SOMMAIRE EXECUTIF

1-    Au cours de la période 2001-2002, soit moins de quatre années depuis sa formation en novembre 1998, le Gouvernement Royal du Cambodge a réalisé des progrès tangibles dans la poursuite de la mise en oeuvre des réformes économiques et la consolidation du développement social. Avec le démantèlement des organisations politiques et militaires des Khmers Rouges et leur intégration au sein de la société, le Cambodge a enregistré une avancée significative dans la mise en oeuvre de la ‘’Stratégie Triangulaire’’ annoncée par le Premier Ministre Samdech HUN SEN. Un travail considérable a été effectué dans ce cadre et a permis à la Nation Cambodgienne de regagner sa liberté, de retrouver sa place au sein de la communauté internationale, et devenir un partenaire à part entière dans la région. L'environnement politique favorable a aussi créé une réelle opportunité pour promouvoir le développement et forger les espoirs pour un futur brillant et prospère. L'année 2002 sera sans doute décisive pour la poursuite du processus de réformes. Mais dores et déjà, on a pu se rendre compte de la mesure des résultats enregistrés en matière de paix et de sécurité dans toutes les régions du pays et des progrès accomplis dans l’ensemble des secteurs, notamment les finances publiques, le secteur bancaire, l’administration et les forces armées. La gestion des ressources naturelles a été améliorée grâce à la mise en oeuvre des réformes foncières, forestières et du secteur de la pêche. De même, le Gouvernement Royal (GRC) a poursuivi sans relâche ses efforts visant à réformer l’appareil judiciaire et le cadre légal et renforcer l’Etat de droit. Par conséquent, les trois prochaines années (2002-2003) seront cruciales pour la marche du Cambodge vers le développement durable. La réalisation d’une croissance équitable et l’allègement de la pauvreté, à travers le progrès économique et le développement social, représentent deux priorités de haute importance pour le Gouvernement Royal. En effet, beaucoup de travail reste à faire pour accomplir les objectifs primordiaux que nous nous sommes fixés dans ce domaine. La Stratégie Intérimaire de Réduction de la Pauvreté (SIRP), le Plan d’Action pour la Gouvernance (PAG), la Vision et le Plan du Développement du Secteur Financier (VPDSF) pour 2001-2010, et le 2ème Plan de Développement Socio-économique (2001-2005) présentent les stratégies et politiques devant permettre progressivement au Cambodge de retrouver sa force et sa fierté, comme ne caisse de le mentionner le Premier Ministre Samdech HUN SEN.

2-    Le premier aspect de la ‘’Stratégie Triangulaire’’ réside dans la consolidation de la paix, la restauration de la stabilité et le maintien de la sécurité à travers tout le pays. Cela a été accompli tout au long de ces dernières années grâce à la volonté du Gouvernement Royal, le travail soutenu et l’appui de notre peuple, ainsi qu’à l’assistance précieuse de nos partenaires pour le développement. Pour la première fois dans son histoire récente, le Cambodge est entré dans une période de croissance économique  soutenu et durable à même de lui permettre de réaliser des progrès tangibles en matière de réduction de la pauvreté.

3-    Paix, stabilité et sécurité représentent sans nul doute une condition sine qua non pour le développement durable. Le Gouvernement Royal est, et restera, fermement engagé à renforcer la sécurité et la stabilité politique et sociale partout dans le pays, et créer un environnement favorable pour tous de nature à encourager l’initiative privée et le monde des affaires.

4-    L'intégration du Cambodge dans la région et la normalisation de ses rapports avec la communauté internationale constituent le deuxième élément de notre ‘’Stratégie Triangulaire’’. Peu de temps après la formation du nouveau Gouvernement, le Cambodge a réussi à regagner son siège aux Nations Unies et est devenu le dixième membre de l'Association des Nations du Sud-Est Asiatique (ANSEA). De même, nous avons établi des relations solides avec les institutions financières internationales, la communauté des donateurs et les organisations internationales, et nos efforts pour adhérer à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC/WTO) sont bien avancés.

5-    Promouvoir le développement économique et social est le troisième aspect de la ‘’Stratégie Triangulaire’’ du Gouvernement Royal. Des réalisations considérables ont certes été accomplies dans ce domaine où les défis sont nombreux. Il n’en demeure pas moins que le chemin menant à la réalisation des aspirations du peuple cambodgien à une vie décente reste encore long. Le Gouvernement reconnaît qu'accomplir le développement socio-économique durable dépend étroitement de la mise en oeuvre efficace des programmes de réforme ambitieux, mais aussi du rythme de leur mise en oeuvre, afin d’atteindre un nouveau palier de croissance économique à même de permettre de lutter efficacement contre la pauvreté et d’améliorer le niveau de vie de l’ensemble de la population.

6-    Le Gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour consolider les acquis des trois dernières années afin d’assurer l’efficacité et la durabilité des réformes d’ajustement structurel, promouvoir le développement économique, et renforcer la position du Cambodge au sein de l’ANSEA. L’effort, la discipline, l’ordre, la bonne gouvernance et le respect rigoureux des principes de l’Etat de droit par tous représentent des conditions essentielles à la réalisation de nos objectifs de développement. La poursuite de la mise en oeuvre des réformes institutionnelles, juridiques, financières, économiques et sociales, leur approfondissement et l’accélération de leur rythme revêtent également un aspect crucial pour le Cambodge. Ces conditions, que l’on pourrait qualifier de préalables, nous permettrons, une fois réunies, de rattraper les retards accumulés et de nous hausser rapidement au niveau de développement des pays de la région.

7-    Comme l’a affirmé le Premier Ministre HUN SEN à Tokyo en juin 2001, la Vision à long terme du Gouvernement consiste à créer une société où le développement est socialement harmonieux, le niveau d’éducation et de connaissance est élevé, le dynamisme culturel est assuré, et dans laquelle la pauvreté, l’analphabétisme, et les maladies sont réduits au minimum possible. Une telle société devra permettre à chacun de s’épanouir et d’utiliser tout son potentiel pour améliorer constamment son niveau de vie. La réalisation de cette vision requiert l'adhésion continue aux principes de l'économie de marché et aux valeurs de démocratie et de justice sociale. Elle nécessite également la poursuite sans relâche des actions en faveur des droits de l’homme et du bien-être social, et exige par-dessus tout de mobiliser plus d’efforts pour améliorer le sort des couches de la population les plus défavorisées et les intégrer pleinement dans le processus de croissance.

Principales réalisations depuis la dernière réunion du Groupe Consultatif en juin 2001

8-    Le Gouvernement Royal du Cambodge a accompli, comme mentionné auparavant, des progrès significatifs dans la mise en oeuvre de sa plate-forme politique et de son programme de réformes visant à soutenir la croissance économique, réduire la pauvreté, accélérer la reconstruction économique, maintenir la stabilité macro-économique, renforcer les institutions financières et bancaires, mettre en oeuvre de nouvelles mesures fiscales, assurer une gestion saine des entreprises publiques, et accroître les investissements publics dans les infrastructures économiques et sociales et dans le développement des ressources humaines.

9-    D’une manière plus spécifique, les efforts du GRC ont porté au cours des deux dernières années sur les actions suivantes :

  1. Organisation des élections communales, renforcement de la démocratie, et promotion du respect des droits élémentaires et de la dignité de tous les citoyens;

  2. Poursuite de la mise en oeuvre des réformes, avec un accent particulier sur la réalisation du Plan d’Action pour la Gouvernance (PAG);

  3. Mise en oeuvre de la Stratégie Intérimaire de Réduction de la Pauvreté et du Plan de Développement du Secteur Financier;

  4. Démarrage de la réalisation du deuxième Plan de Développement Socio-économique.

Ainsi, dans toutes ces actions, le GRC s’est attelé avec soin à traduire dans les faits les recommandations de la dernière réunion du Groupe Consultatif.

