administratifs, de la communauté internationale des bailleurs de fonds et des organisations nationales et internationales compétentes, afin de garantir l’utilisation la plus efficace et la plus rentable des ressources consenties, ainsi que le suivi des questions relatives à l’attribution et l’utilisation des terres.

322.    Une importante caractéristique nouvelle du plan du travail du CMAC pour 2002, c’est l’intégration d’un plan détaillé de développement de la gestion, qui accompagne le plan opérationnel type. Un ensemble d’objectifs portant sur la gestion ministérielle, les finances, la prise en charge et les ressources humaines a été formulé, en vue d’optimiser, pour les partenaires du CMAC, le recours aux services consultatifs et aux données techniques, afin d’améliorer les pratiques et les procédures en matière de gestion. À cette fin, des objectifs, des plans d’action et des échéanciers précis ont été établis. Le plan de développement de la gestion a été réalisé à la lumière de consultations avec les différents départements et unités de déminage du CMAC, qui ont fait part de leurs besoins prioritaires pour l’année à venir, ainsi que des recommandations formulées dans le cadre des contrôles les plus récents et l’évaluation effectuée par le PNUD portant sur l’exercice financier 2001. Ce document expose les charges prioritaires relevant du siège du CMAC et des responsables d’unités de déminage, ainsi qu’un profil du rôle des conseillers techniques.

323.    L’objectif du CMAC de dépolluer au total 9,7 kilomètres carrés en 2002 s’harmonise avec la prestation de 2001, soit 9,63 kilomètres carrés, mais il serait possible de le surpasser si les nouvelles débroussailleuses arrivent du Japon comme prévu et sont mises en service pour les activités du dernier semestre de l’année. Outre les objectifs opérationnels (se rapportant à la réalisation d’un manuel, à des questions mécaniques, à l’utilisation de chiens, à la sensibilisation aux mines, à la formation, etc.), le plan opérationnel comporte des éléments bien précis sur le plan socioéconomique. Il comprend une description comparative des opérations du CMAC, en analysant les résultats de l’Enquête sur les impacts, niveau 1, et des éléments d’information contenus dans la base de données sur les victimes d’accidents de mines / UXO au Cambodge, ce qui confirme la pertinence des activités du CMAC par rapport aux besoins réels. Qui plus est, l’impact socioéconomique des opérations du CMAC est ventilé de façon à indiquer le nombre de routes, de pagodes, de points d’eau, d’écoles, de parcelles destinées à l’agriculture ou à la réinstallation, ainsi que le nom des villages et le nombre de bénéficiaires (directs et indirects).

4.6.3    LES SERVICES SOCIAUX ET COMMUNAUTAIRES

324.    Des ressources publiques supplémentaires destinées à des versements d’indemnisation et à l’aide au secteur social (dispositifs de protection) seront nécessaires pendant encore quelque temps ; il faudra veiller à l’utilisation judicieuse de ces ressources, afin de répondre aux besoins sociaux fondamentaux des membres les plus vulnérables et les plus nécessiteux de la société. Les ménages monoparentaux pauvres, les orphelins et les enfants abandonnés, les handicapés, les personnes âgées et les personnes déplacées feront l’objet d’une attention spéciale. Pour faciliter le choix des initiatives dans la lutte contre la pauvreté, le gouvernement a élaboré un système intégré d’enquêtes-ménages pour surveiller les indicateurs de pauvreté et constituer une base pour l’élaboration et la mise en œuvre de politiques anti-pauvreté. Le gouvernement est résolu à maintenir la surveillance régulière de la pauvreté au moyen d’enquêtes-ménages à usages multiples. Cette initiative est motivée par l’engagement pris de renforcer les capacités institutionnelles, afin que l’analyse de la pauvreté soit plus étroitement liée à l’élaboration des politiques et aux priorités en matière de dépenses publiques. Il convient de renforcer la surveillance et l’analyse de l’incidence de la pauvreté pour mieux comprendre les effets produits par les réformes et des investissements publics sur les personnes appartenant aux différentes catégories de revenu et selon le sexe, les groupes vulnérables (enfants abandonnés ou orphelins, familles pauvres en milieu rural, colonies de squatters dans les villes, enfants des rues, rapatriés, chômeurs et personnes sous-employées, etc.). Le ministère des Affaires sociales et du Travail a élaboré un nombre de programmes et projets qui comprennent : la création d’un centre de rééducation d’ex-travailleuses du sexe ; la mise en place d’un système d’information sur le marché du travail ; la construction de 5 centres régionaux de formation professionnelle ; la transformation d’orphelinats en centres de formation professionnelle ; la création d’un système national d’assurance pour les travailleurs ; la construction d’un centre de formation professionnelle dans la province de Takéo ; la construction et la rénovation des locaux des directions provinciales ; le renforcement des capacités pour la promotion des emplois ; la construction d’un centre national de réhabilitation dans la province de Siem Reap ; la construction et la rénovation d’un centre de réhabilitation de la jeunesse ; la construction de villages d’enfants SOS.

4.6.4    LES AFFAIRES DES FEMMES ET DES ANCIENS COMBATTANTS

325.    Les stratégies énoncées dans les programmes Neary Rattanak et « Construisons ensemble » ont été reprises et amplifiées dans un plan de cinq ans élaboré par le ministère de la Condition féminine et les Affaires des anciens combattants (MCFAAC). Le plan s’articule autour de six axes principaux: (i) inscrire les préoccupations des femmes dans le courant dominant ; (ii) la santé ; (iii) l’éducation ; (iv) la protection juridique ; (v) l’autonomie économique  et (vi) la gestion et le renforcement des capacités.

326.    Inscrire les préoccupations des femmes dans le courant dominant : L’objectif général du GRC sous ce rapport consiste à renforcer les capacités du gouvernement s’agissant de la lutte contre la pauvreté et la fonction gouvernementale, afin d’émanciper les femmes et augmenter la participation des femmes à toutes les initiatives de développement, sur la base de l’égalité et de l’équité. En voici les principaux axes ; (i) augmenter l’engagement et la capacité ; (ii) faire en sorte que les politiques soient égalitaires et tiennent compte des besoins ; (iii) augmenter la participation des femmes à la planification du développement national et local et à la fonction gouvernementale ; (iv) améliorer les capacités permettant la planification, la surveillance et l’évaluation en matière d’égalité entre les sexes ; et (v) sensibiliser le public, s’assurer de son appui.

327.    La santé : Les objectifs du GRC visent à assurer aux femmes et aux filles, aux anciens combattants et à leurs familles, la jouissance de leurs droits et l’accès aux soins de santé primaires, surtout des soins en matière d’hygiène de la reproduction, pendant toute leur vie, et cela sur la base de l’égalité et de l’équité. Les objectifs prioritaires portent sur les initiatives suivantes : (i) faire prendre conscience aux femmes, aux filles et aux anciens combattants de leur droit aux services de santé primaires, leur communiquer une connaissance de base relative à la santé primaire, surtout en rapport avec l’hygiène de la production, et la prévention et les soins de l’infection par le VIH/sida ; (ii) augmenter davantage le soutien que les responsables des institutions compétentes apportent à la facilitation de l’intégration des principes égalitaires à leurs politiques et programmes ; (iii) promouvoir le soutien d’activités relatives à l’hygiène de la reproduction chez les jeunes ; et (iv) préconiser l’expansion et le renforcement des services de santé mentale.

328.    L’éducation : L’objectif du GRC consiste à garantir que les femmes, les filles et les anciens combattants jouissent de leurs pleins droits, à tous les niveaux, en ce qui concerne l’éducation et la formation professionnelle, afin de leur permettre de devenir des ressources humaines actives pour la promotion de l’égalité et de l’équité dans la société. Les objectifs prioritaires se dessinent comme suit : (i) augmenter l’inscription et la présence des étudiants de sexe féminin à tous les niveaux du système scolaire, de l’école primaire à l’université ; (ii) élargir et améliorer les programmes d’enseignement destinés à la petite enfance ; (iii) élargir et améliorer les possibilités d’enseignement non formel ; et (iv) favoriser l’intégration des principes de l’équité entre les sexes à tous les niveaux du système scolaire.

329.    La protection légale : L’objectif du GRC consiste à s’assurer que les femmes, les filles et les anciens combattants jouissent d’une protection pleine et entière sur la base de l’égalité et de l’équité, et que les droits de la femme sont inscrites dans la formulation et la mise en application des lois, l’alphabétisation juridique et l’éducation. Pour cela, il faut s’attacher aux objectifs suivants : (i) assurer l’égalité des droits des femmes et des hommes au regard de la loi ; (ii) élaborer des politiques destinées à protéger les droits de la femme, y compris des lois relatives à l’exploitation sexuelle et à la violence domestique ; et (iii) augmenter la sensibilisation du public envers les lois, les droits humains et les questions spécifiques au sexe aux niveaux national et infra-national. 

330.   Responsabilisation économique : L’objectif du GRC consiste à assurer l’égalité des droits des femmes et des anciens combattants pour ce qui est d’avoir accès aux ressources et aux possibilités économiques, de sorte qu’ils peuvent participer de façon équitable au développement et à la lutte contre la pauvreté au niveau national, et cela grâce aux initiatives suivantes : (i) assurer un accès équitable aux ressources économiques et la maîtrise de celles-ci ; (ii) améliorer les capacités des femmes chefs d’entreprises ; (iii) promouvoir et renforcer l’environnement économique des femmes et des anciens combattants grâce à la création d’associations ; et (iv) encourager la mise en place d’un environnement favorable au développement de moyens de subsistance viables pour les femmes.

331.    Le renforcement des capacités institutionnelles et la gestion stratégique : L’objectif du GRC consiste à assurer la pérennité, la transparence et l’efficacité de la gestion institutionnelle, à faire en sorte qu’elle soit en mesure de gérer, de suivre et d’évaluer la mise en œuvre des projets, ainsi que les ressources humaines et financières. Sous ce rapport, il faut relever les défis suivants : (i) assurer une coordination efficace des activités à l’échelon central, entre l’échelon central et les services provinciaux, et entre les projets eux-mêmes ; (ii) renforcer la planification, le suivi et l’évaluation ; (iii) renforcer les systèmes et les capacités en matière de gestion financière ; (iv) renforcer les mécanismes de communication interne ; (v) renforcer les compétences du personnel dans l’élaboration et la gestion de projets ; et (vi) assurer un encadrement et une gestion efficaces des personnels.

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