10-    Globalement et en termes d’évolution de la situation politique, l'année 2001 s’est caractérisée par le renforcement de la sécurité et de la paix sociale, la consolidation de la démocratie, et la promotion de la décentralisation du pouvoir au niveau local qui s’est illustrée notamment par les élections communales de février 2002. L’année 2001 a été aussi témoin du renforcement des capacités institutionnelles au niveau central et provincial et de l’amélioration graduelle du niveau de vie de la population à travers le lancement de réformes dans tous les secteurs et la mise en oeuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté. Ces réalisations sont rendues possibles grâce à la participation active des autorités publiques à tous les niveaux, des partenaires pour le développement du Cambodge, des ONG et un nombre important d'organisations internationales qui se sont engagées fermement du côté du Cambodge.

11-    L’organisation des élections communales a constitué un pas important sur la voie du renforcement du processus  démocratique et de l’approfondissement des réformes dans l’ensemble des secteurs de la société. L’établissement des conseils communaux, à la suite de ces élections, représente plus particulièrement une étape importante dans les efforts du GRC visant à renforcer la gouvernance et la gestion des affaires publiques au niveau local. La délégation de pouvoir et le transfert de ressources aux organisations locales sera le fer de lance du changement en profondeur auquel l’ensemble du peuple cambodgien accorde une importance primordiale. Ce processus de changement aura un impact de grande envergure sur le renforcement de l’autonomie financière des communes et par conséquent sur la stimulation de la démocratie au niveau local. Mais il ne manquera pas en outre de contribuer à restructurer considérablement le capital social des communes locales. Il permettra aussi de renforcer la stabilité politique et la sécurité dans le pays, deux conditions essentielles pour assurer la marche du pays vers l’amélioration du niveau de vie de la population, la promotion des droits de l’homme et  la réalisation du développement durable.

12-    Les élections législatives seront organisées le dimanche 27 juillet 2003 conformément aux dispositions de la Constitution du Royaume du Cambodge et de la Loi Electorale.

13-    Les efforts du GRC, concentrés en priorité sur le renforcement de la gestion macro-économique et la mise en oeuvre des réformes financières, se sont soldés par une forte croissance économique de l’ordre de 5.3% en 2001, malgré le ralentissement des activités observé au quatrième trimestre et dû essentiellement à la détérioration de l'environnement économique mondial suite aux attaques terroristes du 11 septembre. L'inflation a été contenue au-dessous du niveau de l'an dernier. L’évolution de la situation monétaire, bénéficiant largement des améliorations continues qu’avait connues le secteur financier, a été satisfaisante. Les réserves officielles brutes en devises ont atteint l'équivalent de plus de 3 mois d’importation à la fin de 2001, et Le Riel s’est montré stable vis-à-vis du dollar des EU en  termes réels.

14-    La guerre contre la pauvreté n’est pas, aux yeux du GRC, un slogan politique de circonstance, mais est bel et bien l’expression d’un sentiment profond de venir à bout de ce fléau. Le progrès et la justice sociale sont les pierres angulaires de la stratégie de développement de notre gouvernement. Le deuxième Plan de Développement Socio-économique 2001-2005, adopté par le Conseil des Ministres en décembre 2001, reflète et confirme cet engagement. La stratégie du Gouvernement de lutte contre la pauvreté contenue dans le PDSE comporte trois composantes principales:

  1. Réaliser une croissance économique durable de l’ordre 6 à 7% en moyenne annuelle;

  2. Assurer une distribution équitable des fruits de la croissance entre les différentes couches de la population, entre les zones urbaines et rurales, et entre les deux sexes ; et

  3. Gérer et utiliser de façon durable les ressources naturelles de manière à préserver l’environnement.

15-    Comme indiqué dans le PDSE, le GRC considère que la croissance économique est un facteur essentiel pour lutter efficacement contre la pauvreté, et sa portée dépend étroitement du niveau de développement du secteur privé, dont l’épanouissement nécessite des efforts soutenus d’amélioration du système de gouvernance. Le PDSE présente aussi des objectifs quantifiés concernant les politiques de développement et des critères pour en assurer le suivi et l’évaluation de l’impact, ainsi qu’une projection de l’évolution attendue des indicateurs de développement tout au long de la période du plan, dont en particulier l’indice de pauvreté qui devrait baisser de 36 à 31%. La poursuite des efforts dans ce domaine devrait permettre de réduire la pauvreté de moitié au cours des quinze prochaines années.

16-    Une Stratégie de long terme de Réduction de la Pauvreté (SRP) est en cours de préparation. Partant des objectifs et orientations du PDSE dans ce domaine, ainsi que des principes définis par la stratégie intérimaire dans ce domaine, cette stratégie de long terme aura à en approfondir les divers aspects et notamment : (i) l’amélioration des mécanismes de suivi et d'évaluation; (ii) la définition d’indicateurs de performance plus exhaustifs; (iii) l’estimation précise des coûts des politiques et programmes prioritaires et la définition des liens devant s’effectuer avec le budget national; (iv) l’intégration du cadre macro-économique et de la stratégie globale de réduction de la pauvreté ; et (v) l’élaboration d’une stratégie commerciale dans le cadre de la stratégie de réduction de la pauvreté. Sur le plan institutionnel, le GRC a établi le Conseil pour le Développement Social (CDS) dont la responsabilité consiste à faciliter la mise en oeuvre de l’ensemble des stratégies et politiques de lutte contre la pauvreté. Le CDS est assisté par un Secrétariat Général chargé précisément de coordonner le processus de formulation des politiques et programmes, assurer le suivi de leur mise en oeuvre, développer les capacités d’analyse et de suivi, et faciliter la consultation et le consensus entre les divers partenaires concernant l’ensemble des actions dans le domaine de la lutte contre la pauvreté. En outre, quatre groupes de travail sont constitués pour se pencher sur les aspects administratifs, la réduction de la pauvreté, les implications sectorielles, et les aides sociales. Le processus de formulation de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté devra être complété vers la fin de 2002.

17-    L’évolution du secteur des finances publiques a été largement satisfaisante en 2001 au double plan de la mobilisation des revenus et de la compression des dépenses. Des efforts concertés ont été déployés pour poursuivre et approfondir les réformes dans ce domaine, élargir l’assiette fiscale, éliminer les exonérations ad-hoc de droits de douanes, renforcer l’administration des douanes, favoriser les dépenses publiques dans les secteurs de l’agriculture, du développement rural, de la santé et de l’éducation, améliorer les procédures administratives de manière à assurer la réalisation des objectifs relatifs aux dépenses sociales, et plus généralement renforcer la gestion rationnelle du secteur public, la transparence, l’esprit de responsabilité, et le respect de l’Etat de droit. Dans le cadre de sa politique de dépenses publiques, le GRC projette par ailleurs d’achever la reconstruction du réseau routier bitumé au plus tard en 2005.

18-    Le Budget de l’Etat de 2001 a fait l’objet d’une gestion prudente pour permettre un financement adéquat des élections communales tout en sauvegardant les équilibres financiers. Les dépenses d’urgence affectées aux zones touchées par les inondations de l’année 2000 et le financement des élections communales ont accentué les pressions sur le budget. Néanmoins, grâce à une amélioration des recettes non fiscales, les revenus domestiques ont augmenté de 7% par rapport à l’année précédente, traduisant ainsi les efforts déployés pour diversifier les recettes budgétaires. Quant aux dépenses totales, elles ont été maintenues à un niveau inférieur aux projections, grâce à la poursuite des mesures d’austérité, évitant ainsi de recourir à l’emprunt intérieur. En 2001, le déficit budgétaire global (à l'exclusion des dons) a été contenu à 5% de PIB, alors que le budget courant a pu dégager un surplus de 1,5 % du PIB.

19-    Des progrès significatifs ont été enregistrés dans la restructuration du secteur bancaire en vue d’améliorer la qualité des services des banques commerciales et rétablir la confiance du public dans ce secteur. La recapitalisation et les actions visant l’amélioration de la gestion de la Banque du Commerce Extérieur ont pour but de protéger les épargnants. De plus, ces réformes sont conçues de façon à promouvoir un secteur financier solide, capable de mobiliser des ressources suffisantes et de les diriger vers les investissements productifs. A cette fin, le Gouvernement Royal a adopté ‘’la Vision et le Plan du Développement du Secteur Financier", précédemment mentionnée, qui présente l’ensemble des réformes et programmes envisagés pour le développement de ce secteur au cours de la présente décennie. La volonté du GRC est d’assurer une mise en oeuvre rigoureuse de cette stratégie de nature à moderniser davantage les institutions financières et accroître leur dynamisme, leur efficacité et leur fiabilité.

20-    Sur un autre plan, Le GRC a entrepris des efforts importants et réalisé des succès significatifs dans la mise en oeuvre du Plan d’Action pour la Gouvernance. Plusieurs actions ont déjà été entreprises dans ce cadre au cours de la première année de ce plan d’action. En outre, des initiatives sont en cours en vue de compléter ce plan d’action par de nouvelles mesures et priorités en prenant en considération les leçons tirées des expériences passées. Ces priorités concernent principalement le développement social, le commerce et l’investissement, la démobilisation, la réforme administrative et la lutte contre la corruption. De plus amples détails concernant l’actualisation du plan d’action pour la gouvernance sont présentés dans des documents séparés

21-    Dans le domaine de la réforme de l’administration publique, des actions importantes ont été entreprises. Ainsi, le GRC a achevé avec succès le recensement dans la fonction publique, délivré des badges d’identité à tout le personnel, mis en place un système informatisé de paiements des soldes, procédé à la classification des fonctionnaires et initié un système informatisé de gestion des ressources humaines. Dans ce contexte, le Conseil des Ministres a approuvé en octobre 2001 la stratégie pour la rationalisation de la fonction publique. De même, le Gouvernement a introduit, dans le cadre du budget de l’Etat de 2002, une nouvelle grille de rémunération et un système de classification plus favorable au déroulement des carrières des fonctionnaires. La création des groupes de mission prioritaires et l’affectation de ressources budgétaires à cet effet rentrent aussi dans le cadre de l’encouragement de la productivité et de la compensation des efforts de ceux qui sont impliqués dans les missions prioritaires. Le GRC a ainsi pris d’importantes initiatives de nature à améliorer la qualité des prestations de services de l’administration et promouvoir un environnement plus favorable à la mise en oeuvre des réformes dans l’ensemble des secteurs, ce qui ne manquera pas de donner un élan supplémentaire à l’accélération de la croissance économique et contribuer à l’allègement de la pauvreté.

22-    Une partie importante des programmes de réforme de l’Etat réside dans la poursuite de la décentralisation au niveau local et la déconcentration –qui lui est associée- des fonctions de gestion au niveau des provinces en vue d’assurer l'amélioration de la gouvernance à la base. La délégation de pouvoir à travers la décentralisation et la déconcentration permettra de centrer davantage le développement autour des besoins de la population et assurer l’implication de celle-ci dans la conception et mise en oeuvre des réformes et programmes, y compris l’ajustement structurel, la gouvernance démocratique au niveau local, le renforcement de l’efficacité et de l’impact des services publics rendus à la population, et des actions de lutte contre la pauvreté. L’expérience que nous avons acquise au cours des cinq dernières années dans le cadre du Programme SEILA nous autorise à penser que ce processus contribue significativement à promouvoir la participation de la population, développer le sens de responsabilité et renforcer les liens entre l’Etat et la société civile. La création du Comité National d’Appui aux Conseils Communaux (NCSC) apporte la preuve que le GRC a entamé des actions concrètes en vue d’institutionnaliser rapidement ces expériences et les intégrer au sein d’un cadre réglementaire décentralisé. Le GRC a approuvé dans ce contexte les règlements relatifs aux pouvoirs et fonctions des Conseils Communaux, à la délégation de pouvoirs aux Gouverneurs des provinces, et au rôle des Secrétaires/Clercs des Communes. D’autre part, un Fonds pour les communes a été créé et les règles concernant le transfert de ressources financières aux communes ont été également mises en place. Il en va de même pour le système de budgétisation et planification propre aux communes qui a été approuvé récemment par le gouvernement et qui assure une large participation de la population dans les choix et prises de décisions.

23-    L’efficacité de cette réglementation réside bien évidemment dans le soin qu’on accorde à son application stricte et rigoureuse. Conscient de cet impératif, le GRC entend redoubler d’effort pour développer les capacités des conseils communaux à mener à bien leurs obligations. La formation et ‘’l’apprentissage sur le tas’’ représentent un facteur primordial dans le développement de ces capacités. Ainsi, trois cycles de formation ont été envisagés. Ils portent sur l’acquisition de connaissances générales, la gestion financière et le système de budgétisation et de planification. Le premier volet a été entièrement achevé et avait touché la totalité des 1621 communes. La formation sur la gestion financière est en cours et devrait se terminer en juillet prochain. Quant à la formation dans le système de budgétisation et de planification, elle démarrera en juillet  pour s’achever en septembre. Par ailleurs, le gouvernement a transféré, au courant de mai,  12,5 milliards de Riels (soit l’équivalent de 3,2 millions de dollars) aux comptes des communes. Ce montant inclut 10 milliards de Riels de ressources budgétaires et 2,5 milliards de contribution du PNUD sur fonds de la Suède et du Royaume Uni dans le cadre du Programme SEILA. Des procédures d’appels d’offre et de passation des marchés ont été établies dans le tiers des communes rurales par les conseils communaux et la mise en oeuvre des priorités d’investissement a commencé. Ces étapes initiées récemment par le GRC montrent que le pays est solidement installé sur la voie de la gouvernance démocratique et de la décentralisation, quand bien même, et cela va de soi, cette voie reste longue et difficile.

24-    Les réformes juridiques, dont l’impact sur l’évolution économique et sociale du pays n’est pas à démontrer, se poursuivent à un rythme soutenu. Un nombre important de lois et de textes réglementaires ont été promulgués. Des ajustements seront apportés à chaque fois que de besoin pour assurer la conformité du dispositif juridique aux exigences de la nouvelle stratégie économique. A cet effet, le Gouvernement accorde une importance particulière à la mise en place de l’ensemble des composantes du cadre juridique requis par une économie de marché en pleine évolution et par la promotion de l’investissement et du commerce. Ces composantes ont trait notamment aux lois sur la propriété, les sociétés, la concurrence, les banques, l’impôt et la comptabilité. Au cours des quelques années à venir, le système juridique sera complété par des textes relatifs aux assurances, les valeurs négociables, la sécurité des transactions, les sociétés commerciales, les faillites, les contrats et le crédit commercial afin d’assurer un fonctionnement efficace du système financier. Dans ce cadre, une attention particulière sera portée au profilage et à la rationalisation du processus de formulation des lois et règlements et à leur dissémination.

25-    Pour accélérer les réformes judiciaires, le Conseil des Ministres a formulé un plan cadre présentant l’ensemble des mesures à entreprendre dans ce domaine. Des consultations sont en cours pour approfondir le débat sur l’ensemble de ces mesures et identifier les actions nécessaires à leur mise en oeuvre. Il en résultera un document détaillé qui sera présenté prochainement au Conseil des Ministres pour approbation. Le Conseil des Réformes Juridique et Judiciaire entreprendra également une étude portant sur l'estimation des besoins spécifiques en ressources humaines, financières et matérielles nécessaires à l’accélération du processus de réforme. Il est clair que malgré les progrès réalisés, beaucoup reste à faire pour asseoir les bases d’un appareil judiciaire indépendant, impartial et professionnel. Cela requiert une collaboration étroite entre le GRC, le Parlement, les tribunaux et l’ensemble des partenaires pour le développement du Cambodge. Ces partenaires, au rang desquels se trouvent les organisations locales et internationales, sont appelés à fournir leur assistance financière et technique et épauler ainsi le Gouvernement dans cette entreprise de grande envergure. Des efforts sont déjà en cours pour développer la capacité du système judiciaire. Dans ce cadre, il y a lieu de souligner que l’Ecole Royale de la Magistrature est déjà opérationnelle et la formation des formateurs a commencé. 

26-    Des progrès significatifs ont été accomplis dans la restructuration des Forces Armées Royales du Cambodge. Bénéficiant des expériences acquises dans le cadre du programme pilote de démobilisation ainsi que du soutien moral, financier et matériel des donateurs, le Conseil pour la Démobilisation des Forces Armées (CDFA) avait réussi, à la fin de l’année passée, à déflater les effectifs militaires de 15000 personnes auxquelles s’ajoutent les membres de leurs familles. Ce processus de réduction de grande envergure a été mené avec flexibilité, ordre, efficacité, transparence, avec un esprit de responsabilité, dans des délais acceptables et sans problèmes ni incidents. Le CDFA compte mettre en application au cours de cette année, en étroite collaboration avec le groupe de travail des donateurs pour la démobilisation, les mesures prises concernant l’assistance aux vétérans démobilisés pour faciliter leur intégration dans la société civile. De même, le Conseil est en train de se préparer au lancement de la deuxième phase de démobilisation consistant à assurer le départ d’un groupe de 15000 militaires. La réalisation de l’objectif convenu de démobiliser un total de 55000 militaires au cours de la période 1998-2003 sera ainsi largement entamée. Le budget de fonctionnement affecté aux forces armées sera réduit de manière significative. Une épargne budgétaire de l’ordre de 2 à 5 billions de Riels serait dégagée, et réorientée vers les secteurs prioritaires de développement, notamment les infrastructures, la santé, l’éducation, l’agriculture et le développement rural. 

27-    Avec la rigueur et vigilance nécessaires, Le GRC a continué de mettre en oeuvre les nouvelles politiques de gestion forestière. Plusieurs décisions et actions ont été prises depuis la dernière réunion du Groupe Consultatif visant à créer des conditions favorables à la gestion durable des ressources forestières. L’Unité de Surveillance des Activités Forestières (Forest Crime Monitoring Unit –FCMU-), dont le Gouvernement s’est engagé à lui procurer les facilités nécessaires, a apporté aux pouvoirs publics un appui précieux dans le suivi des activités forestières et en particulier la coupe illégale de bois en vue de réprimer les infractions et la corruption dans ce secteur. Le cadre juridique indispensable à la gestion saine des ressources naturelles a été renforcé par l’adoption tant attendue du nouveau code forestier. La loi sur les zones protégées est en cours de préparation. Elle fournira le cadre adéquat pour la gestion durable de la bio-diversité et des ressources naturelles dans les 23 zones identifiées. Un sous-décret sur les forêts exploitées par les communautés villageoises (sub-decree on community forestry) a été préparé suite à une consultation nationale intense en vue d’élargir la participation des communautés locales dans la gestion des forêts. Des étapes importantes sur la voie de la formulation de la politique forestière et la restructuration de l’administration en charge de ce secteur ont été accomplies par le Ministère de l’Agriculture, Forêts et Pêches -MAFP/DFW-. Le GRC a la ferme volonté de mener à terme le processus de réforme du secteur forestier,  et en particulier d’éliminer les coupes illégales, de renforcer les capacités de la DFW, de favoriser la prise de conscience du grand public quant à la sauvegarde des ressources naturelles, et de promouvoir les activités de reboisement/réhabilitation, ainsi que le tourisme écologique. Ces actions seront menées avec l’assistance de nos partenaires extérieurs.

28-    Une réforme complète du système traditionnel de lots de pêche (traditional fishing lot system) a été mise en place. Le Gouvernement a réduit la taille des concessions de pêche d’un total de 536,302 ha, représentant 56% de la superficie globale des concessions autorisées, afin de permettre aux populations pauvres d’entreprendre sans contraintes des activités traditionnelles de pêche. Douze provinces sont concernées par cette mesure. Le MAFP a, à la suite d’une large consultation avec les différentes parties concernées, rédigé une nouvelle loi sur la pêche, préparé un plan directeur des pêches, et publié un sous-décret sur les activités de pêche exercées par les communautés villageoises et les ventes aux enchères publiques des lots de pêches (fishing lot auctions). Ces réformes ont amélioré l’accès des paysans et des pêcheurs pauvres aux ressources halieutiques et ont contribué par voie de conséquence à la mise en oeuvre de la politique de réduction de la pauvreté.

29-    Le GRC accorde une haute priorité à la formulation et mise en oeuvre d’une politique foncière axée sur la distribution et la gestion de la terre. Pour assurer une mise en application effective de la loi sur la propriété foncière, neuf sous-décrets gouvernementaux ont été rédigés. Le GRC est en train de  préparer un cadre de politique foncière dont les principaux éléments portent sur l’enregistrement systématique de la propriété, la réforme de la fiscalité dans ce domaine, la promotion du cadre légal pour préserver le droit à la propriété, l’établissement d’un plan directeur au niveau national et provincial, ainsi que la mise en place d’une politique de logement. Un projet pilote d’enregistrement systématique des propriétés foncières faisant appel à des technologies de pointe est en cours de réalisation. Dans ce cadre, des certificats de propriété ont été accordés pour la première fois aux habitants du district de Samrong dans la province de Takéo. Les efforts déployés jusqu’à présent ont permis l’enregistrement de 15% des terres au niveau national. Des préparatifs sont lancés pour élaborer un plan directeur pour Sihanoukville et un plan d’aménagement autour de la route nationale 4 est en voie de préparation. De même, un projet de gestion de la terre visant à étendre les opérations d’enregistrement foncier à travers tout le pays et renforcer les aspects politiques, juridiques, institutionnels et techniques relatifs à la gestion de la terre a débuté en mai 2002. Il couvrira dix provinces et une municipalité.

30-    Le GRC considère le secteur privé, local et étranger, comme l’acteur principal du développement et le moteur de la croissance. Un secteur privé dynamique nécessite la poursuite et l’approfondissement des réformes structurelles. C’est dans ce cadre que des efforts importants ont été déployés pour créer un environnement favorable de nature à renforcer la confiance des opérateurs, la transparence des décisions, et la disponibilité des informations concernant la réglementation fiscale et la protection des droits à la propriété. Le Gouvernement a amendé le code d’investissement et un nouveau projet de loi est soumis à l’Assemblée Nationale pour adoption. Cette loi assurera l’équilibre entre la nécessité d’accroître les revenus budgétaires d’une part et la compétitivité du Cambodge avec les pays de la région d’autre part. Ainsi, les amendements introduits permettent de simplifier et rationaliser le mécanisme d’incitations fiscales et autres, et de lui assurer un maximum de transparence.

31-    Nonobstant les difficultés et obstacles, le GRC a enregistré des progrès significatifs dans la lutte contre la corruption. Le Plan d’Action pour la Gouvernance –GAP-, précédemment cité, représente en lui-même un ensemble de mesures qui contribuent d’une manière ou d’une autre à combattre la corruption en s’attaquant à ses causes réelles. Ces progrès ont été rendus possibles grâce aux mesures énergiques qui ont été prises pour combattre les coupes illégales de bois, accroître les ressources fiscales, éliminer les effectifs fantômes de la fonction publique et des forces armées, et confisquer les terres vendues ou occupées illégalement. Dans le même ordre d’idées, le Gouvernement a créé une Cour des Comptes (National Audit Authority) chargée du contrôle ex-post des comptes publics. Par ailleurs, la simplification des procédures bureaucratiques, la modernisation du système fiscal, l’élimination de la réglementation excessive, et la motivation des agents de la fonction publique par le biais d’une rémunération appropriée représentent autant de conditions devant réduire les opportunités de corruption. Il va de soi que la promulgation des lois et des textes réglementaires ne pourra pas à elle seule venir à bout du fléau de la corruption. Pour ce faire, il est indispensable d’observer une application sans faille du dispositif juridique en place

32-    La croissance économique soutenue ne peut pas être réalisée sans l’existence d’une main d’œuvre qualifiée nécessaire pour faire avancer le secteur privé. De même, et malgré les efforts et la volonté du Gouvernement, les insuffisances de capacité qui persistent dans le secteur public et qui empêchent l’application rigoureuse des lois et de la réglementation en vigueur, portent un coup dur à la réalisation des réformes des systèmes d’administration et de gouvernance. Il est donc primordial de lever les contraintes qui continuent à peser sur le développement des ressources humaines au Cambodge pour permettre au pays d’optimaliser les bénéfices qu’il peut tirer des expériences diversifiées de ses partenaires pour le développement dans la conception et l’application des politiques, des lois et des réformes.

33-    L'acquisition des biens et services constitue une partie intégrante de l’exécution du budget de l’Etat. Une proportion majeure des dépenses publiques à tous les niveaux de l’administration est en effet effectuée à travers les achats publics et les opérations de construction. Le critère de base pour le choix des fournisseurs est bien entendu le prix le plus bas, la qualité du bien ou du service à fournir et les délais d’exécution. A cette fin, le gouvernement a adopté en 1995 un décret (No. 60) sur les achats publics, conforme aux standards internationalement admis. Cependant, depuis 1997, ce décret n’a pu être mis en application dans sa globalité, à cause des difficultés politiques que le pays avait connues et de la crise financière qui avait frappé la région. Pour remédier à cette situation, le Gouvernement a pris des mesures spécifiques en décembre 2001, rendant effective l’application des provisions du décret, à l’exception toutefois des gros investissements en capital dans les routes, ponts et travaux d’assainissement, dans quatre ministères prioritaires (Education, Santé, Agriculture et Développement Rural).

34-    Le Gouvernement Royal, s’est attelé avec une ferme volonté à mettre en application les dix recommandations faites lors de la dernière réunion du GC. Il est vrai que pour des raisons diverses, les progrès ont été plus avancés dans certains domaines que dans d’autres. Mais nous ne ménagerons aucun effort pour élargir les réformes, accélérer leur rythme et hisser le pays à un nouveau palier de développement, quels que soient les sacrifices et les difficultés. Sur ce plan, nous réservons le jugement final à nos partenaires pour le développement, et nous sommes convaincus qu’ils le feront avec compréhension et générosité d’esprit.

Les Priorités de développement

35-    La vision du développement du Gouvernement Royal du Cambodge consiste à créer une société où le développement est socialement harmonieux, le niveau d’éducation et de connaissance est élevé, le dynamisme culturel est assuré, et dans laquelle la pauvreté, l’analphabétisme, et les maladies sont réduits au minimum possible. La réalisation d’une telle vision requiert l'adhésion continue aux valeurs de justice et de bien-être social, la responsabilisation de la population, et la formulation et mise en oeuvre de politiques économiques et sociales qui peuvent avoir un réel impact sur la réduction de la pauvreté.

36-    La “Stratégie Triangulaire” du Gouvernement, qui a été adoptée après les élections de juillet 1998, est conçue pour concrétiser cette Vision du développement. La paix, la sécurité et la stabilité, éléments fondamentaux de cette stratégie, représentent une condition cruciale pour le progrès et la prospérité. L’intégration du Cambodge dans la région et la normalisation de ses rapports avec la communauté internationale constituent le deuxième pilier de la stratégie. C’est ainsi qu’une priorité de première importance a été accordée à la réintégration du pays au sein des Nations Unies, à l’adhésion à l’ANSEA et à la poursuite du processus d’intégration à l’OMC.

37-    Le troisième pilier de la ‘’ Stratégie Triangulaire’’ est représenté par la mise en oeuvre de réformes structurelles à même de favoriser le développement économique et social. Des progrès tangibles ont été réalisés dans ce domaine. Il en est résulté une croissance économique forte durant les deux dernières années, malgré les effets négatifs des inondations de 2000 et le ralentissement des activités économiques au niveau mondial au cours du dernier trimestre de 2001 à la suite des attaques terroristes du 11 septembre aux Etats Unies.

38-    Dans le cadre de la ‘’Stratégie Triangulaire’’, et sur la base des expériences acquises par la ‘’Stratégie Intérimaire de Réduction de la Pauvreté’’, le Gouvernement se propose de mener une politique intégrée articulée autour des principaux axes suivants : (i) stimuler la croissance économique durable et équitable et encourager le secteur privé à être le moteur de cette croissance ; (ii) favoriser le développement social et culturel en améliorant l'accès des pauvres à l’éducation, la santé, l’approvisionnement en eau et électricité, aux facilités d’assainissement, aux crédits, aux marchés, à l’information et aux technologies appropriées ; (iii) promouvoir une gestion saine et durable des ressources naturelles et de l'environnement; et (iv) accroître l’efficacité de la gestion des affaires publiques en mettant en oeuvre le Plan d’Action pour la Gouvernance.

39-    Par conséquent, le Gouvernement attache une grande importance à la mise en oeuvre – dans les délais impartis - du Plan d ‘Action pour la Gouvernance et la réalisation de l’ensemble des réformes relatives à la fonction publique, la décentralisation, la réduction des effectifs militaires, au cadre juridique et judiciaire, à la gestion des finances publiques, à la lutte contre la corruption et à la gestion des ressources naturelles.

40-    Le GRC est  convaincu que la réduction de la pauvreté est subordonnée à la réalisation d’une croissance économique forte et équitable, laquelle croissance ne peut être assurée que moyennant un secteur privé dynamique et acquis à la cause du développement du pays. De même, l’épanouissement du secteur privé ne peut devenir réalité que si l’environnement institutionnel et juridique dans lequel il opère est favorable à la création d’opportunités d’investissement.

41-    Le Gouvernement s’attache à maintenir une situation macro-économique stable dans la mesure où les objectifs en matière de croissance et de réduction de la pauvreté ne peuvent être assurés que dans le cadre d’un environnement où l’inflation est maintenue sous contrôle et les déficits publics sont réduits à des niveaux acceptables. A ce titre, le cadre macroéconomique de moyen terme vise à : réaliser une moyenne annuelle de croissance économique de l’ordre de 6 à 7%, maintenir l’inflation au-dessous de la barre de 4%, contenir le déficit courant de la balance des paiements à un niveau compatible avec les flux de financement concessionnel et d’investissement extérieur direct, et accroître les réserves de change à l’équivalent de 3,5 mois d’importation.

42-    L’accélération de la croissance économique est primordiale à l’amélioration des indicateurs sociaux et à l’élargissement de la base fiscale pour générer suffisamment de ressources en vue de financer les secteurs sociaux. La poursuite des réformes est d’importance cruciale pour réaliser des niveaux de croissance plus élevés à travers la diversification des sources de production, en favorisant notamment les investissements dans de nouvelles activités manufacturières et en développant le secteur du tourisme dont les effets multiplicateurs sur le reste de l’économie sont très importants.

43-    Une des initiatives réformatrices prises par le GRC consiste à mettre en oeuvre des mesures de politique économique qui peuvent se solder par un impact double au niveau de la promotion de la croissance et de celui de la réduction de la pauvreté. Cela inclut les actions visant à améliorer l’efficacité des divers rouages de l’Etat, développer les infrastructures physiques notamment dans les zones rurales défavorisées, accroître les investissements dans les ressources humaines et en particulier en faveur des femmes et des enfants, et combattre les épidémies - en particulier le HIV/SIDA -. Le succès au double plan de la croissance et de la réduction de la pauvreté nécessite une collaboration étroite entre les divers acteurs du développement au sein de l’administration et en dehors afin que les actions convenues soient entreprises à tous les niveaux et sans délais.

44-    La réforme des finances publiques revêt une importance cruciale compte tenu de la synergie qu’elle permet de créer au niveau des autres réformes et de son rôle clé dans l’accroissement des revenus budgétaires et l’allocation judicieuse de ressources à même de favoriser le développement social. Cette réforme va de pair avec les mesures courageuses que le GRC a commencé à mettre en oeuvre au niveau de la réduction des effectifs de l’armée et de la restructuration de l’administration publique. Les économies de ressources financières d’une part et l’amélioration de l’efficacité de la fonction publique d’autre part, qui découleront de la mise en oeuvre de ces mesures, auront un impact positif sur le développement harmonieux des autres secteurs et en particulier l’éducation et la santé qui bénéficient d’une haute priorité. D’autres actions sont également envisagées en vue d’assurer une gestion saine des deniers publics. Elles ont trait, entre autres, à l’amélioration de la transparence financière et à la lutte contre la corruption particulièrement dans l’utilisation des fonds alloués à la santé et à l’éducation.

45-    La décentralisation offre de nouvelles opportunités pour élargir et approfondir le débat politique sur l’ensemble des questions relatives au développement et sur les voies et moyens de nature à promouvoir l’esprit de transparence et de responsabilité. L'ampleur, la portée et l’efficacité de la décentralisation dépendent étroitement des succès réalisés dans bon nombre d’autres domaines tels que l’élévation du niveau de développement des secteurs de l’éducation, de la santé, des transports, et des résultats obtenus en matière d’égalité des chances entre hommes et femmes et entre toutes les couches de la population.

46-    L’accélération de la croissance de l'économie rurale aurait un impact plus tangible sur la réduction de la pauvreté car c’est dans le monde rural où l’on observe moins d’inégalités et où les incidences d’amélioration des niveaux de vie sont plus facilement perceptibles. Toutes les possibilités de promotion de la croissance dans le monde agricole, où les potentialités de développement – par le biais entre autres de l’élargissement des cultures d’irrigation - sont sans aucun doute très importantes, doivent par conséquent être considérées avec la plus grande attention..

47-    De plus, le processus du développement doit toujours se prémunir contre les phénomènes de catastrophes naturelles dont les effets, imprévus de surcroît, pourraient fragiliser davantage notre économie et limiter nos actions en faveur des plus démunis. La prévention des désastres naturels, le renforcement des moyens de secours et d’aides d’urgence, la création de capacités de réparation des dégâts, et la réhabilitation des systèmes de contrôle des inondations, sont tout aussi importants pour lutter sans relâche contre la pauvreté. Par ailleurs, des programmes spécifiques sont conçus à l’intention des catégories de la population qui ne sont pas en mesure de participer au processus de croissance. De même, il est prévu de renforcer les actions en cours visant à combattre les épidémies graves tels que le paludisme, la tuberculose, et le Sida. Le développement de la position du Cambodge comme une destination de tourisme culturel et écologique contribuera aussi à stimuler la croissance économique.

48-    La promotion des infrastructures rurales aura de son côté un impact non négligeable sur l’amélioration des conditions de vie des habitants des communes éloignées qui regroupent un nombre important des plus pauvres du pays, en mettant à leur portée les facilités nécessaires et en ouvrant l’accès aux marchés pour l’écoulement de leur production. A cet effet, le Gouvernement  entend poursuivre ses efforts visant à améliorer l’accès des plus démunis aux services d’éducation et de santé, mobiliser et utiliser à bon escient les capacités humaines, diversifier les sources de revenus pour les pauvres, élargir les choix qui pourraient s’offrir aux couches défavorisées en vue d’améliorer leur sort, et réduire l’exclusion et la fracture sociales.

49-    L’égalité des sexes est une partie intégrante du processus de développement. La question principale est de savoir comment on peut systématiser les actions dans les divers secteurs de la vie économique et sociale et mettre fin à toutes les formes de discrimination afin de donner aux femmes les qualifications et le statut nécessaires pour assurer leurs engagement et participation au sein de la société.  L’éducation des femmes est un vecteur de développement important et est en particulier un facteur déterminant pour la réussite des programmes d’espacement des naissances et de santé reproductive, ainsi que pour encourager l’éducation et l’emploi des filles. Il est par conséquent crucial d’assurer un accès plus aisé de cette composante essentielle de la société aux services d’éducation, de formation et de santé et de renforcer en particulier les programmes visant l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant et la réduction des taux de mortalité qui demeurent actuellement élevés.

50-    Pour résumer, la stabilité macro-économique, la mise en oeuvre du plan d’action pour la gouvernance, la poursuite du processus de libéralisation et d’expansion des infrastructures économiques et sociales ne manqueront pas de faciliter l’expansion du secteur privé et partant d’alimenter la croissance, d’accroître les revenus et de créer des emplois qui favoriseront à long terme la réduction de la pauvreté. Des programmes spéciaux de soutien à tous ceux qui ne pourront pas participer directement au processus de croissance seront également mis en oeuvre.

51-    Prenant en considération la détérioration du climat économique mondial intervenue au milieu de l’année écoulée et qui commence à donner des signes d’amélioration, le GRC a formulé un cadre macro-économique révisé pour 2002 et les années suivantes. La croissance du PIB projetée serait alors de l’ordre de 5 à 5,5%, soit un léger accroissement  par rapport aux prévisions antérieures de 4,5 à 5%. Cette amélioration projetée de la croissance proviendrait de la dynamisation attendue des exportations de produits de confection et des activités touristiques. L’agriculture de son côté devrait connaître une progression notable maintenant que sont résorbés les effets néfastes des phénomènes récents d’inondation et de sécheresse. Le secteur des services serait en mesure de continuer à progresser et à créer de nouvelles opportunités d’emploi. D’autre part, l’inflation sera maintenue à des niveaux bas, et le taux de change du Riel restera stable. Le budget courant de l’Etat devra générer un surplus de 1,5% du PIB, alors que le déficit global (à l’exclusion des dons) ne dépasserait pas 6% du PIB, et devrait être financé par les crédits concessionnels et les dons. Le déficit courant des comptes extérieurs glisserait légèrement à un niveau de 11% du PIB. Les réserves officielles brutes de change, devrant bénéficier de l’amélioration de l’environnement économique mondial, enregistreraient un accroissement significatif qui porterait le niveau des réserves à l’équivalent de 3 mois d’importation.

52-    Les priorités du budget de l’Etat pour 2002 sont centrées autour des actions suivantes: (i) organisation des élections communales (qui ont eu lieu effectivement en février dernier) et opérationalisation des conseils des communes (Commune-Sangkak Councils) ; (ii) poursuite de la mise en oeuvre du programme de démobilisation ; (iii) application rapide des mesures contenues dans le Plan d’Action pour la Gouvernance ; et (iv) compression du budget alloué à la défense et ré-allocation des ressources ainsi dégagées en faveur des secteurs sociaux conformément à la stratégie de réduction de la pauvreté. La stratégie budgétaire projette d’élever le niveau des ressources fiscales et non fiscales à 13% du PIB. L’accroissement ainsi projeté des ressources budgétaires serait rendu possible grâce aux mesures suivantes :  l’application rigoureuse de la législation fiscale existante et l’introduction de nouvelles mesures d’impôts et taxes ; l’amélioration du recouvrement des arriérés accumulés par les gros contribuables ; la renégociation des contrats relatifs au complexe d’Angkor Wat ;  et la révision de certains contrats relatifs à l’exploitation des télécommunications (second international gateway).  Les réformes des finances publiques en cours d’exécution dans le cadre du ‘’Projet de Renforcement de la Gestion Economique et Financière’’ – TCAP -) et qui visent l’amélioration de la gestion des dépenses publiques, du système de taxation, des douanes et du trésor public, seront d’une importance cruciale pour la mobilisation des revenus et le renforcement de la transparence dans la gestion du budget national.

53-    Ainsi, le budget national de l’année en cours peut être considéré comme un instrument devant permettre de promouvoir la démocratie, réduire la pauvreté, et stimuler les principes de bonne gouvernance. Les dépenses publiques seront en effet dirigées en priorité vers l’obtention de ces objectifs avec pour caractéristique principale le renforcement du système de gouvernance.  La politique budgétaire poursuivie permettra également de déléguer plus de pouvoirs aux communautés locales et renforcer la démocratie à la base. Dans un esprit de donner plus de moyens aux conseils des communes, le Gouvernement a prévu d’allouer, dans le cadre de l’exercice budgétaire 2002, une enveloppe de 20 milliards de Riels au Fonds des Communes –créé pour faciliter la décentralisation des finances publiques- , dont une première tranche de 10 milliards de Riels a été déjà transférée au courant du mois de mai dernier.

La Gestion du développement

54-    La gestion efficace du développement requiert non seulement un leadership fort dans le processus de planification du développement, de programmation des investissements et de mise en oeuvre des politiques et programmes, mais aussi et surtout l’harmonisation de tous les efforts pour atteindre un consensus national concernant l’utilisation la plus efficace des ressources disponibles pour le développement. Cela entraîne la création d’un partenariat solide entre les divers acteurs du développement au niveau national – à savoir les institutions gouvernementales, le secteur privé, les ONG, et toutes les autres composantes de la société civile – et avec les partenaires extérieurs.

55-    L'objectif global du GRC relatif à l’établissement de partenariats de coopération au développement est de favoriser la poursuite du processus de transformation de la société cambodgienne et de la transition vers une économie de marché mue par la croissance rapide et équitable. L’on s’inspirera pour ce faire des modèles émergeants de partenariat qui ont fait leurs preuves, et qu’on adoptera à la réalité du Cambodge et de ses besoins spécifiques. Le Cambodge devra ainsi rester la source principale de l’effort, le maître de l’ouvrage, le détenteur du pouvoir de décisions et responsable à part entière de son devenir. Le GRC est convaincu que cette politique de partenariat, qu’on peut qualifier d’équilibrée, est la seule capable à la fois de maintenir le plein engagement de la communauté internationale, d’assurer la crédibilité des instances gouvernementales, de favoriser le développement participatif, ainsi que de réaliser les objectifs de développement en général et de réduction de la pauvreté et promotion des ressources humaines en particulier.

56-    La question des partenariats de coopération au développement a été débattue au cours des  quatrième et cinquième réunions du Groupe Consultatif. Un échange de vues fructueux a été effectué entre le GRC et l’ensemble de ses partenaires au sujet des principes et des modalités opérationnelles des partenariats. Des progrès significatifs ont été depuis lors réalisés dans la mise en oeuvre de cette modalité. Le CDC/CRDB a été choisi comme point focal pour les partenariats. Son rôle consiste ainsi à fournir un appui technique aux ministères et autres institutions du Gouvernement pour assurer une gestion efficace des modalités de partenariat et la coordination des activités de mobilisation des ressources. Le CRDB est aussi responsable de l’élargissement du réseau d’information sur la gestion du développement à l’ensemble des structures du Gouvernement, et de suivre avec les ministères sectoriels le processus de mobilisation des ressources. Toutefois, chaque ministère technique restera entièrement responsable des partenariats sectoriels.

57-    Une Commission Inter-ministérielle de pilotage (Inter-Ministerial Steering Committee) était formée au cours de 2001 dans le but de renforcer les partenariats de coopération au développement. Elle est présidée par le Premier Vice-Président du CDC et comprend des membres – au rang de Ministre, Secrétaire d’Etat ou Sous-Secrétaire d’Etat - représentant les institutions ayant développé des partenariats de développement sectoriels, comme les ministères de la Santé, de l’Education, du Développement Rural, de l’Agriculture, des Affaires Féminines, et d’autres.  L’objectif étant de s’assurer de l’implication des principaux responsables dans la prise de décision ayant trait au développement des capacités, au renforcement et intégration des systèmes de données, au suivi et évaluation des progrès et réalisations, et aux actions qui restent à entreprendre pour parvenir à des partenariats entièrement fonctionnels.

58-    La Commission de Pilotage est appuyée par un secrétariat dont le siège se trouve au CRDB/CDC. Des groupes de travail sur les partenariats sont aussi constitués dans quatre ministères: Santé, Education, Agriculture, et Affaires des Femmes. Par ailleurs, le processus d’établissement de partenariats nationaux a été lancé et le GRC compte avancer rapidement sur cette voie afin de cimenter des liens constructifs avec les différents acteurs et favoriser le développement participatoire.

59-    Forger des partenariats efficaces avec l’ensemble des gouvernements et des organisations internationales qui se sont rangés du côté du développement du Cambodge représente un défi majeur que le GRC se doit de relever avec l’appui de ses partenaires. Les directives et principes adoptés par l’OCDE/CAD en 1999 représentent la fondation des partenariats que le Gouvernement a établis et compte renforcer. L’application systématique de ces principes et mesures permettront aux pouvoirs publics de gérer efficacement les programmes et les projets et d’assurer la maîtrise de l’ouvrage pour ce qui est du processus de développement dans son ensemble. Le GRC et ses partenaires extérieures pourront également, dans le cadre des nouveaux mécanismes de partenariat, procéder à des évaluations systématiques des capacités des institutions gouvernementales jouant le rôle de chef de file en matière de coordination et de l’assistance dont elles auraient besoin pour renforcer ces capacités. L’on veillera à tenir compte de la diversité des procédures inhérentes à chaque donateur et de la nécessité de maintenir un équilibre entre les donateurs adoptant l’approche sectorielle de programmation (SWAP) et ceux qui ont opté pour la coopération traditionnelle basée sur des projets. Le Gouvernement appréciera aussi toute initiative de la part de ses partenaires visant à simplifier et harmoniser les règles et les procédures relatives à l’assistance extérieure, ainsi que les diverses pratiques de développement institutionnel pour minimiser le fardeau qui pèse sur nos institutions dont les capacités demeurent somme-toute limitées. Le GRC voudrait proposer qu’un groupe de travail des donateurs soit créé dans le cadre du mécanisme du Groupe Consultatif pour veiller à la mise en oeuvre de ces initiatives. Les attributions et modalités de fonctionnement de ce groupe de travail devraient s’inspirer des autres comités en place et notamment ceux en charge du suivi des réformes.

60-    Des progrès significatifs ont été réalisés dans le renforcement des partenariats pour le développement depuis 1997. Cependant, il est indispensable que le Cambodge prenne en charge le processus de développement et reste maître de ses décisions si l’on veut que les partenariats apportent les résultats voulus. Or la situation actuelle montre qu’une proportion considérable de l’APD continue d’opérer en dehors du système budgétaire national, sous forme de financements directs des bailleurs en faveur de la réalisation de leurs projets. Cette situation a entraîné un affaiblissement de la capacité du Gouvernement à assumer entièrement la responsabilité de conception et de mise en oeuvre de nombreux projets. Il en est résulté aussi des insuffisances dans la coordination par les donateurs des questions relatives au développement sectoriels et de celles ayant trait au développement institutionnel. De surcroît, et de l’aveu général, la prolifération des procédures de déboursement, d’acquisition de biens et de services, d’audit, et de suivi/évaluation des bailleurs de fonds a même eu des effets pervers sur le développement des capacités nationales. Le GRC voudrait réaffirmer sa pleine volonté politique d’assumer entièrement les responsabilités qui lui reviennent et de prendre en charge le processus de développement. Il y’a lieu toutefois d’approfondir le processus de consultation entre le Gouvernement et ses partenaires extérieurs sur l’ensemble des sujets ayant trait au développement en général et à la réduction de la pauvreté en particulier. Une fois les objectifs communs fixés, les donateurs doivent rajuster leurs propres stratégies et activités pour les rendre conformes aux orientations définies par le Gouvernement Royal. Le renforcement des capacités doit s’effectuer selon une approche intégrée faisant intervenir la société civile et le secteur privé. C’est un domaine dans lequel de véritables partenariats sont susceptibles de donner lieu à un important gain en efficacité.

Besoins de Financement et Objectifs de Mobilisation de l’Aide Publique au Développement

61-    L'allègement de la pauvreté parmi la population du Cambodge par le biais du progrès économique et du développement social est la plus haute priorité du Gouvernement Royal. Le 2ème Plan du Développement Socio-économique (2001-2005) et la Stratégie de Réduction de la Pauvreté  contiennent les grandes lignes des politiques envisagées pour atteindre cet objectif. La mise en oeuvre de ces stratégies et politiques sera accomplie à travers un Programme d'Investissement Public triennal glissant conçu pour intégrer les propositions de besoins prioritaires exprimés par l’ensemble des ministères. Le PIP contient les projets prioritaires nouveaux ou en cours d’exécution d’investissement en capital et de développement institutionnel à financer par le budget de l’Etat ou par des fonds extérieurs. Cet important instrument de programmation représente ainsi la base d’allocation de ressources du budget national et de mobilisation de financement extérieur

62-    Les partenaires pour le développement du Cambodge se sont montrés généreux tout au long des dernières années en apportant le soutien financier et technique nécessaire à la poursuite des efforts de développement. Une enveloppe d’environ 500 millions de dollars des Etats Unies a été mobilisée annuellement pour couvrir les projets de développement et les besoins d’appui budgétaire et d’aide à la balance de paiements exprimés par les Programmes d’Investissement Publics présentés par le Gouvernement aux cinq réunions du Groupe Consultatif qui ont eu lieu jusqu’à présent. Lors de la réunion du GC de 1996, les promesses d’aide annoncées (pledges) par nos principaux partenaires extérieurs se sont élevées à 501 millions de dollars, auxquelles se sont ajoutées 18 millions de dollars des ONG. Les réunions du GC de1997, 1999 et 2000 se sont soldées par des enveloppes de financement de l’ordre de 450, 471, et 548 millions de dollars successivement. Au cours de la réunion du GC de 2001, le financement annoncé avait totalisé 556 millions de dollars. D’un autre côté, l’assistance apportée par les ONG a évolué significativement en passant de 18 millions de dollars en 1996 à 55 millions de dollars en 1999, 2000 et 2001.

63-    Le GRC n’a ménagé aucun effort pour assurer une bonne utilisation de l’assistance ainsi accordée par l’ensemble de ses partenaires. Cela est illustré par les nombreux accords passés pour concrétiser les promesses de financement et par l’évolution notable des déboursements. Ces déboursements ont évolué de 400 millions de dollars en 1999, à près de 472 millions de dollars en 2001. Au même moment, les annonces de contributions (pledges) ont enregistré une progression notable, passant de 526 millions de dollars en 1999, à plus de 610 millions de dollars en 2001. A l’exception de l’année 1998 où la réunion du GC n’a pas eu lieu et où des pledges n’ont pu être enregistrés, les déboursements ont totalisé 3,7 milliards de dollars pendant la période 1992/2001 (1998 n’étant pas comptée). Ces déboursements représentent 73,3% du total des pledges enregistrés durant cette même période. Plus récemment, le ratio déboursement/pledges a été plus élevé, reflétant une plus grande capacité d’absorption. Ces ratios ont en effet évolué de 76% en 1999,  à 77,3% en 2000 et 2001. Le GRC est grandement satisfait de l’évolution remarquable de l’appui apporté par ses partenaires et exprime le vœu de renforcer davantage cette coopération fructueuse et cette volonté d’aller de l’avant sur la voie de la réalisation de nos objectifs communs de développement économique et social, et de parvenir à améliorer les conditions de vie du peuple cambodgien et des catégories défavorisées en particulier.

64-    Les programmes de développement, nouveaux et en cours d’exécution, présentés par le GRC à la présente réunion du GC représentent un coût global de 1388,4 millions de dollars pour la période 2002-2004. Une enveloppe de 148,2 millions de dollars a été affectée par le GRC à la réalisation de ces programmes sous forme de fonds de contrepartie provenant des ressources budgétaires propres. Ainsi et compte tenu des besoins identifiés en appui budgétaire (150 millions de dollars) et aide à la balance de paiement (67 millions de dollars représentant l’apport du FMI dans le cadre de la facilité de stand-by), le total de l’assistance extérieure requise s’élève à 1457,2 millions de dollars pour les trois prochaines années - dont 15 millions de dollars pour les élections législatives de 2003 - soit une moyenne annuelle de 485,7 millions de dollars. Les engagements de financement déjà commis par certains de nos partenaires s’élèvent actuellement à 612,8 millions de dollars. Il en ressort ainsi un gap de 844,4 millions de dollars, montant que le GRC se propose de mobiliser, sous forme de financement additionnel, auprès de ses partenaires extérieurs au développement pour boucler le schéma de financement du Programme d’Investissement Public présenté.  

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